DÉMONSTRATION DE LA SIMILITUDE ENTRE HITLER ET POUTINE
Professeur Pascal Kossivi ADJAMAGBO
Les journalistes et hommes politiques se comportent comme des demi-lettrés en histoire en ne démontrant pas la similitude entre Hitler et Poutine, plus précisément entre les méthodes guerrières de Hitler à l'origine de la seconde guerre mondiale et les méthodes guerrières de Poutine depuis l'annexion de Crimée en mars 2014, sans prendre en compte les méthodes génocidaires de Hitler à la fin de la seconde mondiale.
Conformément à la formule de Platon dans Théétete, « l’opinion vraie étayée par le raisonnement, c’est cela la science, tandis que l’opinion dépourvue de raisonnement est en dehors de toute science », notre affirmation sur « la similitude entre Hitler et Poutine » n’est pas une simple opinion, mais « une opinion vraie étayée par le raisonnement », sur le modèle d’un « théorème ».
En effet c'est en utilisant l'argument linguistique que Hitler envahit l'Autriche et l'annexa en mars 1938 après un simulacre de référendum sous la force des armes de l'armée nazie, piétinant ainsi le travail de Versailles dans l'indifférence des puissances victorieuses de la première guerre mondiale, en particulier de la France et du Royaume Uni.
La démission des grandes puissances occidentales devant ce coup de force militaire de Hitler atteint son point d'orgue à la conférence de Berlin du 29 septembre 1938 qui non seulement entérina l'annexion de l'Autriche sur des prétextes linguistiques, mais autorisa aussi Hitler à envahir et annexer dès le lendemain le 30 septembre 1938 le territoire des « Sudètes » de la Tchécoslovaquie, sur les mêmes prétextes linguistiques et la promesse mensongère par Hitler qu'après cette seconde annexion « l'Europe connaîtra la paix pendant mille ans ».
Dès mars 1939, Hitler bafoua sa promesse en envahissant et occupant le reste de la Tchécoslovaquie. La France et le Royaume Uni réagirent mollement en se contentant de garantir à la Pologne son intégralité territoriale.
Conformément à la citation d'Alphonse Allais « une fois qu'on a passé les bornes, il n'y a plus de limite », Hitler utilisa de nouveau l'argument linguistique selon lequel les polonais de langue allemande subissaient des persécutions de la part des polonais de langue polonaise pour envahir la Pologne le 1er septembre 1939 et annexer plusieurs parties du territoire polonais, fort de la signature du pacte de non-agression avec Staline en août 1939, prévoyant la partition de la Pologne entre l'Allemagne et l'URSS qui à son tour envahit l'est de la Pologne le 17 septembre 1939.
Au nom de la garantie donnée par la France et le Royaume Uni à la Pologne, c'est cette invasion de la Pologne par Hitler qui poussa ces deux pays à se décider à mettre fin à leur politique d'apaisement avec Hitler et à lui déclarer enfin la guerre le 3 septembre 1939.
Arrêtons à ce stage le rappel des prétextes linguistiques et des méthodes guerrières de Hitler pour constater jusqu'à quel point de mimétisme Poutine applique les mêmes méthodes guerrières avec les mêmes prétextes linguistiques.
Dans la foulée de « la révolution ukrainienne » pro-occidentale de février 2014, prétextant que les ukrainiens de la Crimée sont dans leur grande majorité de langue russe et qu'ils allaient souffrir des conséquences de la révolution ukrainienne pro-occidentale, Poutine envoya des forces armées « pro-russes » non identifiées envahir la Crimée fin février 2014. C'est sous la force des armes de ces forces armées que le parlement de la Crimée autoproclama l'indépendance de la Crimée le 11 mars 2014, et organisa un simulacre de référendum le 16 mars 2014 sur l'annexion de la Crimée par Poutine, qui fut actée le 18 mars 2014 par ce dernier.
La similitude entre les prétextes linguistiques et les méthodes guerrières d'annexion de l'Autriche par Hitler et de la Crimée par Poutine est éclatante.
Conformément à la citation d'Alphonse Allais, dans la foulée de son annexion de la Crimée, toujours en utilisant le prétexte linguistique, Poutine envoya dès mars 2014 des « forces armées pro-russes » non identifiés occuper la majorité des régions de l'Ukraine frontalière avec la Russie, les régions de Donetsk et de Lougansk, et autoproclamer l'indépendance de ces régions, le 7 avril 2014 sous le nom de « la république populaire de Donetsk », et le 27 avril 2014 sous le nom de « la république populaire de Lougansk », confirmées sous la force des armes des « forces armées pro-russes » par un simulacre de référendum le 11 mai 2014. Ces « républiques populaires », considérées par le gouvernement ukrainien comme des « associations terroristes », militairement soutenues par la Russie et reconnues officiellement par la Russie seulement le 21 février 2022, sont militairement combattues par l'armée ukrainienne depuis mars 2014 et bénéficient officiellement de la protection de l'armée russe depuis son entrée dans ces républiques séparatistes de l'Ukraine le 21 février 2022.
La similitude est frappante entre les prétextes linguistiques et les méthodes guerrières d'invasion des Sudètes par Hitler et d'invasion des territoires ukrainiens de Donetsk et de Lougansk par Poutine.
Toujours conformément à la citation d'Alphonse Allais, Poutine osa pousser les pions de son jeu d'échecs militaire jusqu'à l'invasion du reste de l'Ukraine le 24 février 2022.
Une fois encore, la similitude est théâtrale entre les prétextes linguistiques et les méthodes guerrières de l'invasion de la Tchécoslovaquie et de Pologne par Hitler et de l'invasion de l'Ukraine par Poutine.
Il en est de même de la similitude entre la volonté naïve d’apaisement des dirigeants français et britanniques à la conférence de Berlin du 29 septembre 1938 et la volonté naïve d’apaisement des dirigeants français et allemands, en les personnes du Président français Emmanuel Macron et du Chancelier allemand Olaf Scholz, lors de leurs longs entretiens respectivement le 7 février 2022 et le 15 février 2022 avec Poutine, qui leur avait démenti à ces occasions son intention d’envahir l’Ukraine, juste quelque jours avant de le faire et de ridiculiser ainsi ses illustres interlocuteurs, comme Hitler l’avait fait avec ses illustres interlocuteurs du 29 septembre 1938.
« CQFD (Ce Qu’il Fallait Démontrer) ».
Après cette démonstration, vouloir trouver des circonstances atténuantes aux crimes contre l’humanité de Hitler ou Poutine relève indiscutablement de la naïveté, de la niaiserie, de la lâcheté, et de l’irresponsabilité, sachant que le Prix Nobel de la Paix Desmond Tutu nous a prévenu : « si tu vous êtes neutre dans des situations d’injustice, vous avez choisi le camp de l’oppresseur ».