Le caractère inhabituel et ambigu d'une telle formule ouvre des portes aux journalistes qui, dans ces temps électifs, se trouvent le cul entre deux chaises.
En effet si l'on fait une rapide exégèse de la formule on reste dubitatif sur son interprétation :
- soit G. Durand se trouvait suffisamment "péteux" de faire ses remerciements à l'égérie de l'extrême droite qu'il se crût obligé d'y ajouter une pondération. Dans ce cas cependant comment ne pas remarquer que des remerciements ne peuvent être à la fois "sincères" et "obligés". L'oximore est patent et le journaliste coincé entre la brosse à reluire de la sincérité et la goujaterie d' l'obligation.
- soit G. Durand avait particulièrement pesé les termes d'une formule de politesse qui lui permette de ménager son avenir professionnel en période de tempête.
Il serait raisonnable de pencher pour la seconde interprétation. L'interview de Marion Maréchal était étonnamment courtoise presque sympathique et frisait parfois la discrète complicité. La forme même de l'entretien en tête à tête surprend tant il est habituel d'opposer aux personnalités politiques extêmes deux à trois chiens de garde qui couvrent le discours de leurs aboiements... Etonnant !
Le concours est donc ouvert pour trouver très vite des formules qui permettront aux malheureux journalistes de ménager la chèvre et le choux les aidant ainsi à sauvegarder leur gagne-pain et leur liberté de bien penser.