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Résistant à la dictature chaviste de mon pays: Venezuela

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Billet de blog 17 octobre 2016

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VENEZUELA INFOS: Quand la corruption est aux commandes

Un des premiers faits de corruption du mouvement qui deviendrait plus tard le chavisme, furent les deux coups d’état de 1992.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

JOSÉ V. CARRASQUERO A.

Illustration 1

   A ce moment là, des membres des Forces Armées qui ont participé à ces putschs ont utilisé pour leur bienfait personnel des ressources que la République leur avait confié et qu’ils étaient sensés protéger, mais dont  ils se sont servi pour obtenir le pouvoir de manière criminelle et violente.

Ils ont tué des vénézuéliens, détruit des infrastructures et biens publiques, en utilisant des armes que le peuple leur avait confié pour les protéger.

Et depuis son arrivé au pouvoir, le chavisme a fait preuve de sa préférence pour les magouilles de tout genre et les flous artistiques très abstraits.  De présenter les situations de manière à ce qu’elles ne bénéficient que les intérêts du groupe politique, même si cela ne faisait pas l’affaire des objectifs annoncés.

Depuis le début de l’ère chaviste, apparaissent les problèmes, comme le scandale du “Plan Bolivar”,  jamais vraiment enquêté, et bien entendu, resté en totale impunité.  Et aussi, des riches ont commencé à surgir de nulle part.  Les fortunes générées à l’ombre de l’état dépassent tout ce qui n’avait jamais été connu auparavant, tellement leurs fortunes sont fantastiques, et leurs origines obscurs.

Le népotisme, forme reconnu de corruption dans le monde entier, est la norme du régime vénézuélien.  Le chavisme est une grande famille qui s’est enrichi de manière vraiment vulgaire, par son accès et sa proximité avec le pouvoir.  Car on doit reconnaitre que ce n’est pas très éthique de nommer un fils ou une épouse ministre, ou bien que le fils d’un des putschistes du 4F, fasse des affaires millionnaires avec l’administration de son gouverneur de père, sans passer par la case appel d’offres.

En ce qui concerne le sujet de la corruption, le chavisme a brisé le moule de la politique et de l’économie.  Jamais, tout au long de notre histoire, une classe gouvernante n’avait autant abusé du pouvoir comme celle dirigée par Hugo Chávez.  Lui même a bousculé le pouvoir politique de manière grossière et arbitraire.  Il suffit de se remémorer la défaite qu’il a souffert lors de son intention de modifier une Constitution qui n'avait même pas encore 10 ans de réécrite (par lui).  Il a donc introduit les modifications qu’il voulait par décrets, après s’être octroyé des pouvoirs habilitants concédés par une Assemblée Nationale totalement soumise à ses moindres désirs.

Après, en 2010, une fois qu’ils perdent la majorité qualifiée à cette même Assemblée, il utilise les derniers mois d’un mandat non ratifié par le peuple, pour introduire les autres lois qui lui permettraient, à cet homme déjà complètement abîmé par l’excès de pouvoir, d’imposer ce que le peule avait refusé lors du référendum.

Ce que quelques uns ont qualifié d’intelligence, n’est autre chose qu’une totale absence de scrupules pour conduire les fils institutionnels au bénéfice de ses intérêts politiques privés, et complètement opposés à ce qui était prévu par la constitution que lui même avait réécrite et imposé quelques années auparavant.  Et ceci est un point que devra être révisé par les historiens.

Et un autre point qui reste en suspens pour les historiens, ce sont toutes es manipulations médiatiques et administratives de la maladie et mort de Chávez.  Tout d’abord, personne ne connaissait la véritable gravité de sa maladie.  Il faut comprendre que lorsque une situation privé affecte l’aspect publique, cette situation perd toute sa caractéristique de privé, vu les conséquences qu’elle peut avoir pour le pays.

Le flou administratif de cette période du régime de Chávez est absolu.  Une personne occupée à lutter pour sauver sa vie, perd sa capacité de gérer la complexité des affaires d’état et de la dirigeance d’un pays.

Nous aurions  du être informés, par exemple, sur les montants des dépenses associées aux soins du mandataire.  Sur les coûts du contrôle par télécommande du pays, qui ont imposé, entre autres, un pont aérien entre La Havane et Caracas.  Pendant la phase terminale de sa maladie, pendant laquelle il est plus raisonnable de penser qu’il était soit bourré de médicaments, soit complètement HS, on nous a menti en nous racontant les longues réunions et discussions qu’il avait avec ses ministres.  Des tas de documents, accords, décrets ont été soit disant signés de sa main.  En gros, cette période d’impotence a été utilisée pour faire et défaire en faveur des intérêts politiques privés de la dirigeance, qui en ont profité pour aplatir le terrain pour la succession sans avoir à transmettre quoi que se soit à qui conque d’autre.  Et comme conséquence logique de ceci, un autre faite qui va devoir être éclairci par les historiens, est celui de la véritable date de son décès.

Maintenant faisons une ellipse dans le temps pour arriver au résultat des élections parlementaires du 6D 2015.  Ce résultat n’était pas surprenant, et ont déchaîné les démons d’une classe corrompu jusqu’à la moelle.  Sont arrivé au pouvoir toute une masse de personnes, tous professionnels, préparés et capables de les auditer, fiscaliser et les mettre à disposition des autorités compétentes pour leur investigations.

La corruption s’est lâchée.  Leur première réaction a été celle de créer un tribunal proche du régime: des critères non respectés, des nominations express en 24 heures.  Des députés du PSUV qui n’avaient pas été réélus, deviennent magistrats sans même être avocats!

Mais que pouvions nous attendre de ces gens sans aucun sens moral?  Que du baratin immoral, c’est ce que nous vivons au quotidien depuis bientôt 20 ans!

El maintenant nous sommes en plein via crucis.  Tout d’abord, démentir le régime comme quoi nous aurions le meilleur système électoral du monde.   Cela fait déjà presque un an que la Salle Electorale du tsj (tout en minuscules pour les raisons expliquées plus haut) n’arrive pas à résoudre le cas des Députés de l’Amazonas.  Et une “magistrate” ex fonctionnaire de Chávez et membre du PSUV se permet de déclarer l’Assemblée National coupable d’outrage, quans eux-même sont en outrage à la Constitution.

Un CNE (Centre National des Elections) composé que par des membres du PSUV empêche par maintes et multiples magouilles la réalisation du Référendum Révocatoire.

Un putschiste du 4F, apparait sur la chaine d’état en disant que le chavisme vit son meilleur moment. 

Quand le but d’une classe politique est son intérêt particulier au détriment du bien-être du pays, la corruption sera toujours le mécanisme mis en place pour remplacer la légalité par les magouilles d’une dirigeance pourrie.

Et lorsque la corruption est régime au pouvoir, il est très difficile pour les démocrates de réaliser leurs objectifs dans le cadre de la constitution.

Reconnaître que nous vivons en dictature, surtout après l’outrage à la Constitution de Maduro de refuser de soumettre le budget de l’Etat à l’Assemblée Nationale, nous oblige à repenser les stratégies et à multiplier les efforts pour réussir à libérer leVenezuela de cette dictature bananière du pire style de celles qui foisonnaient le siècle dernier.

C’est un engagement que nous avons tous les vénézuéliens désireux de liberté et démocratie.

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