The show must go on !
Compagnon de route et de lutte de Jean-Luc Mélenchon depuis le mitan des années 80 via la Nouvelle École Socialiste puis la Gauche Socialiste et ensuite, après un long intermède, le Parti de Gauche et LFI, j’ai, en son temps, lu avec attention le livre du sociologue Manuel Cervera-Marzal « Le populisme de gauche – Sociologie de la France Insoumise – Septembre 2021 ». Même si je n’étais pas d’accord avec tout, et loin de là, j’avais trouvé intéressant ce travail de sociologue. On en a peu parlé de ce livre dans les médias ; sans doute parce qu’à la différence du bouquin « La meute » (rien que le titre, racoleur, est un indice), ce sociologue avait fait le taf et laissait peu de prise, par la nature même de son travail, sans complaisance je le rappelle, à la possibilité d’un déchaînement médiatique du type de celui que nous vivons actuellement.
Je ne vais pas lire et encore moins acheter le bouquin des journalistes du Monde et de Libération. J’ai lu quelques extraits parus dans la presse, écouté avec souvent un peu d’écœurement les réactions de certains de mes anciens camarades. Et constaté en temps réel la chasse en meute sur les médias. J’ai heureusement écouté d’autres voix comme celle de Didier Éribon sur France Culture ou bien celle de Bruno Gaccio sur les réseaux sociaux.
Je ne vais pas, ici, me lancer dans une longue diatribe en défense de LFI et de Jean-Luc Mélenchon (tu as tout mon respect, camarade). Les discussions, je les aurai dans mon groupe d’action LFI, avec mes camarades et ami·es de Toulouse et de Tournefeuille. Je sens aussi que ça va chauffer (aïe, aïe, aïe) sur le marché de Tournefeuille durant lequel nous tenons notre point fixe le dimanche matin tous les quinze jours depuis des années. Mais, bof, on en a l’habitude... Je vois aussi déjà les algorithmes carburer un max sur les RS et comment cela pourrait, si je n’y prends garde, focaliser mon temps de cerveau disponible...
Je ne vais pas, aussi, vous expliquer pourquoi je pense que, bien loin de tout complotisme, nous pouvons décrypter lucidement cet emballement (cette construction) médiatique en analysant la situation politique et sociale, nationale comme internationale. Mais là, à vous de faire le job. Vous avez des neurones, utilisez-les ! :)
Je ne vais pas, non plus, me transformer en godillot en niant tout problème à la France Insoumise, véritable laboratoire politique et social, qui oscille depuis des années entre, attention aux « grands mots », « mouvementisme » et « léninisme ». Ce que je peux dire, en ce qui me concerne et plus de cinquante années après mon premier engagement militant à la LCR suite à un magnifique printemps 1973, c’est que participer à cette aventure collective qu’est la France Insoumise est absolument passionnant. Et parler de secte, c’est une ineptie. Pas la peine de s’attarder là-dessus.
Je ne vais pas, enfin, virer parano. Ce qui arrive n’est pas franchement surprenant et est en phase avec la période historique, je dirais même période de basculement d’ordre anthropologique, qui est la nôtre aujourd’hui. La LFI, et pas seulement Jean-Luc Mélenchon, est l’ennemi à abattre. Pour la droite bien évidemment mais aussi pour la « gauche » car la France Insoumise, par son existence même, la renvoie, cette « gauche » (vous voyez de quoi et de qui je parle...), à ses propres turpitudes et trahisons.
Pour en terminer, un petit plaisir avec le second couplet de l’Internationale
Il n'est pas de sauveurs suprêmes
Ni Dieu, ni César, ni Tribun,
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes
Décrétons le salut commun.
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l'esprit du cachot,
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer tant qu'il est chaud.