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Les initiatives des pouvoirs publics pour planter et rendre fertiles le sol, ne peuvent s’appliquer dans l'espace privé. Or, les cours privatives des immeubles représentent des milliers des mètres carrés de sol sous dalle de béton, ou sous pavés scellés par du ciment. Ce sol est un sol mort et stérile. Notre défi, en tant qu’habitants et citoyens engagés, consiste à intervenir dans les cours afin d’améliorer la qualité du sol et de l’air.
Oser écarter trois pavés, ou percer le béton pour planter un arbre en pleine terre permet à l’eau de pluie de filtrer vers la nappe phréatique au lieu de s'évacuer, très salie, vers les canalisations, toujours plus surchargées. Ce simple geste suffit pour améliorer la qualité de la terre, par l’action des microbes des racines qui se nourrissent de gaz et solvants pétroliers.
Chacun sait que le feuillage non seulement produit de l’oxygène et transforme le Co2 en verdure; mais en outre il émet de la vapeur d’eau rafraîchissant l’ambiance, humectant les poussières, les faisant tomber, lavant littéralement l’air.
Un arbre planté améliore la qualité du sol et de l’air, le végétal devient notre allié. Les plantations de la cour du pavillon de l’Autriche à l'Exposition Universelle, à Milan en 2015, montrent la possibilité de produire assez d’oxygène pour 1800 visiteurs par heure et une diminution mesurée de la température, tout en participant à la biodiversité.
L’urgence de stocker le surplus de dioxyde de carbone de l’atmosphère et de reboiser en grand se fait pressante. Voilà pourquoi nous sommes appelés à planter les milliers des cours de nos villes, afin de créer la forêt urbaine indispensable aux grandes métropoles de demain.
Léna Soffer
Architecte paysagiste, Lauréate de La Villa Le Nôtre 2015 Marie-Paule Nougaret, auteur de La Cité des Plantes , en ville au temps des pollutions (Actes Sud)