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Résistant à la dictature chaviste de mon pays: Venezuela

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Billet de blog 29 septembre 2017

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Venezuela Infos: Plus aucun prisonnier politique. Plus Aucun!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il n’existe aucun argument sur Terre qui puisse justifier qu’un être humain soit emprisonné pour ses pensées.
Un gouvernement qui enferme, humilie et maltraite ses citoyens pour dissentir de son idéologie, ne mérite pas de diriger le destin d’aucune société. L’état qui fasse cela, est tout simplement un état voyou, qui commet un délit en séquestrant des hommes et des femmes, violant les droits humains des citoyens. Qui condamne pour les idées est un fondamentaliste. Qui marque au feu rouge pour penser différemment, est un fasciste. C’est la consécration de la Police de la Pensée, selon la thèse orwellienne.
Au Venezuela, ces dernières années, il est devenu extrêmement dangereux de penser et d’avoir son propre avis. Logique. Les dictatures n’aiment pas les cerveaux autonomes. Ils veulent des sujets. Nécessitent des vassaux. Des gens qui répètent des consignes sans penser. Des gens vaincus à l’avance. Des simples et impuissantes cellules dans l’organisme supérieur de l’état. Des fiches. Des pions. Des carnets de la patrie.
Et je ne vais jamais le dire suffisamment: dans notre pays il y a trop de personnes qui ne devraient pas être en prison. Les cas sont scandaleux, infâmes, obscènes. Une affronte à la condition humaine impensable et sans limites. Aujourd’hui je veux rendre honneur au Prisonnier Politique inconnu, comme on rend honneur au Soldat Inconnu. Même si on ne le connait pas personnellement, il est exactement comme tous les gens qu’on connait. Son sourire chaleureux de chez nous, qui distribuons accolades et gentillesse. Nous savons qu’il est quelqu’un de bien. Un vénézuélien irréprochable, qui a toujours donné le meilleur de lui même pour ce pays où son destin l’a fait naître. Lui, sa famille, des gens de bien, solidaires et cervicales. Une famille qui aime son pays. Aussi simple que ça. Des gens qui vivent et travaillent pour être meilleurs dans un pays meilleur.
Mais pourquoi il est en prison notre Prisonnier Inconnu? Quel est son délit? Être brillant? Avoir exprimé ses conviction politiques de manière civilisée et démocratique? Manifester son intention de voter? Être militant politique? Ne pas être militant politique? Notre Prisonnier Inconnu, comme tous nos prisonniers politiques d’ailleurs, ont ça en commun: Ils ont des principes civiques et moraux. Ils n’ont jamais volé, tué, séquestré ou même frappé un autre être humain. Ils n’ont jamais eu d’armes. Ne connaissent pas le langage de la violence. Ne savent pas trahir ou conspirer. Ne fabriquent pas des bombes et ne possèdent pas des grenades. Ce sont tout simplement des vénézuéliens, des hommes et des femmes qui ont décidé d’avoir une ligne de pensée différente à celle qui est imposée par la dictature. Mais ici, n’importe qui est un traître à la patrie. Il suffit que ce soit décidé par un leader révolutionnaire dans un programme télé. Il suffit que son nom soit écrit sur un tableau ou sur un bout de papier. Il est tellement facile de nos jours d’être un traître à la patrie.
Il y a quelque chose de très pervers dans l’attitude de qui emprisonne un être humain et l’isole de sa famille. C’est un malade, c’est sinistre ce qu’ils sont en train de faire avec nos prisonniers politiques. Ils peuvent passer 56 jours, avec toutes leurs nuits sans pouvoir voir ses enfants, depuis qu’il a été appréhendé sans aucun mandat d'arrêt émis par aucun juge. Juste par ce que un fou furieux en a donné l’ordre dans un programme télé.
Mais pourquoi autant d’acharnement?
Existe-t-il une raison humaine ou politique qui puisse justifier qu’il soit enfermé dans un cachot et privé de ses droits les plus élémentaires?
Pourquoi doit-t’il attendre 70 jours ou plus pour enfin voir son avocat?
N’a-t’il pas le droit à être défendu comme dans n’importe lequel des systèmes judiciaires du monde?
Parlons nous d’un serial killer, ou d’un terroriste qui fonce dans la foule avec un camion pour obtenir un maximum de cadavres?
Bien sûr que non!
Notre Prisonnier Inconnu n’est qu’un citoyen lambda. Un bon père de famille. Une mère aimante. Un bon étudiant. Un travailleur acharné. Une personne convaincue de la force du vote comme symbole de la démocratie.
Alors, pour quoi lui ont-t’ils nié la lumière du jours pendant 87 jours? Cela c’est de la torture physique et psychologique, non? Pourquoi a t’il été enfermé dans une salle de bain insalubre pendant 17 jours, sans lumière, sans ventilation et des horribles conditions d’insalubrité? Pourquoi a-t’il dû fêter son dernier anniversaire parterre, adossé a cette cuvette de wc pestilente? Comme s’il était un paria de la société. Un engendre du mal. Un criminel hautement dangereux.
Pourquoi c’est un tribunal militaire qui a décidé de le juger, lui qui n’est qu’un citoyen, un civil?
Juste par ce que ça leur chante? Pour assouvir le caprice sadique du jour? C’est donc “ça” le socialisme? Cette terre des utopies romantiques où nous sommes tous sensés être égaux en droits et devoirs?
Ce sont qui les monstres du régime qui agissent si cruellement?
Ils pensent vraiment que c’est comme ça, sur ces bases immorales qu’ils vont créer l’homme nouveau dont ils parlent à tout vent?
Cela ne sert à rien d’énumérer les multiples et graves violations commises contre notre Prisonnier Inconnu, à son droit à être défendu, à être nourri et soigné. C’est le même horrible traitement qu’ils réservent à tous les autres dans les cachots du SEBIN. Les avocats qui les défendent, dénoncent déjà en long et en large la longue liste de maltraitantes et violations de leurs droits que subissent les prisonniers politiques au Venezuela.
Aujourd’hui c’est notre Prisonnier Inconnu qui est accusé de trahison à la patrie, de rébellion, et de bien d’autres crimes inventés de toute pièce pour l’occasion. Mais tout ceux qui le connaissent, tous ceux pour qui il n’est pas un “inconnu” savent parfaitement que se sont des fausses accusations.
Et dans les prisons vénézuéliennes, des prisonniers politiques meurent, car ils leur refusent des soins médicaux, d’autres ont contracté le paludisme, d’autres font des grèves de la faim, d’autres son torturés ou enfermés dans la tristement célèbre “tombe” prison enfouie 30 mètres sous le sol, où ils attendent pour une justice qui ne ce dépêche pas d’arriver. D’autres, sont en arrêt domiciliaire. Et le crime de tous est le même: S’opposer au plus monstrueux des régime politiques qu’il puisse exister au monde: La Dictature.
Aujourd’hui j’écris au nom du Prisonnier Inconnu. Et aussi au nom des 487 prisonnier politiques qui sont enfermés dans les prisons de Nicolas Maduro. Le chiffre change. Ils peuvent être 500. Ou 650. Ou plus.
Heureusement, maintenant le monde entier est au courant: Au Venezuela il est interdir de lever sa voix pour désapprouver les agissements et dérives de ce régime et de ses complices. Ils veulent des numéros qui soient dociles, avec leur carnet de la patrie pour mieux les contrôler et le CLAP, question qu’il ne puissent même pas choisir par eux mêmes quoi manger.
Autant de gâchis et de douleur doit se transformer en liberté.
Je lève ma voix en nom des voix éteintes des nos prisonniers politiques. Et aussi pour que nous exigions le respect que nous méritons en tant que citoyens de libre pensée: Plus aucun prisonnier politique. Plus aucun!

Inspiré du Texte de Leonardo Padrón: Ni un preso más

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