A l’heure des agressions successives dans les établissements scolaires de l’académie de Créteil, de l’enlèvement du petit Ibrahima et du meurtre de sa jeune mère, une seule question se pose : Où est la police ?
par Laura MaréchalAlors que l’année dernière les parents d’élèves et les étudiants se plaignaient de l’intrusion de la police en milieu scolaire, cette année plus rien. S’ajoute à cela la polémique sur les gardes à vues qui crée un tollé sans précédant. Si la police multiplie les gardes à vues, c’est qu’elle intervient…et pourtant ! Hier, syndicats et parents d’élèves s’insurgeaient contre les fouilles des sacs à l’entrée des écoles, des caméras mises en place dans les établissements. Motif : intrusion dans la vie privée des élèves.
En l’espace d’une semaine, on déplore une agression à Vitry, puis une autre à Thiais. Désormais, il est question de protéger les élèves et non plus la vie privée de ces derniers. Il semblerait que la question sécuritaire fasse reculer les frontières des libertés individuelles dans le Val-de-Marne !
Depuis ces agressions d’élèves, le personnel éducatif exerce son droit de retrait. Il s’estime en insécurité. Mais d’où vient cette insécurité, ou plutôt ce sentiment d’insécurité ? De l’extérieur, nous répondent les enseignants. Ces derniers proposent de doubler le nombre de postes d’assistants d’éducation afin de mieux encadrer les élèves.
Seulement, il n’est pas question de bagarres à la récré, mais d’agression à l’arme blanche. L’augmentation du personnel encadrant non qualifié pour l’arbitrage de conflits violents ne saurait calmer les tensions. Alors qui ? Qui est formé pour arbitrer les conflits, pour faire face à une violence criminelle ? C’est la police ! C’est elle qui est chargée d’assurer la protection des citoyens et particulièrement des mineurs.
Dans ce cas, où est la police ? Cette même police que l’on taxait d’intrusion dans le milieu scolaire ?
Et bien cette police, elle est au ciné, ne nous en déplaise.
La semaine dernière l’actualité a été marqué par deux interventions policières au cinéma. La première provoquée par une famille accompagnée d’un enfant de moins de trois ans, trop jeune pour regarder le dernier Disney. La deuxième, pour un client ayant consommé des snacks et des boissons n’ayant pas été achetés dans l’enceinte du cinéma.
Au moment où le climat dans nos écoles est plutôt tendu, que les syndicats d’enseignants et de parents s’enflamment, que les agressions se multiplient, nos policiers, eux, s’offrent une toile.