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Billet de blog 7 septembre 2014

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Frédéric Thiriez ou le foot façon Hollande

la Ligue de Football Professionnel (LFP) est présidée par un nommé Frédéric Thiriez. Personnage qui fut membre du Cabinet de Gaston Deferre et, à présent, prône, en tant que "patron" du foot professionnel une ligne dont l'examen ne manque pas d'intérêt.

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la Ligue de Football Professionnel (LFP) est présidée par un nommé Frédéric Thiriez. Personnage qui fut membre du Cabinet de Gaston Deferre et, à présent, prône, en tant que "patron" du foot professionnel une ligne dont l'examen ne manque pas d'intérêt.

On se dira peut-être en lisant le titre et l'accroche de ce billet (surtout ici, sur Mediapart) que "beurk, le foot, on s'en fout, pas un sujet". Admettons que l'on ne s'interesse pas à ce qui se passe pendant 90 minutes sur un terrain. En revanche, il n'est pas forcément déplacé de voir comment ce champ là aussi, déjà largement gangréné (je l'admets volontiers, mais avec un sanglot étouffé dans la voix en souvenir de ce qui fut une passion d'ado et demeure un centre d'intérêt d'adulte) par des considérations financières souvent nauséabonde, est investi à visage découvert par des types comme Thiriez, qui ont eu le pied à l'étrier "à gauche" (oui, d'accord, Gaston Deferre... mais enfin, on parle du Ministre de l'Intérieur du premier gouvernement Mauroy) et se retrouvent aujourd'hui à lever haut et sans vergogne le flambeau du fric roi. Et, dans la foulée, à mépriser ouvertement les "petits et les sans grades".

Dernière illustration: la mascarade ayant conduit à évincer le club de Luzenac de la Ligue 2 sous des prétextes plus que douteux (en dernier lieu, une histoire d'insuffisance en matière de sécurité alors que bien des stades "homologués" ne sont pas forcément aux dernières normes dans ce domaine). Luzenac, village d'Ariège, dont l'équipe a gagné sur le terrain le droit de passer dans la cour des (presque) grands. En gros, la LFP, conciliante avec bien d'autres (on songe au pittoresque propriétaire du RC Lens) s'est montrée intransigeante avec ces amateurs renvoyées à leur néant.

Pas étonnant quand on sait que Thiriez est partisan déclaré d'un championnat de foot "fermé", c'est-à-dire d'un "club" dans lequel les mêmes, éternellement, joueront les uns contre les autres sans jamais être menacés de descendre à un échelon inférieur et, bien entendu, sans voir arriver d'intrus dans leur organisation "sélect".

Pas étonnant quand le même réclame dans L'Equipe (5.09.14) un "pacte de responsabilité pour le football", saluant au passage la nouvelle ligne du gouvernement.

Je ne voudrais pas passer pour "le ravi de la crèche". Je sais tout ce qu'il y a à savoir sur l'évolution détestable du sport professionnel (cf plus haut). Mais je continue à ne pas digérer l'impudeur et l'arrogance. Je reste affligé que le ministre chargé des Sports, en-dehors de déclarations lénifiantes, n'ait pas cru bon tenter de s'imiscer dans le dossier Luzenac (club amateur, ce qui donne toute latitude aux pouvoirs publics pour s'en mêler et qui, soit dit en passant, dépend de la Fédération Française de Football, dirigée elle aussi - c'est hilarant - par un ancien élu apparenté socialiste).

Au final, Thiriez c'est une sorte de Macon en plus vieux, avec des moustaches et qui, lui, jadis, fit semblant de participer à une aventure progressiste (ce que l'on ne saurait reprocher à Macron).

Lucide mais en colère, donc.

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