Exhumer un trésor archéologique de la tombe où il réside depuis des millénaires est une opération des plus délicates. Une fausse manipulation irrémédiablement le brise et condamne à ne plus jamais rien connaître de son mystère. Nous ferions bien de nous inspirer de la prudence des archéologues lorsque nous exhumons le sexe des profondeurs de notre personnalité en prétendant en saisir d´emblé la complexité sans précaution ni examen.
Le sujet du genre, "clivant" à souhait rassemble sur la place publique un nombre considérable d´apprentis sorciers, vociférant et s´invectivant d´où il est aisé de penser qu´il ne sortira que de la confusion.
Exprimer ne serait-ce qu´un doute sur la pertinence de ce débat n´est pas admissible dans cette foire d´empoigne. Il est impératif d´être d´un côté ou de l´autre. Inciter les excités à la prudence revient à se faire rosser par les deux partis de conserve.
Que dire d´autre alors sinon que toutes les sociétés ont mis des millénaires à codifier ce délicat problème pour en limiter sa violence intrinsèque, chacune à sa façon. Chacune avec ses imperfections respectant le fragile équilibre sociétal et écologique dans lequel elles évoluaient.
Le ministre Pandore a tenté dans la plus grande discrétion d´entrouvrir la boîte, à nos risques et périls et sous le prétexte d´adapter les masses incultes à ce qu´il croit être la nouvelle société, sans mesurer à quel point toucher au "genre" remuait ce qu´il existe de plus profond et de plus archaïque dans notre personnalité.
Soit sa conduite est éclairée et visionnaire soit elle sera suicidaire. Le sujet lui est explosif.
A l´heure actuelle le ministre joue toujours avec ses allumettes.