
La “Sala Situacional de Miraflores”, intégrée principalement par des cubains et conseillers de la gauche radicale européenne, a planifié sans scrupules et au détail près, la stratégie chaviste pour surmonter la crise politique, débutée en décembre 2015, après la victoire de l’opposition aux élections parlementaires.
Sa première étape a été d’établir trois objectifs comme facteurs de carnet de route pour la mise en place de cette stratégie: neutraliser la nouvelle Assemblée Nationale, récupérer la majorité électorale et fracturer la Mud.
Les premières actions ont été réalisées pour atteindre le premier objectif: nommer au doigt et de manière constitutionnelle les magistrats du Tribunal de Grande Instance et les recteurs du Conseil National Electoral, inhabiliter quelques députés, ceux de l’Amazonas et déclarer l’Assemblée en état de désobéissance.
Une fois ce premier but atteint, une importante offensive a été mise en place, qui a eu comme point de départ l’annulation arbitraire et illégale du Référendum Révocatoire; ainsi que l’utilisation d’une violence criminelle pour réprimer toute manifestation citoyenne; l’élection frauduleuse d’une nulle et non avenue Assemblée Constituante Communale; la convocation précipitée - avec un an de retard quand même - aux élections régionales, ne respectant pas les temps établis dans la constitution pour leur mise en place ni la conformation des Assemblées Législatives dans les états.
Les recteurs chavistes du Conseil National Électoral, convaincues de la défaite des candidats de leur propre parti, le PSUV, ont décidé non seulement d’entacher tout le processus électoral d’abus et irrégularités, mais sont allées jusqu’à perpétrer la fraude numérique des résultats, dont l’exemple le plus évident est celui de Bolívar où la victoire d’Andrés Velásquez a été transformé illégalement en défaite.
Par conséquent, les élections pour gouverneurs, à la surprise de tous, ont été défavorables pour l’opposition. Pour l’opinion publique en général, les causes de cela se trouvent en partie dans l’abus de pouvoir du régime, l’abstention et la fraude institutionnalisée par le PSUV.
Toujours pas satisfait de tout ça, et sans encore avoir fait la lumière sur cette suspicion, Nicolás Maduro, s’imposant encore une fois comme le dictateur qu’il est, a exigé aux gouverneurs d’opposition de prêter serment auprès de la nulle et non avenue Assemblée Constituante Communale, sous menaces multiples et diverses, comme d’être emprisonnés et inhabilités politiquement comme leur camarade Daniel Ceballos.
Lamentablement, la décision des quatre gouverneurs des états de Táchira, Mérida, Anzoátegui et Nueva Esparta, Laidy Gómez, Ramón Guevara, Antonio Barreto y Alfredo Díaz, les quatre de Acción Democrática (Parti de gauche), d’accepter de prêter serment, et opposition à l’attitude de Juan Pablo Guanipa de Primero Justicia, élu au Zulia - destitué entre temps de son mandant de manière violente et illégale par le régime - et l’affrontement entre Henry Ramos Allup et Henrique Capriles, montrent bien les graves tensions qui existent au sein de la MUD.
Et le régime chaviste dirigé par Nicolás Maduro est convaincu que c’est le meilleur moment pour consolider encore plus son pouvoir et main mise sur le pays et gagner du temps pour “affronter" la crise qu’ils ont eux même provoqué dans l’économie vénézuélienne.
Leur stratégie est claire: terminer d’abattre l’opposition démocratique en sortant de nulle part des nouvelles élections dans quelques jours, les municipales, et profiter de la confusion pour avancer dans la foulée les présidentielles et les réaliser immédiatement après, en début d’année.
Cela ne permet en aucun cas à la MUD de réaliser les changements structurels dans son organisation nécessaires pour consacrer toute son énergie, définir sa ligne stratégique et choisir des candidats pour des élections imminentes, avec la plupart de ses têtes d’affiches inhabilités ou emprisonnés par la dictature.
Et surgit alors le dilemme: Peut on accepter de participer à des élections, sans que les conditions électorales ne changent et que des garanties soient proposées?
Existe-t-il une marge de manœuvre pour négocier ce point unique avec le régime chaviste?
L’opposition démocratique à toujours participé massivement dans toutes les élections, malgré le scepticisme quand au méthodes, le favoritisme des candidats chavistes et les doutes quand aux résultats des différents scrutins.
Affaire à suivre….