Le Soleil, le journal gouvernemental, ose titrer ce vendredi 03 juin : “Pape DIOP en visite à PARIS : 20 milliards de Fcfa pour financer des projets d’émigrés”. Par contre pas un mot sur l’accueil “chaleureux” qui leur a été réservé par les émigrés. (voir des extraits de la vidéo sur youtube :http://youtu.be/J27D3wZcQTs)
La Diaspora massivement présente au Consulat du Sénégal à Paris ce 31 mai 2011 , malgré la confidentialité qui a entouré la manifestation réservée aux partisans du régime, a dit NON à la Taxe sur les appels entrants et a bruyamment exprimé son opposition à cette taxe qui en fait la vache à lait du régime parasite de Wade. Le meurtre d'un manifestant de Sangalkam froidement abattu par les gendarmes de Wade, pour lequel une mn de silence a été requise par le public, a envenimé une situation déjà compliquée pour des autorités indésirables en France.
La délégation composée de Pape Diop, Guirassy, Serigne Mbacké Ndiaye et Momar Ndaw de l'Ascosen, dont on se demande s'il défend les intérêts des consommateurs, a passé un sale quart d'heure au Consulat face aux émigrés massivement opposés au prélèvement financier sur les appels téléphoniques.
La consultation-information des émigrés s'est déroulée dans une ambiance hostile à la taxe malgré les partisans du PDS convoqués en catimini par les services consulaires.
Sous prétexte de vouloir financer 3 fonds servant au développement, Serigne Mbacké Ndiaye, Pape Diop et Momar Ndaw se sont livrés en vain à de laborieuses tentatives de justification de cette taxe pesant sur les bourses frappées par la crise et vomie par les émigrés et par les agents de la Sonatel.
Les arguments d’une délégation pléthorique venue vendre une idée inacceptable ne résistent pas à une simple analyse.
Contrôler n’est pas taxer
Selon Pape Diop et Momar Ndaw, il existerait un flux d’appels non contrôlé par l’Etat du Sénégal et qui ne profiterait pas à la nation.
As t-on besoin d’instituer une taxe pour contrôler les soi disant dérives qui frapperaient la gestion des appels entrants au Sénégal par la Sonatel. Bien sûr que non. Si l’Etat veut contrôler la SONATEL il en a lesmoyens car rien n’est plus facile pour un actionnaire de référence d’exercer son droit de regard sur la gstion de l’entreprise. Au lieu de cela, Wade a vendu la majorité du capital à France Telecom pour se constituer une trésorerie dont on ne sait à quoi cela a servi. Et si les employés de la SONATEL ne s’y étaient pas opposés,Wade aurait aujourd'hui cédé toutes les actions de l’Etat dans le capital de la société. C’est donc une démarche contradictoire de vouloir sortir du capital de la Sonatel et la contrôler de l’extérieur car il faut être dedans pour savoir ce qui se passe dans la gestion d’une société.
Une délégation de médiocres et de politiciens
Entre Momar Ndaw qui alignait des chiffres appris par cœur et sans lien avec la réalité, Pape Diop qui n’arrêtait pas de se répéter dans un français qui ferait se retourner Molière dans sa tombe et Serigne Mbacké Ndiaye qui n’avait que l’invective à la bouche, on ne saurait dire qui était le plus ridicule. Seul Guirassy s’est exprimé le moins dans un discours mesuré et succinct alors qu’en sa qualité de Ministre de la communication en charge du secteur, il était le mieux placé pour défendre ce projet.
Au lieu de cela nous avons eu droit à des tentatives d’explications à l’emporte pièces d’un Momar Ndaw qui ne représentait visiblement pas les intérêts des consommateurs encore moins des consommateurs émigrés, n’étant pas lui même ni émigré ni assujetti à cette taxe. Quand à l’autre conseiller politique de Wade, un dénommé Alioune Diop, il n’est pas nécessaire de s’attarder sur lui car non seulement on se demande ce qu’il faisait avec Serigne Mbacké Ndiaye soi disant porte parole de Wade dans la délégation mais en plus la seule fois où il s’est exprimé c’était pour insulter un émigré qui manifestait son opposition.
Des justifications tirées par les cheveux
Selon l’interlocuteur qu’ils ont en face, les émissaires de Wade essaient d’adapter les justifications de cette taxe pour essayer de les amadouer. En face des émigrés ils la justifient par le besoin de financer des projets en leur faveur. En face des agents de la Sonatel,Wade leur balance une carotte en leur promettant de financer leur mutuelle d’habitat avec les ressources générées par cette taxe.
Les justifications servies aux émigrés au Consulat du Sénégal sont des foutaises car les émigrés n’ont pas attendu le régime de Wade pour financer des projets de développement. Que pèsent 20 milliards d’un soi disant fonds destiné aux émigrés à coté des 1000 milliards que les émigrés envoient chaque année au Sénégal et sans lesquels le pays serait déjà dans la guerre civile. Les émigrés ont toujours financé des structures sanitaires, des édifices publics ou privés ainsi que des constructions villageoises sans attendre le concours de l’Etat (lirepar ailleurs : http://www.socialisme-republiquesn.org/crimes-economiques/me-abdoulaye-wade-les-emigres-et-l-argent-des-emigres.html)
Nous disons à Abdoulaye Wade et à ses envoyés plénipotentiaires et pleins de poussière que la Diaspora s’oppose et s’opposera à cette taxe. Nous nes ommes pas les vaches à lait d’un régime qui n’a pour ambition que de se constituer une cagnotte pour financer des dépenses somptuaires et sa campagne électorale. Pape Diop et sa délégation ont eu un aperçu de la détermination de la Diaspora parisienne qu’ils n’oublieront pas de sitôt.
Une taxe illégale
Cette taxe instituée par decret n’est rien de moins qu’un prelevement fiscal illégal parce qu’il s’agit d’un impôt non voté par le Parlement et qui contrevient aux accords internationaux. En effet, cette taxe sur les appels entrants internationaux qui n’est pas votée par la representation populaire chargée en principe de lever les impôts serait contraire à la Convention de Melbourne de l’Union internationale des télécommunications (UIT) de 1988 signée par le Sénégal. Un Règlement des Télécommunications Internationales (RTI) décline cette convention et stipule que « Quand la législation nationale d'un pays prévoit l'application d'une taxe fiscale sur la taxe de perception pour les services internationaux de télécommunication, cette taxe fiscale n'est normalement perçue que pour les services internationaux facturés aux clients de ce pays, à moins que d'autres arrangements soient conclus pour faire face à des circonstances spéciales. » Il est clair que cette nouvelle taxe sur les appels entrants sera payée par l’émigré appelant de l’étranger et, par conséquent, elle est en violation directe des règles définies par le Règlement des télécommunications internationales qui s’appliquent à tous les pays signataires de la convention de Melbourne.
Une taxe économiquement contreproductive
Cette taxe ne se justifie pas non plus sur le plan économique parce qu’elle constitue un frein au développement car, il n’est pas besoin de faire HEC pour déduire de l’augmentation des prix de la terminaison une baisse fort probable du volume des appels internationaux entrants (j’ai décidé personnellement, et beaucoup de mes compatriotes ont fait comme moi, de réduire mes appels) et une baisse du chiffre d’affaires des opérateurs télécoms, se traduisant à terme par une baisse des recettes fiscales générées et des investissements dans le secteur. Mais de cela, Wade n’en a cure, il préfère des recettes opaques qu’il gérera plus ou moins directement via une nébuleuse étrangère que des recettes fiscales transparentes transitant par le Ministère de l’économie et des finances via la Direction des Impôts.
Après s’être attaqué au portefeuille des consommateurs du Sénégal avec le doublement de la RUTEL (redevance sur l’accès ou l’utilisation duréseau des télécommunications qui, de 2%, est passée à 5%,) par la loin° 2008-46 du 03 septembre 2008, qui a été répercutée par les opérateurs sur les usagers, Wade veut s’en prendre au portefeuille desémigrés.
Nous lui affirmons notre détermination à ne pas nous laisser saigner financièrement pour assouvir des intérêts personnels situés à des années lumières de ceux des populations. C’est avec des pierres et des œufs pourris que nous accueillerons les prochaines délégations qui oseraient venir nousnarguer avec ce genre de mesures car Y’EN A MARRE.
Ibrahima Ndiaye
http://www.socialisme-republiquesn.org/