Du temps de la Pucelle, il s'agissait de "bouter les Anglais hors de France". Vaste programme, déjà. Et pourtant, au prix certes du sacrifice de la bergère, la guerre de Cent Ans finit par prendre fin et Charles VII s'installa durablement sur le trône.
Les voix perçues par les salariés de Florange étaient naturellement d'origine plus terrestre que céleste. D'ailleurs, on peut se demande qui les entendit, ces voix qui, au grand dam de notre nouvelle héroïne casquée, je veux parler de Damoiselle Parisot appelant à bouter le droit du travail hors de notre législation nationale, murmuraient "nationalisations, nationalisations..."? Ne serait-ce pas le sémillant Montebourg, l'halluciné? Un vaillant politique ayant oublié que le temps n'était plus de publier des libelles enflammés contre la mondialisation puisqu'il a vendu son âme, même pas contre la jeunesse éternelle, mais contre un plat de lentilles ministérielles. Et, perdant provisoirement la raison, il partage ses délires auditifs, ses fantasmes idéologiques, avec es gens de Mittal qui, racines lorraines obligent, croyaient encore au miracle.
Las... La nouvelle hérésie, celle qui prône encore une quelconque intervention de l'Etat dans la vie économique, fut promptement terrassée par les adorateurs du compromis, les chevaliers sociaux-libéraux qui, avec une ardente tendance à faire trois pas en arrière après un en avant (la "danse de Saint-Hollande", nommera-t-on cela un jour pour faire pâlir l'étoile de Saint-Guy), nous gouvernent.
Et pas loin derrière, d'autres zélateurs de Jeanne regroupés en commandos de Marine guettent, ravis sans doute, la prochaine dérobade des spéculateurs de Mittal et leur probable bras d'honneur aux piteux chevaliers-de-la table-ronde-qui-ne-sert-à-rien, les frileux Jean-Marc, Pierre et autres Michel, qui finiront par un servile "Bercy beaucoup" leurs laborieuses tractations.