"Ses atouts sont nombreux: c'est un quinqua, connu des Français grâce à SOS-Racisme, qui maîtrise le parti comme sa poche, et en plus il est noir". Ainsi s'exprime un "proche" du futur Premier secrétaire du PS dans Le Monde d'hier soir. On retiendra donc qu'il est noir (je plaisante, bien entendu).
Sérieusement: il rigole, ce "proche", ou quoi?
Mitterrand, Jospin, Hollande, Aubry... Désir. Quoi qu'on pense des quatre premiers, il semble bien que la courbe s'infléchisse tout de même assez nettement vers une médiocrité mal dissimulée. Il est vrai que ce choc de titans (Désir vs Cambadélis) ne présentait qu'un intérêt limité et peu propice à la mobilisation des foules puisque revenant à choisir entre deux apparatchiks bon teint pourvus de casseroles plus ou moins sonores. On comprend l'hésitation douloureuse du Président et de sa meilleure ennemie. D'un autre côté, cette alternative piteuse, ils se l'étaient bien imposés à eux-mêmes.
Il n'est jamais facile de diriger le parti qui détient le pouvoir, voire, en l'occurrence, quasiment tous les pouvoirs. Il y a de plus souvent la crainte d'adouber un rival potentiel pour l'exécutif. Ce risque est au moins clairement écarté.
Pour le reste, il est probable que l'étiolement déjà perceptible de la capacité du parti socialiste à se comporter en force de proposition idéologique et politique soit irrémédiablement appelé à se poursuivre, peut-être à s'accélérer. Certainement une bonne nouvelle pour le Front de Gauche et, le cas échéant, EELV (quoique bien empêtré aussi dans la malédiction gouvernementale).
Je me demande ces temps-ci si, d'un coup de baguette magique, on ne devrait pas passer directement à 2017, parce que, d'ici là, si doivent se multiplier les débats Désir-Copé ou Désir-Fillon, honnêtement, je préfère passer mon tour.