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Billet de blog 25 août 2012

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La pub après 20 heures à la télé publique? Oui, bien sûr...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Par moment, acceptons de céder à ce qu'il est convenu d'appeler le principe de réalité. Sans remords inutiles.

En l'occurrence, et je ne le discuterai pas davantage pour cette fois, l'objectif est acquis par nos gouvernants de rechercher 30 milliards d'économies pour 2013. C'est cela le contexte. C'est cela la réalité. Alors, oui, si la pub après 20 heures permet de dégager, comme il semble, quelques centaines de millions d'euros du budget, allons-y sans tourner autour du pot et en évitant les débats supposés vertueux. Car je me résous sans peine à une poignée de spots supplémentaires si cela permet (au hasard et en vrac) de sauver des subventions dans la lutte contre l'illettrisme, ou  de développer le financement d'énergies renouvelables, ou des transports publics, ou de remplacer plus rapidement certains postes manquants des services publics prioritaires, ou... peu importe. Tout ce qui, les choses étant ce qu'elles sont, évite de sacrifier un bout d'une politique publique majeure.

De plus, regardons les choses (l'écran, en l'espèce) en face. Après le JT, nous avons déjà la météo financée par Darty (ou, l'été, Cofidis) et le tirage du loto qui, en lui-même, constitue une publicité. Et je ne parle pas de ces trucs étranges genre "comment aménager ses combles" ou "solutions durables", qui, tous, ont leur "parrains". Tout ceci pour dire qu'au fond, le supplément éventuel ne polluera le temps d'antenne qu'à la marge.

Deuxième remarque: depuis la suppression des pubs après 20 heures, avons-nous noté (je me concentre ici sur France 2 et 3, étendards du service public de l'audiovisuel) une hausse spectaculaire de la "qualité" et de l'audace? Un déluge de créativité? Un déferlement d'émissions consacrées aux arts, au cinéma, à la littérature, à la vie citoyenne? Un moindre recours aux séries US? Une objectivité renforcée de l'information? Une frénésie d'investigation? J'hésite à formuler la réponse (unique) à ces questions.

Enfin, ne faisons pas toujours comme s'il était totalement impossible de détourner les yeux de ce qui nous insupporte.

Alors, oui, bon, comme dirait un personnage de Melville, "on préférerait pas". Mais il y a des renoncements bien pire contre lesquelles nous risquons d'avoir à lutter dans les temps à venir. Comme expliqué succinctement un peu plus haut, celui-ci peut présenter l'avantage de fournir quelques honorables contreparties. C'est déjà ça...

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