La plupart de nos politiques, certains philosophes, historiens, sociologues et autres chroniqueurs télé ou radio rivalisent de litotes, oxymores, pléonasmes et sophismes en tout genre. Que d’erreurs, que d’horreurs sémantiques ! Les exemples ne manquent pas : on confond religion et origines, origines et nationalité, nationalité et déchéance, laïcité et islamophobie, etc. Chacun veut placer son bon mot pour avoir le dernier mot et ne pas passer pour un sot, quitte à être mytho. Surenchère de mots creux qui ne veulent rien dire, logorrhée de mots pour ne rien dire. Des mots hermétiques de salons feutrés pour parler au peuple ignare, des mots concepts, des mots tendance. Des mots division, des mots soustraction. Des mots monochromes, des mots pas jolis, des mots sans imagination, des mots pas réfléchis, des mots... Voyez, moi-même j’en perds mes mots !
Ah, comme il est loin le souvenir de Christiane Taubira qui me faisait vibrer avec ses envolées hugoliennes ! Même l’anaphore pré-électorale de François Hollande m’avait fait frissonner, malgré son ridicule, mais un ridicule qui avait du panache !
Hélas, l’enchantement n’a pas duré !
Pourtant, Bien placés, bien choisis, Quelques mots font une poésie
Les mots, il suffit qu'on les aime*.
Moi je voudrais bien, pour une fois, des rimes embrassées à pleine bouche, des mots aimables et aimants, des mots à la Queneau, des mots nouveaux qui diraient les bonnes nouvelles, des mots joyeux et facétieux, des mots bienveillants et rigolos, des mots pour de vrai qui me redonneraient un peu d’espoir, des mots sincères qui me donneraient envie d’y croire à nouveau.
Mais je crois que je n’y crois plus !
* Bien placés, bien choisis, poème de Raymond Queneau
Billet de blog 13 janvier 2016
La guerre des mots
Décidément les mots ne sont plus ce qu’ils étaient. Ils sont usés, mésusés et abusés. A force d’être utilisés à tort et à travers, ils en perdent tout sens commun, se vident de leur substance pour n’être plus que bavardage stérile, vacarme assourdissant.
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