Hellen Barrios
Nous sommes aujourd’hui un pays où les gens se battent en pleine rue pour quelques oignons; un pays qui laisse mourir ses patients aux urgences; un pays où les malades du cancer savent qu’ils sont condamnés à mourir; un pays où c’est la délinquance qui commande; un pays dans lequel on peut sentir la frustration à chaque coin de rue; un pays où les gens ne se lèvent pas tôt pour aller travailler, mais pour aller faire une queue pour voir s’ils trouvent quelque chose à manger; un pays où l’élite de ce régime nous tue de faim, laisse que les délinquants nous tuent comme des chiens, et elle ne bouge pas le petit doigt, car cela ne l'intéresse pas.
Quand cette “révolution” est arrivée au pouvoir, elle a promis des changements de structure, mais pas la destruction de toutes les structures, qui étaient déjà fragiles. Aujourd’hui nous n’avons même pas un État digne de ce nom. Max Weber définit l’État comme « une entreprise politique de caractère institutionnel lorsque et en tant que sa direction administrative revendique avec succès, dans l’application des règlements, le monopole de la contrainte physique légitime », le tout « à l’intérieur d’un territoire géographique déterminable. Comme tous les groupements politiques qui l’ont précédé, l’État consiste en un rapport de domination de l’homme par l’homme fondé sur le moyen de la violence légitime ». Il serait intéressant de demander au “Picure” ou à “Lucifer” s’ils se reconnaissent dans cette description.
Polémiquer sur si l’Etat est en échec ou non, ne fournira pas des médicaments aux malades du Pérez Carreño, ni le diner à un enfant du JM de los Ríos, ni évitera qu’un vénézuélien soit assassiné par la violence toutes les 20 minutes.
Le Plan de la Patrie 2013-2019 de Maduro compte 5 grands objectifs. Voyons un peu ce qu’ils nous ont promis, et qu’aujourd’hui, avec un cynisme sans bornes ils assurent avoir accompli:
1,- Défendre, developper et consolider l’Indépendance Nationale. Aujourd’hui nous nous demandons quelle est cette indépendance que nous avons, si nous dépendons plus que jamais des aliments et médicaments que nous importons, de la rente pétrolière et de la charité des pays qui accepteraient bien de prêter à ce régime, en sachant que jamais il ne les remboursera. Le seul ennemi et empire capitaliste qui nous guette, c’est cette élite du régime qui nous soumet tout le peuple vénézuélien comme des esclaves.
2,- Continuer de construire le Socialisme Bolivarien du XXIème siècle au Venezuela, comme alternative au modèle sauvage du capitalisme, et ainsi assurer une “plus grande sécurité sociale, stabilité politique et bonheur du peuple”. Ils ont tellement élargi le concept de “sécurité”, que nous savons que nous pouvons nous faire tuer les 24h du jour, et plus particulièrement à partit de 20h. Nous avons une société chaque jour plus inégalitaire où la capitale a moins de coupures de courant que le reste du pays; où le mot “justice” n’existe pour aucun autre délit que celui de penser différemment ; une société qui si elle continue d’approfondir ces “valeurs libératrices du socialisme”, nous allons terminer par nous manger les uns les autres.
3,- Transformer le Venezuela en une puissance sociale, économique et politique dans la naissante puissance qu’est l’Amérique Latine et les Caraïbes, et garantir la création d’une zone de paix dans notre Amérique. La “paix” n’existe plus au Venezuela, elle a été volée, ou assassinée, on ne sait pas. Nous ne sommes ni puissance ni exemple pour personne, même pas pour les pays africains.
4,- Participer au développement d’une nouvelle géopolitique internationale qui permette l’équilibre de l’univers et ainsi garantir la paix sur la planète. A ce jour, le régime ne peux même pas garantir la paix dans le Municipio Libertador, lieu où se concentrent tous les pouvoirs publics.
5,- Participer à la préservation de la vie sur la planète et au salut de l’espèce humaine. Préserver la vie sans nourriture, sans médicaments et sans sécurité personnelle ? Cet objectif a été interprété à l’envers par le régime, et aujourd’hui ils nous exterminent, et qu’ils nous démotivent même à fonder des familles, car il est impossible de trouver un logement, d’avoir les produits de base et indispensables tels que des couches pour bébé ou du lait, après une journée de sacrifice dans une queue sous le soleil brulant ou sous la pluie.
Ils nous tuent, et c’est à nous de nous sauver, c’est à nous de trouver la voie pour sortir de cette malédiction. Nous ne pouvons pas continuer à laisser que les malades meurent sans raison, que l’on nous tue au coin de la rue et que cela devienne normal de vivre un éternel deuil.
Nous combattons un ennemi encore plus grand que le tyran Maduro, cela est très clair pour nous, mais pour commencer le changement, notre première action est de s’attaquer au régime, qu’il parte du pouvoir, que ni le TSJ ni le CNE puisse les protéger, car maintenant c’est une question de vie ou de mort.