« Accepter de perdre ses enfants », non ce n’est pas un slogan du 19e siècle, mais celui du chef d’état major des armées en France, en novembre 2025.
Non, Monsieur le Président, je n’accepte pas que l’on perde un seul de nos enfants sur l’autel de la stratégie guerrière. L’histoire nous a appris que ce type d’annonce, préparant à un élan de patriotisme exacerbé et mal placé, entraînait vers la boucherie toute une génération de jeunes femmes et jeunes hommes et des crimes atroces perpétrés contre la population en général.
Je refuse que nos jeunes soient envoyés à la mort au nom de la défense de la France et de l’Europe.
La diplomatie a évité dans bien des cas d’éviter le pire, mais ce n’est pas la voie que vous choisissez, vous avez même annoncé supprimer l’école de la diplomatie, c’est une honte.
Honte à vous qui choisissez l’affrontement plutôt que la discussion, qui choisissez de vous joindre aux abérations du président des Etats-Unis et de la présidente de la Commission européenne plutôt que fomenter l’avenir en paix de vos concitoyens.
Dans des situations aussi tendues que celles que nous connaissons aujourd’hui (boucherie au Moyen-Orient, boucherie en Ukraine, boucherie en Afrique…), la diplomatie a souvent remplacé les armes, notamment pendant la guerre froide.
A l’Est comme à l’Ouest (Etats-Unis et Europe), des chefs d’Etat de tous ordres veulent nous faire croire que l’affrontement est la seule solution, et ils nous vendront un patriotisme de bas-étage pour faire partir nos jeunes « la fleur au fusil»…tout en se plaignant que les Françaises ne font pas assez d’enfants ! On a compris à quoi sert une forte natalité pour l’Etat Major !
Le vrai patriotisme, c’est de défendre les valeurs de notre République à l’intérieur comme à l’extérieur, en préservant la vie et l’intégrité de nos concitoyens, en leur assurant par-dessus tout la paix.
Je suis petite-fille de combattants des tranchées en 14-18, fille de parents qui ont connu la guerre en étant jeunes, et qui étaient heureux que l’Europe soit en paix durant des décennies (heureusement qu’ils ne sont plus là pour entendre ce que j’ai écouté ce matin !), j’ai donc grandi dans le discours anti-guerrier, parce que la guerre, c’est horrible, ça tue, ça affame, ça viole, ça ampute, ça diffuse la haine entre voisins.. Je suis aussi mère et grand-mère, je rêve d’un avenir autre que le vôtre pour notre jeunesse : plus de paix, de justice sociale, de travail décemment payé, de protection de l’environnement.
Alors, s’il-vous plaît, formez et envoyez vos diplomates aux tables de négociations, il est toujours temps de le faire. Au 21e siècle, il est temps que l’ère de la Paix soit le choix de tous, surtout lorsque l’on se vante d’être des peuples civilisés !
Avec mes respectueuses salutations.