Marta Colomina

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Les Etats “forajidos” sont considérés comme ceux qui possèdent des gouvernements qui ont failli à leur gestion (…) et se caractérisent pour leur non respect des droits humains du peuple, et criminalisent les règles éthiques et sociales des communautés.
Un état “forajido” viole la loi et ne respecte pas les accords internationaux, ainsi que les décisions prises par les organismes auquel il appartient et qui ont pour but de préserver l’ordre et la paix mondiale (…) Actuellement, le Venezuela est le vif exemple d’un état “forajido” pour son refus permanent à accepter les décisions des dits organismes internationaux, spécialement en ce qui concerne la libération des prisonniers politiques, du respect des droits humains, ainsi que la non reconnaissance et harcèlement au Pouvoir Législatif récemment élu, contre lequel agit un Tribunal de Justice par très légitime et qui n’obéit qu’aux ordres de Nicolas Maduro.
Parmi les derniers exploits de Maduro, on peut signaler les menaces contre l’OEA, et la demande de destituer le Secrétaire Général, Luis Almagro, pour avoir annoncé que fin Avril le Parlement vénézuélien demanderait à cet organisme l’invocation de la Charte Démocratique, mécanisme de défense de la démocratie approuvé par l’OEA en 2001, et de laquelle le Venezuela est signataire. Pour l’ambassadeur chaviste Bernardo Álvarez, une telle annonce représente “un essai d’usurper l’autorité et la souveraineté de l’État et méconnaissant son gouvernement”. Álvarez a même eu le culot d’argumenter que “ni le Secrétaire Général, ni aucun autre État membre peuvent invoquer la Charte Démocratique sans autorisation du gouvernement”, puisque “les conditions précisées dans l’article 20 ne sont pas présentes car il n’y a pas altération de l’ordre constitutionnel qui puisse nuire gravement l’ordre démocratique”. Álvarez prétend que le monde entier invente des mensonges au sujet du régime le plus discrédité du continent, en jurant que “au Venezuela il n’existe aucune situation d’alerte qui corresponde à ce qui est établi dans la Charte, car il n’y a ni culture ni altération de l’ordre constitutionnel”.
C’est à dire, que pour Álvarez, un Tribunal avec des juges qui ont des casiers judiciaires et qui ont été désignés au doigt par Maduro sans respecter les processus de sélections, qui déclarent inconstitutionnels des lois approuvées par l’Assemblée Nationale élu par majorité absolue par le peuple lors des élections du 6 décembre dernier “n’est pas une rupture de l’ordre constitutionnel”. Il y a quelques jours, le régime de Maduro a demandé au Haut Commissionnaire des Droits Humains de l’ONU de se prononcer sur ce sujet, et ils ont rejeté les arguments du régime chaviste, manifestant leurs objections et leurs inquiétudes face à la décision du Tribunal de Maduro. Rejet qui fut exprimé aussi par plusieurs gouvernements démocratiques et des milliers de démocrates à travers le monde.
L’ambassadeur ne trouve pas que cela “perturbe l’ordre constitutionnel” que Maduro refuse de recevoir l’aide humanitaire internationalle de médicaments et aliments pour soulager la famine et les pénuries criminelles provoquées par la corruption officielle, tandis que les hôpitaux fonctionnent avec seulement 5% du matériel nécessaire, et que la mortalité néonatale s’est multipliée par quatre; que la mission “Barrio Adentro” est en ruines; et que des centaines de vénézuéliens meurent de maladies bénignes, car ils n’ont pas eu les médicaments dont ils avaient besoin, tandis que ceux qui arrivent de Cuba sont déjà périmés, et que le beau frère de l’ex ministre de l’alimentation a reçu une commission de 6 millions de Dollars pour importer de la viande avariée au pays. Est-il vraiment sérieux M Álvarez quand il dit que autant de morts, de scandales et délits “ne perturbent pas l’ordre constitutionnel”?
Pendant ce temps là, Maduro continue de donner 100 000 barils de pétrole par jour à Cuba, et a récemment fait un don aux Castro de 1400 millions de dollars pour développer son agriculture “urbaine”; a chargé sur le compte de PDVSA déjà en faillite 3500 millions de dollars que Nicaragua doit au Venezuela et vend au Brésil l’électricité qu’il nous manque, 7 fois en dessous de son prix normal tandis que Aragua et Bolívar sont dans le noir depuis quelques jours. Le Venezuela compte la plus haute inflation et pénuries au monde, Chávez ayant bénéficié de plus du double des ressources budgétaires reçues par tous les gouvernements de l’ère démocratique ensemble, c’est-à-dire de Betancourt, Leoni, Caldera, Luis Herrera, Carlos Andrés Pérez et Lusinchi, et qu’aujourd’hui nous n’avons plus d’électricité, ni eau courante, ni aliments, ni médicaments, par l’ineptie, la négligence et la corruption d’un régime: Cela ne viole-t-il pas les droits des citoyens et l’ordre constitutionnel?
Remplacer la propriété privée par ce que le chavisme a nommé la “propriété sociale” et que nous on rosière tout simplement du vol, a été la cause de la chute du secteur productif et des criminels et interminables queues où la violence et les pénuries règnent au point qu’au Delta Amacuro, il y a quelques jours, a été pillé un camion d’ordures à la recherche de nourriture, même décomposée. La violence est tellement déchainée, que le ministre de la défense a du passer un communiqué aux troupes et officiers pour augmenter leurs mesures de sécurité car plusieurs militaires ont été assassinés avec des armes de guerre par des colectivos.
Faut savoir que les colectivos sont la branche civile armée formée par Chávez, et qui aujourd’hui sèment la terreur partout dans le pays.
Est-ce que tout ceci n’est pas la preuve irréfutable de l’échec du régime de Maduro, et une négation au droit à la sécurité personnelle?
Toutes les 3 heures au Venezuela, une mère enterre son enfant, titre la presse internationale pour illustrer la négation au droit à la vie dans le Venezuela de Maduro. Et ce n’est pas une violation de l’ordre constitutionnel?
Que même le procureur de l’affaire Leopoldo López déclare que le procès était truqué et les charges fausses et inventées de toute pièces pour l’inculper, tout comme pour d’autre prisonniers politiques, est-ce que cela non plus ne perturbe pas l’ordre constitutionnel?
Que les députés de la majorité doivent s’enchainer au CNE pour réclamer pour la millième fois le document pour lancer le Referendum Révocatoire que Tibisay Lucena refuse de fournir (sous ordre de Maduro, et en violation à ce qui est établit dans la Constitution ré-écrite par le régime chaviste), et qu’ils se fassent tabasser par des colectivos et la Guardia Nacional Bolivariana, cela non plus n’affecte pas l’ordre constitutionnel?
La popularité de Maduro est en chute libre, très généreusement on ne lui donne pas plus de 15% d’acceptation, et même les chavistes réclament son départ, tandis qu'à l’Assemblée Nationale c’est son extrait de naissance inexistant et jamais fourni, qui est demandé depuis des mois. Demande que surement l’ambassadeur “forajido” trouvera que c’est encore une violation de l’inexistant ordre constitutionnel.