MÉDITATION SUR LA GLORIFICATION DE LA VIERGE MARIE PAR SON ASSOMPTION DANS LA JOIE DE DIEU
Par Pascal Adjamagbo
Le 15 août 2024
« L’Assomption de la Vierge Marie » célébrée en ce jour de grâce du 15 août signifie « la glorification de la Vierge Marie par son Assomption dans la joie de Dieu ».
En effet, à travers l’enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ, nous savons combien l’objectif de la glorification lui est cher. C’est ce qu’il nous révèle entre autres dans « sa prière » dans Jean 17 : « Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils, afin que ton fils te glorifie … Je t’ai glorifié sur la terre, en menant à bonne fin l’œuvre que tu m’as donné de faire. Et maintenant, Père, glorifie-moi auprès de toi de la gloire que j’avais auprès de toi, avant la fondation du monde … Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi sois avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire, que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde ».
Nous savons également comment Notre Seigneur insiste sur la récompense de « la joie de Dieu » dans son enseignement, notamment dans Matthieu 25, 21 : « C’est bien, serviteur bon et fidèle, lui dit son maître, en peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t’établirai. Entre dans la joie de ton Seigneur ».
C’est de cette « joie de Dieu », et non la joie éphémère des hommes, que la Vierge Marie a témoigné dans son « cantique » que nous réécoutons dans la liturgie de son « Assomption » : « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’il porté son regard sur son humble sa servante. Oui, désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse, parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses. Saint est son Nom. » (Luc 1, 46-47).
C’est cette glorification promise par Notre Seigneur à ses « proches » qu’il a accordée en premier lieu à sa mère à qui Il doit son « incarnation » et sa formation spirituelle en faisant entrer par son Assomption « l’humble servante du Seigneur dans la joie de Dieu », conformément à sa parabole en Matthieu 25,21.
Le « Cantique de Marie », inspirée par l’Esprit Saint, est donc prophétique à plusieurs titres.
Il est prophétique parce qu’il annonce « la plus grande chose que le Tout puissant a faite pour elle, sa glorification par son Assomption dans la joie de Dieu », cette joie de Dieu qui faisait déjà exulter son esprit.
Il est prophétique parce qu’il annonce les célébrations de son Assomption par toutes les générations qui proclament ainsi depuis l’incarnation de Dieu il y a plus de deux mille ans qu’elle est vraiment « bienheureuse ».
Il est prophétique parce qu’il annonce que toutes les générations depuis qu’elle est devenue « la Mère de Dieu », comme Elisabeth l’a appelée ainsi pour la première fois (Luc 1,43), n’arrêteront de la « proclamer bienheureuse » en reprenant les paroles inspirées de l’Ange Gabriel et de sa cousine Elisabeth pour lui redire inlassablement d’âge en âge : « réjouis-toi, Marie, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi, tu es bénie entre toutes les femmes et Jésus ton enfant es bénie ».
Ce sont donc « toutes les grandes choses que le Tout Puissant avait déjà fait pour Marie » durant sa vie terrestre qui expliquent indiscutablement « sa glorification par son Assomption dans la joie de Dieu ».
La « première grande chose que fit le Tout Puissant pour la Vierge Marie durant sa vie terrestre » fut de l’avoir choisie comme « Mère de Dieu » (Luc 1,43) pour réaliser le projet de « l’incarnation de Dieu », « quand les temps furent accomplis » (Galates 4,4), en lui accordant entre autres grâces (Luc 1,28) « la grâce de l’Immaculée Conception », comme nous l’enseigne la tradition catholique.
La « seconde grande chose que fit le Tout Puissant pour la Vierge Marie durant sa vie terrestre » fut d’avoir également fait d’elle « le tabernacle vivant de la Sainte Trinité », comme nous le révèle la « Théophanie Trinitaire à l’incarnation de Dieu », c’est-à-dire la manifestation selon les Ecritures de Dieu le Père (Luc 1,28), de Dieu le Fils (Luc 1,35 b), et de Dieu le Saint Esprit (Luc 1,35 a).
C’est pourquoi le Pape Pie XII, dans sa « Constitution Apostolique sur l’Assomption », s’appuie sur les enseignement des pères orientaux, en négligeant malheureusement les homélies de Saint Bernard de Clervaux sur l’Assomption, en surtout en négligeant les références bibliques de l’Assomption que nous venons d’explorer, pour justifier « la glorification de la Vierge Marie par son Assomption dans la joie de Dieu » en déclarant : « cette fête ne rappelle pas seulement que le corps inanimé de la Vierge Marie n'a subi aucune corruption, mais aussi qu'elle a triomphé de la mort et qu'elle a été glorifiée dans le ciel, à l'exemple de son Fils unique Jésus Christ… Ainsi la Mère de Dieu, unie à Jésus Christ d'une manière mystérieuse, « dans un seul et même décret » de prédestination, immaculée dans sa conception, parfaitement vierge dans sa maternité divine, généreuse collaboratrice du Rédempteur, a remporté un triomphe total sur le péché et ses conséquences. Pour finir, elle a obtenu, comme couronnement suprême de ses privilèges, d'être préservée de la corruption du tombeau. À la suite de son Fils, après avoir vaincu la mort, elle a obtenu d'être élevée, corps et âme, à la gloire suprême du ciel, pour y resplendir, en qualité de Reine, à la droite de son Fils, le Roi immortel des siècles. »
C’est pourquoi la liturgie de la solennité de l’Assomption proclame :
Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui s’est ouverte la porte du paradis :
Marie est entrée dans la gloire de Dieu ;
exultez dans le ciel, tous les anges !
Alléluia.