Il existe dans ce monde une souffrance primordiale que nous avons oublié de nommer. Cette souffrance est universelle. Elle s’applique à tous les êtres vivants, y compris ceux dont on n’a pas encore connaissance. Cette souffrance trouve sa source dans le déplacement de matière. Ainsi, déplacer de la matière nous fait souffrir. Il implique de facto un retour de l’univers dans sa composition, sa vibration, ses caractéristiques. Éviter la souffrance est donc impossible. Éviter de déplacer de la matière nous engage dans une autre voie mais ne nous soustrais pas à la souffrance. Poussez cet évitement à l’extrême (ne déplacer aucune matière) et les ennuis commencent au niveau des résonances mémorielles.
Nous avons besoin de matière pour transmuter notre énergie. Les anciens, ceux d’avant la révolution industrielle n’avait guère le choix. Seul quelques riches avait cette possibilité mais ils comblaient le manque d’interaction matérielle par des caprices historiques dont on peut encore percevoir les traces aujourd’hui.
Il nous faut remettre la souffrance à sa juste place : vers le silence et l’interaction de la matière. En ce faisant, nous redirigeons une partie de notre ignorance vers Dieu, acceptant humblement que la souffrance fait partie de la vie, que le déplacement matériel engendre de la douleur et que l’on accepte cet état de fait.
Ne pas, volontairement, se diriger vers la matière, c’est vouloir se soustraire de notre condition d’humain en lien avec le monde : matériel, mortel et éphémère. C’est vouloir atteindre un état vibratoire sans douleur : c’est vouloir atteindre le royaume de Dieu dans le monde mortel. Si un tel voyage est possible sur un temps très bref, il n’est pas pour autant recommandé d’y retourner régulièrement. Savoir qu’il est la est une source de sérénité indéniable. Mais notre devoir et d’œuvrer dans un monde en souffrance. Apaiser la souffrance sans promouvoir sa disparition n’est pas chose facile. Lui trouver son utilité est contre intuitif. Elle est pourtant une information. Une information qui nous invite à construire un monde plus harmonieux en faisant attention à ceux avec qui nous interagissons.