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Résistant à la dictature chaviste de mon pays: Venezuela

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Billet de blog 23 décembre 2017

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Venezuela Infos: bilan 2017

Les pressions d'une grande partie de la communauté internationale pour résoudre la grave crise que vit le Venezuela, a été le fait le plus marquant de cette année 2017. Pour la première fois nous pouvons parler de la consolidation de l’attention internationale, produit de détérioration de la situation en interne et de son impact direct des pays voisins.

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Cette année s’est caractérisée par des discussions, beaucoup de discussions; des actions d’organisations internationales, beaucoup d’actions; la non reconnaissance d’un gran nombre de pays de la “constituante”; des sanctions à des fonctionnaires et autres proches chavistes, boliburgueses et bolichicos; restrictions à l’endettement de l’état et PDVSA; la création d’un groupe d’observateur pour la crise, le Groupe de Lima; et l’accompagnement de cinq pays pour des négociations en République Dominicaine
Les éventuelles élections présidentielles de 2018 mettent à l’épreuve la capacité de l’hémisphère occidental à faire pression pour garantir la transparence d’un processus où se joue la mort définitive de la démocratie vénézuélienne.

Petit résumé de l’année 2017
Le debut de l’année a été marqué par l’incertitude générée par l’arrivée de TRUMP. Grace à l’influence des législateurs du partit républicain (la gauche étasunienne) la crise vénézuélienne est devenu l’un des sujet les plus marquants de la politique extérieure du nouveau locataire de la Maison Blanche.
Le premier signe a été donné en février, avec l’interdiction d’entrée au pays ainsi que blocage des actifs su Vice-Président Tarek El Aisami et de son homme de paille Samark López, avec la congélation de leurs actifs aux Etats Unis pour leurs présumés liens avec le terrorisme, le trafic de drogues, le blanchiment de capitaux et autres crimes liés à la corruption.
Ces mêmes mesures ont eu un effet boule de neige contre les magistrats chavistes du Tribunal de Grande Instance, les recteurs du Conseil National des Elections et des dizaines de fonctionnaires chavistes, pour violation des droits de l’homme et des garanties constitutionnelles contre les citoyens vénézuéliens, ce qui pour novembre montait le nombre de fonctionnaires sanctionnés à 40
Mais ce n’est qu’en aout que le gouvernement des Etats Unis a appliqué la mesure la plus contraignante pour la dictature de Nicolás Maduro, interdisant la possibilité d’augmenter l’endettement de état vénézuélien ainsi que celui de PDVSA.
Parallèlement, l’Union Européenne a décidé d’appliquer un embargo au commerce d’armes et au matériel de répression.
En ce qui concerne le domaine diplomatique, les actions de Washington n’ont pas fait mouche, et le Secrétaire d’Etat Rex Tillerson, n’a participé à aucune des instances de la réunions de chanceliers de l’OEA. Le manque de coordination entre les Etats Unis et le reste de l’Amérique a été flagrant lorsqu’en aout, Trump parlait de la possibilité d’une action militaire, ce qui a généré le rejet de la majorité des gouvernements de la région.
Ainsi, les Etats Unis ont décidé d’agir de leur côté - pour le moment de manière infructueuse - tandis que les efforts pour une coordination internationale efficace a été dirigée lar le Secrétaire Général de l’OEA, Luis ALMAGRO
Depuis mars, ALMAGRO a cherché a appliquer la Charte Démocratique Interaméricaine, recommandant des pressions qui aboutisseraient à des élections generales, la continuation des sanctions, la libération des prisonniers politiques et l’ouverture d’un canal humanitaire.
Malgré l’évidente rupture du fil constitutionnel avec les sentences du Tribunal de Grande Instance de s’abroger les pouvoir de l’Assemblée Nationales, la légitime, la plupart des pays ont décidé d’épuiser d’abord toutes les voies diplomatiques, ce qui a élevé la discussion à une réunion de chanceliers, comme expliqué plus haut.
La réponse de Maduro face a cela a été très violente, annonçant unilatéralement sont retrait de l’OEA. Malgré tout, la réunion des chanceliers, réalisée en plein durant les manifestations qui ont duré quatre mois, a été incapable d’arriver à un accord, laissant en évidence la division de la région, et l’efficacité des chantages diplomatiques du régime contre les petits pays des caraïbes, qui dépendent des aides et du pétrole que le Venezuela leur fournit.
L’OEA ainsi court-circuité - juste temporairement -, cela a permis au régime d’imposer la frauduleuse constituante. Seulement 8 pays, dont Cuba, Syrie, Chine et Russie l’ont reconnue, tandis que 46 pays l’ont rejetée.
Peu après se forme le Groupe de Lima, composé par 12 pays de région, puis les Etats Unis les ont finalement rejoint. Mercosur de son côté a décidé de la suspension du Venezuela pour cause de rupture de l’ordre démocratique. L’Union européenne, qui a toujours soutenue une solution négociée, en novembre a décidé de mettre en place des sanctions, imposant un embargo sur la vente d’équipement militaires, et mettent en lace un cadre légal pour permettre début 2018 de sanctionner des fonctionnaires du régime vénézuélien. A l’ONU, les Etats Unis ont essayé par deux fois d’inclure la crise vénézuélienne dans l’agenda du Conseil de Sécurité, mais ceci parait peut probable, à moins que Donald TRUMP réussisse à convaincre Xi JINPING et Vladimir PUTIN, les deux très proches de MADURO.
L’année se termine donc avec l’écartement politique de l’opposition, suite aux manœuvres du régime lors des élections regionales et municipales. L’accompagnement international - surtout du Chili et de Mexique - en République Dominicaine ont augmenté les attentes d’arriver à un accord négocié, et même les Etats Unis prévoyaient un retrait des sanctions en cas de se concrétiser un retour vers la démocratie. Mais tout est tombé à l’eau avec les déclaration du N°2 du chavisme Diosdado CABELLO, qui refuse catégoriquement tout changement du fonctionnement CNE, ainsi que quelconque aide humanitaire, et encore moins la libération des prisonniers politiques.
Si cette attitude des chavistes se confirme, cela sonnerai le glas des négociations et c’est très probable que nous verrons une grande partie de la communauté internationale cherchant des moyens de pression plus actives et efficaces envers le régime.

Ce qui reste à faire en 2018

Si le désir est que la démocratie retourne au Venezuela en 2018, un bon nombre de pays devra exercer un rôle plus imposant que celui qu’ils ont eu en 2017. Même si quelconque accord sortirai des réunions en République Dominicaine, il serait impossible de les voir se concrétiser sans de réelles pressions.
Le régime a réussi à implanter un système clientéliste à des fins électorales et contrôle d’une main de fer les institutions de l’état, qui ne jouissent donc d’aucune indépendance.
Ls dirigeants d’opposition se trouvent affaiblis par des persécutions politiques, des mises en examens, des exils et des inéligibilités sauvages, ce qui leur rend difficile de pouvoir définir un plan d’action. Et sans un plan concret, il sera plus difficile d’exercer des pressions internationales contre la dictature. Raison pour laquelle c’est indispensable que les leaders en exil ainsi que la diaspora puissent soutenir et aider à la coordination en interne, pour pouvoir concrétiser la possibilité d’un vrai changement

Coordinación internationale
Un des aspect qu’il faudra renforcer en 2018, est la coordination des efforts internationaux. Il n’existe aucune raison valable pour que les pays d’Amérique et d’Europe ne puissent pas agir conjointement. Le principal message est que les dérives autoritaires du régime de Nicolás Maduro sont inaceptables, et en conséquence il faut arriver à la restauration des garanties démocratiques dans le pays. Ces actions sont nécessaires pour montrer aux dirigeants chavistes la détermination de la communauté internationale, et donner de l’espoir aux vénézuéliens pris au pièges des dérives de la dictature. Au dela des messages et des avertissements, qui pour l’instant n’ont aucun effet sur le régime vénézuélien, l’important est que le plus grand nombre de pays fassent savoir que les violations systématiques des garanties démocratiques et constitutionnelles ne sont pas sans conséquences. Si le régime ne ressent pas que sa conduite autoritaire a des réelles implications, difficilement il changera sa conduite.

Guerre et châtiment: Une des plus grandes erreurs de l’hémisphère occidental en 2017 a été de passer sous la tables les innombrables irrégularités ainsi que les occurrences constatées de fraude durant les élections régionales et municipales, sans concrétiser des sanctions spécifiques a niveau international. Pour les présidentielles, il faudra non seulement s’assurer des conditions adéquates qui devront être presentes pour pouvoir considérer la reconnaissance des résultats, mais en plus des mesures supplémentaires devront être prises si le processus ne se déroule pas avec le respect des garanties démocratiques que la situation exige.

Se préparer aux conséquence de la crise: Au dela des effets pervers en interne, la crise économique et sociale que continuera d’affronter le Venezuela en 2018, aura comme conséquence une augmentation exponentielle de ses effets à l’international. Les pays doivent évaluer et se préparer pour une migration sans précédents, au non paiement de la dette et à une augmentation de l’influence de pays tels que la Chine, la Russie et Syrie dans l’hémisphère américain, sans oublier la montée en puissance de Cuba. La crise vénézuélienne est devenue très complexe, et dans la mesure qu'il y ai une plus forte préparation pour affronter les inévitables conséquences, plus grande sera la capacité d’aider le Venezuela a changer la grave situation qui se vit en interne.

Capacité et influence: Naturellement, dans la mesure qu’un secteur de la communauté international exerce une pression et adopte des sanctions, la dictature cherchera à réduire sa dépendance et ses liens avec ces pays, comme nous avons pu le constater avec l’OEA, le Mercosur et autres organisme auxquels le régime vénézuélien a claquer la porte. Ceci se traduit en une perte d’influence pour le régime, et c’est pour cela que le rôle de la communauté internationale ne peut plus être circonstanciel, mais plutôt stratégique et des mesures intégrales doivent être mises en place, et ceci inclus le rôle spécifique que doivent jouer certains organismes tels que les Nations Unies.

Par exemple, la création du Groupe de Lima est complémentaire avec l’existence de l’OEA, et les pays doivent reprendre des forces dans ce forum, lequel a la capacité technique de répondre au scénario électoral que nous allons affronter prochainement.

Prenant en compte la situation interne, la pression international doit se maintenir. Il est de l’intérêt de tous, des pays de la région et d’Europe de redoubler d’efforts , sinon, la dictature se renforcera et les conséquences négatives de ce qu’il se vit au Venezuela se feront ressentir en dehors de nos frontières.

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