Donner c'est donner, reprendre c'est voler

Les effrayants attentats de janvier et de novembre, dont nous ne sommes toujours pas remis, avaient suscité un formidable élan de solidarité et de fraternité entre les gens de tous horizons, refusant d’emblée tout amalgame qui ne manquerait pas d’être fait entre les « musulmans » et les terroristes islamistes. Vœu pieux ! En touchant au droit du sol, François hollande jette lui-même l’amalgame et ne fait que raviver un sentiment d’illégitimité que ressentent, et pour le coup bien légitimement, beaucoup de jeunes français qui pour la plupart ne savent même pas qu’ils sont binationaux (ils ne possède souvent qu’une carte d’identité et un passeport français)
Binationaux, Beurs, et maintenant communément appelés « Musulmans » comme si leur identité se réduisait à leur seule religion, que beaucoup ne pratiquent même pas. Français de naissance mais jamais tout-à-fait français, toujours en équilibre précaire sur le fil des ambitions politiques, au gré des vents électoralistes. Oui, elle était déjà bien fragile et aléatoire cette identité jamais complètement acquise et toujours remise en question dès que le vent tourne.  
Déjà, Nicolas Sarkozy leur avait concocté un flambant ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration, une sorte de laboratoire où pouvaient se pratiquer toutes sortes d’expériences plus farfelues les unes que les autres : de la discrimination positive (ils ont osé l’oxymore), au CV anonyme (ne pas afficher son nom à consonance étrangère, ni sa peau basanée, ni son adresse, autrement dit le déni de soi institutionnalisé).
Mais François Hollande, plus que les autres, (parce que lui président !) justement parce qu’il est de gauche, a commis l’irréparable en voulant, et il va le faire, modifier le pacte républicain, en voulant diviser les français alors qu’il prônait le rassemblement et l’union nationale, en ajoutant le chaos au chaos et enfin, et surtout, pour cette promesse non tenue de donner le droit de vote aux élections locales aux immigrés, leur envoyant ainsi un signe fort de reconnaissance et de respect. Lui d’habitude si friand de symboles, cette fois-ci a loupé le coche. Il a raté l’occasion unique d’acquérir des voix précieuses qui auraient pesé lourd dans la balance électorale et empêché l’effrayante progression du Front national, sinon son possible triomphe demain au second tour des Régionales.
Et peut-être alors que les enfants et petits-enfants de ces immigrés de la première heure, ceux qu’on appelle binationaux, Beurs, Musulmans, se seraient sentis vraiment reconnus, vraiment français, vraiment citoyens et fiers de l’être, à part entière...