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Billet de blog 13 février 2010

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César, droit dans les yeux

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César, le Rhône pour mémoire. Cette exposition présente les extraordinaires découvertes faites ces 20 dernières années par les archéologues dans le fleuve à Arles et au large des Saintes-Maries-de-la-Mer. Avec prés de 650 objets, des plus modestes aux plus exceptionnels dont le fameux buste de Jules César, ressurgit du fleuve l’antique Arelate et le port qui fit sa fortune. Petite visite de l'expo.

Il fait presque face à la sortie du musée. De dos. La découverte du buste de César récompense vingt ans de travail pour les archéologues alors pour les curieux, pas question de leur dévoiler trop vite cette pièce maîtresse.
Avant de parvenir à l’exposition temporaire « Le Rhône pour mémoire », il faut d’abord découvrir la collection permanente du musée départemental de l’Arles antique. On chemine dans ce vaste ensemble, de la préhistoire aux fastes de l’époque romaine. De petits objets en maquettes, de tombeaux en statues majestueuses, la balade est intelligente, instructive et agréable. Elle se conclut par un pont au-dessus de belles mosaïques.
On est alors initiés et prêts à apprécier la valeur de chacune des amphores, ancres et autres pièces tout droit sortie du « dépotoir » d’Arelate, le nom romain de la ville d’Arles. Le dépotoir, c’est une bande de deux kilomètres qui longe le quartier de Trinquetaille, où l’on situe le port antique arlésien. Là, les navires arrivés de Méditerranée viennent décharger leur cargaison avant de repartir vers la mer.

L’écologie n’étant pas la préoccupation majeure des Romains, ils utilisent le lit du Rhône comme poubelle ! Ainsi, on trouve un peu de tout au fond du fleuve : des objets du quotidien, mais aussi des pièces remarquables, jetées par-dessus bord. La visite guidée révèle les secrets du commerce antique et la place d’Arles et de la Méditerranée dans cette activité. On apprend aussi comment les archéologues, qui disposent d’une visibilité de moins de deux mètres, aspirent le fond du Rhône et font fi des péniches qui passent, les ignorant. Ces passionnés font l’objet d’un suivi médical rigoureux car plonger au milieu des PCB et des pesticides n’est pas sans risque pour leur santé.
Bref, on a presque oublié qu’on est venu voir César quand on est frappé au fond d’une salle par ce visage familier. Pas de couronne de laurier, pas de longue toge drapée, pas d’allégorie de la puissance de Rome ou de la grandeur de l’Empire. Non, juste un buste à taille humaine. Un bel homme d’âge mûr, aux traits convaincants, au regard profond. Une rencontre émouvante. Il n’existe que vingt représentations antiques de César dans le monde. Un seul buste semble avoir été sculpté du vivant de l’empereur. Le César d’Arles serait le second. Alors cette découverte, présentée pudiquement dans ce musée aux multiples merveilles, entre tout droit dans la grande histoire de l’humanité.

Caroline Garcia pour Marseille Capitale

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