La IVème République aura vu la lente agonie de la SFIO. Les premières années du XXIème siècle semblent bien être celle du PS version Epinay (1971). Les points de comparaison sont nombreux:
- Le décalage structurel entre le discours " de gauche" (façon "mon ennemi, c'est la finance") et les actes (politique de l'offre). Cette caractéristique a même donné naissance à un néologisme (le "molletisme") qu'il serait judicieux de remettre au goût du jour pour l'édification des jeunes générations.
- L'incapacité à saisir les véritables enjeux d'une situation historique et la tendance systématique à les considérer sous l'angle du clan conservateur. Jadis, c'était la décolonisation et, singulièrement l'Algérie. Aujourd'hui, c'est la question du retour à un minimum de régulation économique et, principalement, dans la gouvernance européenne.
- La recherche d'alliance avec le centre et le centre-droit. Elle permit à Guy Mollet de participer à nombre de gouvernements de la IVème et de battre des records de longévité ministérielle. La tentation est désormais évidente chez Hollande et Valls comme en témoigne l'esquisse de nouveaux équilibres (main tendue à l'UDI et à certains UMP) à travers le vote du pacte de responsabilité.
- La notabilisation des cadres à travers des implantations locales construites sur le cumul des mandats, la dégénérescence du militantisme, la perte des repères éthiques et le triomphe du binôme apparatchiks/technocrates pour occuper les fonctions de responsabilité.
Après ces deux années calamiteuses, la confiscation du PS par les réseaux d'ex-strauss-khaniens et de crypto-deloristes, le vide sidéral de la réflexion politique, la capitulation en rase campagne sur l'ensemble du champ du social, la messe est dite.
Il a fallu du temps, une bonne dizaine d'années, pour reconstruire une gauche socialiste digne de ce nom. Peut-être le label évoluera-t-il, mais, nécessairement, émergeront de nouveau des forces regroupées autour du volontarisme politique, de la justice sociale, d'une vision qui porte en elle un changement qui ne soit, ni de pacotille, ni un simple effet d'annonce. Il y a 60 ans, ce furent les "clubs" ou des partis de faible taille mais à forte valeur ajoutée (PSU) qui portèrent ce mouvement. Des structures de ce type commencent à apparaître et à engager le travail de reconstruction. Il faut connaître les bonnes adresses. Comme celle-ci:
http://www.nouvelledonne.fr
Entrez, les étagères se garnissent et les idées s'échangent. Il faut contribuer à les faire fructifier.