Donc, dixit le ministre de l'Intérieur (avec l'aval, on peut le supposer, du Premier ministre et du Président), la France est prête à examiner avec bienveillance l'accueil de familles chrétiennes d'Irak menacées par le fanatisme islamiste.
Bien entendu, on ne peut qu'applaudir chaleureusement l'idée et, on l'espère, sa concrétisation prochaine.
Sauf que...
Pourquoi faire un sort particulier à cette population-là, dont, je le répète, les souffrances atroces ne font aucun doute, pas davantage que la menace pesant sur leur vie, et continuer de traiter comme des chiens, en particulier du côté de Calais, tous ces gens qui fuient des guerres tout aussi épouvantables (il n'y a d'ailleurs pas de guerre qui ne le soit pas) dans différentes contrées plus ou moins connues du globe? Parce que, pour ceux-là, les ministres, les gouvernements et les majorités se succèdent mais les mouvements de menton, la fermeté et le déni d'humanité persistent.
Je n'aimerais pas penser que le seul critère qui les distingue soit leur qualité de chrétien. Et pourtant. Quel autre?
Dans cette période caractérisée par la montée en puissance de tous les fanatismes religieux et dans un pays ayant inscrit la laïcité dans sa Constitution, je trouve la pente dangereuse et, du coup, l'initiative sujette à caution. Car la seule attitude qui s'entende, si, et je m'en réjouirais, s'assouplissent les conditions d'accueil en France, serait d'en définir les règles objectivement, sans donner prise au soupçon selon lequel il y aurait, dans ces terribles situations, les "bons" et ceux qui indiffèrent.