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Résistant à la dictature chaviste de mon pays: Venezuela

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Billet de blog 18 juillet 2017

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Venezuela Infos: Le pays prend la parole.

Vous pouvez l'appeler comme vous voudrez. Vous pouvez l'appeler consultation populaire. Ou souveraine. Ou, comme le veux la tradition, l’appeler plébiscite. Vous pouvez aussi l’assumer comme la grande enquête nationale, celle qui prend compte de l’opinion de tous les électeurs d’un pays; le pays qui à l'âge de voter et de choisir, pour soutenir ou refuser un destin, ou de rester dans le cauchemar.

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Illustration 1

EL PAÍS TOMA LA PALABRA

Por: Leonardo Padrón

Vous pouvez l'appeler comme vous voudrez. Vous pouvez l'appeler consultation populaire. Ou souveraine. Ou, comme le veux la tradition, l’appeler plébiscite. Vous pouvez aussi l’assumer comme la grande enquête nationale, celle qui prend compte de l’opinion de tous les électeurs d’un pays; le pays qui à l'âge de voter et de choisir, pour soutenir ou refuser un destin, ou de rester dans le cauchemar.
En réalité, le nom que vous voudrez bien lui donner n’est pas important. Ce qui est important c’est le sens que nous avons donné à cette journée. Ce qui est important c’est que nous nous sommes tous mis d’accord pour qu’en un seul dimanche, nous puissions exprimer notre opinion, et répondre aux trois questions posées, et qui vont définir notre futur. C’est important que la démocratie, malgré, le sang, les cicatrices et les blessures, demande aux citoyens qui l’invoquent, ce qu’ils pensent de leurs gouvernants, et qu’ils l’expriment de la manière la plus simple: avec leur pièce d'identité, un stylo et leur vérité. Pour que le monde entier, nous mêmes, et ces gens qui ruminent le pouvoir à Miraflores, écoutent ce que nous avons à dire, tous et chacun de nous, qui formons partie de ce pays qui s'appelle Venezuela.
Ils disent que ce n’est pas légal, ni exécutoire, que c’est séditieux, que c’est violent, que si le CNE n’y participe pas ça ne compte pas, que l’accord du TSJ est nécessaire, ainsi que celui de la fratrie Rodriguez, de la Reine du Sud, du G2 cubain, du Forum de Sao Paolo ainsi que des ossements du défunt. Ils sont nerveux, inquiets, détraqués. Ils ne dorment plus, se renversent le café dessus et s'emmêlent les vocales. Cherchent un sens caché à la Constitution, tordent les oreilles des articles, inventent des lois et des sentences de dernière minute. Ils voudraient effacer le 16 Juillet de l’agenda, l'exproprier, le déclaré inexistant dans le calendrier. Ils prient pour un miracle qui les aide à freiner l’avalanche, le tsunami, l’ouragan. Car ce qui se pointe à l’horizon de Maduro et de son sinistre régime est un désastre naturel d'énormes proportions. Nous parlons de millions et millions de personnes, tous vénézuéliens qui ont exprimé de manière exemplaire, civique et pacifique leur ras le bol, leur « on ne veut plus de dictature », leur exigence d'élections libres. Des vénézuéliens dans tous les coins et recoins des municipalités de tous les états du pays, et dans des centaines de villes du monde entier, qui ont marqué trois fois OUI.
OUI pour exprimer leur rejet à la constituante illégale de Maduro
OUI pour Exiger aux FFAA l'obéissance à la Constitution et soutien à l’assemblée que nous avons élu en tant que peuple souverain.
OUI pour renouveler les pouvoir publiques et leur rendre leur indépendance, et constituer un Gouvernement pour tous qui réalisera des élections libres (sans les foutues machines cubaines) et rétablir l’ordre constitutionnel et le fil démocratique.
Trois fois OUI pour être catégoriques, pour ne pas laisser de place au doute, pour que la dictature comprenne bien notre immense désir de revivre en démocratie.
Tous nos morts, tombés sous les armes du régime, tous ceux qui ont reçu des balles, des chevrotines, des gazes, dans leurs yeux, jambes, visages; tous ceux qui sont dans le noir, humiliés et torturés dans les sinistres geôles de ces tyrans tortionnaires; tous ceux qui ont reçu des coups, dans leurs corps et leur dignité, tous ceux qui ont été violés et volés par les colectivos la GNB ou les forces de répression, tous ceux qui ont du quitter le pays, tous ceux qui sont restés, sans présent et encore moins de futur; tous ceux qui ont été saccagés, expropriés, saisis, humiliés, intimidés, menacés; tous, absolument tous ont eu l’occasion d’exprimer leur volonté. Même les indifférents, les éternels abstentionnistes, ceux qui ont peur, les repliés sur eux mêmes, on pu s’exprimer.
Existe-t-il quelque chose de plus engageant que la volonté de tout un pays exprimé par chacun des individus?
Existe-t-il quelque chose de plus démocratique et honnête que de demander à tous les citoyens qu’ils s’expriment, sans les manipuler, sans les obliger, sans les menacer, sans leur faire du chantage qu’ils vont perdre leur travail ou qu'ils ne recevront pas leur petit sac du CLAP- qui n’est pas gratuit - ?
C’est exactement ça qu’il c’est passé le dimanche 16 juillet dernier, dans plus de deux mil point souveraine et quatorze mil tables de vote dans tout le Venezuela, et dans 430 villes dans 70 pays du monde entier. Partout où il y a des vénézuéliens orphelins de pays, avec la nostalgie en bandoulière et mélancoliques de vouloir rentrer à la maison,
Et pour tous il a été impossible de s’abstenir de participer à cette événement, le plus démocratique des derniers temps. C’est une occasion que nous avons saisi pour être les protagonistes de notre propre histoire. Un geste collectif qui exprime notre aspiration de redevenir un pays normal, décent, prospère, et non le pays le plus sordide, violent, délabré et pauvre du continent.
Nous marchons infatigablement depuis 109 jours. Nous y avons laissé la peau. Nous avons manifesté de toutes les manières possibles. 109 jours de proteste contre les dérives d’une poignée de criminels qui accaparent le pouvoir. Plus de 90 morts. Plus d’un millier de blessés. Plus de 400 prisonniers politiques.
Pour tout ça nous sommes allés dire trois fois OUI . Des millions et millions de personnes qui avons dit OUI OUI OUI
Le pays à pris la parole: le temps de la dictature est fini.
C’est le moment de tout recommencer, ensemble et en démocratie.

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