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Billet de blog 4 juin 2015

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Henri Guaino ou "Malraux le Petit"

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il était déjà assez ridicule de l'entendre, la voix chevrotante, offrir un bien triste remake du discours de Malraux lors de l'entrée de Jean Moulin au Panthéon.

Poursuivant sans vergogne la captation de cet héritage, Henri Guaino n'a de cesse de se réclamer du Conseil National de la Résistance pour justifier la "défense et illustration de la République" qui constitue son fond de commerce. Enfin, pas n'importe quelle République... Celle de Sarkozy, frileuse, autoritaire, xénophobe et ciblant l'islam au nom des "racines chrétiennes" de la France qu'il conviendrait, non seulement de préserver, mais de promouvoir de façon exclusive.

Il est à craindre qu'il n'ait lu le texte auquel il se réfère qu'à travers quelques vignettes des "Belles Histoires de l'Oncle Paul" dans le Spirou de son enfance. Car, autrement, il semble difficile de l'imaginer, avec ses amis "LR", adouber les propositions suivantes:

"- L'éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l'économie.

  - Le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d'énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d'assurances et des grandes banques.

  - Le droit d'accès, dans le cadre de l'entreprise, aux fonctions de direction et d'administration, pour les ouvriers possédant les qualificaitons nécessaires.

  - Un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d'existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail.

  - Une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales.

  -La réglementation des conditions d'embauchage et de licenciement"

Ceci pour quelques extraits résonnant de manière particulière aujourd'hui. Et rien, dans le reste, qui justifierait la grandiloquence d'une vision passéiste du coq gaulois dressé sur ses ergots.

Comme son mentor avec "La Princesse de Clèves" ou Victor Hugo, Henri Guaino véhicule un discours témoignant soit d'une culture puisée dans les mémentos de révision du bac (et encore...), soit, plus sûrement, d'un goût prononcé pour une manipulation éhontée d'idées qui dépassent de beaucoup sa vision à la petite semaine d'un projet politique.

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