Cher·es ami·es, cher·es camarades, le peuple a voté.
Les résultats de ce soir sont sans appel : le Nouveau Front populaire est désormais la première force politique du pays !
Les ami·es, cette première victoire… c'est la vôtre !
Ils espéraient que ce soit impossible, mais nous l'avons fait, vous l'avez fait !
Aussi, j'aimerais remercier en premier lieu tout autant les candidats et candidates du Nouveau Front populaire que vous toutes et tous qui avez mené cette campagne sans relâche, méticuleusement, entreprise par entreprise, quartier par quartier, porte à porte, tête à tête et parfois pied à pied, en vous organisant spontanément, partout, depuis l'annonce de la dissolution, sous la bannière rassembleuse du Nouveau Front populaire. Le Nouveau Front populaire, ce n'est pas qu'une coalition de partis politiques, c'est la démonstration de la puissance du peuple uni derrière un projet de rupture avec la macronie.
Parce que oui, cette nouvelle force politique de la gauche rassemblée, nous l'avons constituée en quelques jours en nous mettant d'accord autour d'un programme, mais ce programme, c'est vous toutes et tous avez réalisé l'exploit de le faire gagner en quelques jours de plus. Vous avez ainsi fait la démonstration de votre force collective. Uni·es derrière l'objectif commun d'une société plus juste, plus rien ne peut vous arrêter !
J'adresse ici une pensée particulière à tous nos candidats et candidates qui se sont désisté·es au nom du Front républicain, puisque c'est le nom que l'on donne au cordon sanitaire contre le fascisme, et à toutes et tous nos électeurs et électrices qui se sont mobilisé·es pour faire barrage à l'extrême droite et ses idées nauséabondes, parfois en devant aller voter à reculons pour ceux-là même qui vous ont malmené·es jusqu'ici. À vous toutes et tous, merci !
En effet, notre victoire, historique, est double. Les résultats de ce soir, nous le savons, disent aussi le refus du pire, le refus de la division, le refus de l'exclusion, le refus de l'extrême droite par la majorité du peuple Français. Ce soir, non seulement le Rassemblement national n'est pas en position de gouverner, contrairement à tous les pronostics, ou peut-être les espoirs, de l'éditocratie au service des ultra-riches, mais il a bel et bien été relégué dans les urnes à la troisième place, derrière la macronie, bien loin de la majorité absolue que ces mêmes commentateurs nous promettaient depuis une semaine.
Empêcher le parti de Mme Le Pen et M. Bardella d'accéder au pouvoir, c'était aujourd'hui, pour nous le peuple de gauche, une fois de plus, le devoir antifasciste le plus strict. Et nous l'avons fait, nous pouvons nous en féliciter !
Les ami·es, ce soir, l'heure est au soulagement. Le soulagement de l'écrasante majorité du peuple. Le soulagement évidemment de toutes les personnes racisées ou discriminées en raison de leur religion. Mais aussi le soulagement de toutes les femmes et minorités de genre, le soulagement des sans-papiers, le soulagement des personnes atteintes de handicap, le soulagement des pauvres et des précaires de tout le pays. Le soulagement de toutes celles et tous ceux qui auraient souffert des politiques de l'extrême droite.
Alors ce soir, profitons ! Profitons ensemble de cet instant de répit que votre détermination sans faille à battre l'extrême droite et à faire gagner le Nouveau Front populaire nous à offert. Car oui comme je le disais, cette victoire est double. Vos mobilisations ont permis d'empêcher le pire, et dans le même temps de faire advenir le meilleur, en plaçant en tête le programme du Nouveau Front populaire, ces 150 mesures qui nous engagent désormais, nous, les représentants politiques, comme vous, le peuple !
Oui, profitez-en camarades, car dès demain, la bataille doit continuer ! Ça n'aura échappé à personne, il n'y a pas de majorité à l'Assemblée. Pas pour eux… mais pas pour nous non plus. Le Rassemblement national n'a pas de majorité, mais sa progression continuelle doit nous alerter. Ce soir, nous avons obtenu un sursis. Gardons à l'esprit c'est la force politique qui progresse le plus, en multipliant par un et demi son nombre de sièges. Preuve de plus s'il en est besoin que la macronie est incapable de barrer la route à l'extrême droite, et au contraire que sa politique antisociale et autoritaire la renforce. Le seul véritable rempart face à l'extrême droite, c'est nous !
Cela fait un moment qu'on le sait et qu'on le dit : le macronisme nous mène dans une impasse et à la fin, ce sera l'extrême droite, ou ce sera nous ! C'est pourquoi il est indispensable que nous continuions à travailler de façon unitaire au sein du Nouveau Front populaire, parce qu'ensemble, on peut gagner !
Pour rester ensemble, pour gagner, il nous faut un objectif commun. Ça tombe bien, on l'a déjà : c'est le programme !
Nous, représentants et représentantes du Nouveau Front populaire, nous nous engageons à appliquer le programme, rien que le programme, mais tout le programme pour lequel vous nous avez élu·es et placé·es en tête des forces politiques à l'Assemblée nationale. Je vous le dis : le Nouveau Front populaire est prêt à gouverner le pays.
Mais gouverner nécessite une majorité, et si nous nous réjouissons ce soir d'avoir une majorité relative à l'Assemblée, l'heure n'est pas tout entière à la fanfaronnade : face à nous, le bloc réactionnaire, bien que divisé deux sous-blocs dont l'un est libéral et autoritaire et l'autre est en plus de ça nationaliste, est majoritaire. Pour autant, si nous n'avons pas la majorité absolue à l'Assemblée, nous pouvons encore l'avoir dans la rue !
Vous voulez le SMIC à 1600€ ? Vous voulez la retraite à 60 ans ? Vous voulez le rétablissement de l'ISF ? Vous voulez la gratuité des cantines scolaires ? Vous voulez l'égalité salariale entre les femmes et les hommes ? Vous voulez le retour des services publics de proximité partout sur le territoire ?
Vous l'aurez ! Vous l'aurez, à condition de poursuivre vos mobilisations. Grâce à notre force collective, nous avons obtenu ce soir une première victoire, nous avons un pied dans la porte… il ne tient plus qu'à vous de l'ouvrir en grand !
Dès demain, partout, nous devons nous retrouver et nous organiser. Il est impératif que se réunissent dans chaque ville des assemblées générales du Nouveau Front populaire, que se créent des comités de quartier là où ils ne sont pas déjà nés pendant la campagne. De même sur les lieux de travail et d'études où je sais que sont déjà à l'œuvre nos camarades syndicalistes, que je salue et remercie déjà de leur implication historique dans cette campagne.
Avec une majorité relative à l'Assemblée, rien ne sera possible sans vous, mais tout est possible avec vous ! Cet été, il faut savourer la juste fierté et l'espoir légitime offerts par la victoire, et arriver fort·es et confiant·es à l'orée d'une année de mobilisation générale pour nos droits, pour la justice sociale et climatique, pour chacune des 150 mesures du programme que vous avez plébiscité, et plus encore ! Il s'agit d'être à la hauteur de la référence historique du Front populaire pour faire appliquer le programme, parce que c'est comme cela que nous vivrons mieux, toutes et tous ensemble, et parce que c'est comme cela que nous ferons reculer l'extrême droite et ses idées aussi simplificatrices que nauséabondes.
Car oui, oui, c'est à nous, peuple de gauche, nous, écologistes, syndicalistes, militants et militantes associatives, féministes, antiracistes, de montrer qu'une autre voix est possible. C'est à nous de rassembler sur le chemin du vivre-ensemble et du bien-être, à nous de construire un autre modèle de société, celui des jours heureux !
Lors de cette campagne, vous avez fait la démonstration que c'était possible. Alors ce soir, réjouissons-nous. Et dès demain, on continue !
Vive le peuple ! Vive la Sociale ! Vive le Nouveau Front populaire !
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Ce discours, bien qu'ayant été rédigé pour paraître parfaitement plausible, ne sera malheureusement jamais prononcé par les dirigeant·es de partis politiques institutionnels, tout de gauche qu'ils soient. Aussi peu radical qu'il puisse paraître, il s'agit déjà un discours un tout petit peu autogestionnaire. Il est pourtant aussi le seul discours réaliste et raisonnable : aucune avancée sociale n'arrivera sans nos luttes ! Alors, nous devons nous organiser partout, à la base.
N'attendez plus, syndiquez-vous !
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