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Billet de blog 10 janvier 2013

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Taxis, médecins, pharmaciens et Cie: de quelques faux-nez du libéralisme.

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Donc, aujourd'hui, les taxis étaient en colère. Parmi les motifs invoqués, celui-ci: le projet de l'assurance-maladie de procéder à des appels d'offres pour choisir ceux qui transporteraient des malades pris en charge. 

C'est assez drôle, quand on y réfléchit. Cette mesure présente en effet un avantage majeur: celui de chercher à rationaliser l'utilisation de l'argent public, en l'occurrence celui de la Sécu. Tous ces braves artisans qui, sans doute, votent à droite, voire très à droite (quand ils votent...), devraient se réjouir que le gouvernement mette en oeuvre un dispositif visant à contenir la dépense publique. Eh bien non. Parce que, c'est connu, "contenir la dépense publique", c'est uniquement réduire le nombre de fonctionnaires, diminuer les allocations-chômage, étrangler l'hôpital, privatiser les prisons, j'en passe et des meilleures. En revanche, toucher à une sorte de rente de situation qui assure un flux continu, et, si possible, sans mise en concurrence (curieux pour des fondus du libéralisme) de crédits publics vers des activités privés, ça c'est un scandale.

On oublie trop souvent la pléthore de soi-disant "professions libérales" qui, depuis la nuit des temps, se nourrissent ainsi, plus ou moins directement, sur la bête, c'est-à-dire sur la collectivité publique. Et ils n'aiment pas qu'on leur rappelle, comme je l'ai expérimenté ici en évoquant cette médecine "libérale" qui ne tient debout qu'en raison de notre système de santé "collectiviste". 

La gauche, ou ce qui en tient lieu, gouverne. Il n'est donc pas anormal que la droite manifeste. Lorsqu'il s'agit de divergences sur le fond des politiques menées, rien à dire. Mais quand l'outrecuidance pousse tous ces lobbies à râler parce qu'au fond on place les "rentiers" honteux qui les composent devant leurs contradictions, il me semble que la réaction est bien trop faible.

Eliminer les sangsues qui ponctionnent sans vergogne nos budgets publics serait une mesure de salubrité publique. Mais, naturellement, ça crée des embouteillages, et c'est bien ennuyeux...

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