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Billet de blog 23 août 2021

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CONTRIBUTIONS DE LA JEUNESSE A L’INDEPENDANCE DU TOGO A TRAVERS LA JUVENTO

L'article documenté présente l'origine, l'histoire et la fin du parti politique togolais JUVENTO, qui permit une exaltante contribution de la jeunesse togolaise de la décennie 1951-1960 à l'indépendance du Togo aux cotés du parti historique mythique CUT, mais qui s'acheva dans une "dérive de déloyauté de la JUVENTO envers le CUT" théorisée ici pour la première fois.

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Professeur Pascal Kossivi Adjamagbo

Communication au premier congrès de la Jeunesse togolaise

19 août 2021

Introduction

Selon Monseigneur Robert Dosseh, l’auteur des paroles inspirées de l’hymne national togolais, et un des plus grands connaisseurs des traditions culturelles et religieuses togolaises, le proverbe éwé-mina, « ka xoxo toa nou ye o gbi na yeyea do », se traduit correctement et littéralement en français « c’est sur le modèle de l’ancienne corde que l’on tisse la nouvelle », et que l’on peut traduire plus fidèlement « c’est en tenant compte de l’ancienne corde que l’on tisse la nouvelle », ou « c’est en s’inspirant de l’ancienne corde que l’on tisse la nouvelle ». La traduction courante « c’est au bout de l’ancienne corde que l’on tisse la nouvelle » est donc infidèle et carrément fausse. Un commentaire pertinent de ce proverbe éwé-mina est la réflexion de l’architecte français Le Corbusier disant « la tradition est la chaîne ininterrompue de toutes les innovations ».

C’est donc en tenant compte, en connaissance de cause, des « contributions de la jeunesse à l’indépendance du Togo à travers la JUVENTO », de ses mérites autant que de ses « erreurs de jeunesse », que la jeunesse togolaise actuelle pourrait valablement et efficacement apporter ses contributions précieuses à « la véritable indépendance du Togo », à « l’indépendance totale du Togo », à « Ablode Gbadja », plus de 60 ans après la conquête de son « indépendance théorique », son « indépendance romantique », son « Ablode » historique et romantique.

C’est à cette fin que je voudrais vous livrer les fruits de mes recherches et réflexions, filtrées par l’esprit critique scientifique, sur les « contributions de la jeunesse à l’indépendance du Togo à travers la JUVENTO », sachant que « de même qu’une plante grimpante privée de tuteur est condamnée à ramper par terre, de même la jeunesse montante privée d‘idéal est condamnée à ramper dans la médiocrité ».

L’expérience exaltante et décevante de la JUVENTO

JUVENTO est l’acronyme de Justice-Union-Vigilance-Education-Nationalisme-Tenacité-Optimisme. C’est le nom du quatrième parti politique togolais de la période de la tutelle française après la seconde guerre mondiale, dont les statuts ont été déposés à l’administration de tutelle française le 25 septembre 1951, d’après les actes du 8 congrès national de la JUVENTO des 8 et 9 juillet 1960.

Le témoignage le plus autorisé sur l’histoire de la JUVENTO, notamment sur son origine, conformément au proverbe éwé-mina « yé o mou nya afi ke ole yi wa, anya afike wo so a », « si tu ne sais pas où tu vas, saches d’où tu viens », est le témoignage suivant devant l’histoire de Sylvanus Olympio, le « Père de l’indépendance togolaise », et figure emblématique du parti « mythique » du « Comité de l’Unité Togolaise (CUT) », qui créé le 13 mars 1941, est devenu à partir de 1951 le « fer de lance de l’indépendance togolaise » et un « parti de masse » comptant en 1960 jusqu’à 630 000 adhérents selon l’ambassade de France au Togo, ce qui représente 40% de la population togolaise de l’époque. Pour qu’un parti politique togolais d’aujourd’hui atteigne la même popularité que le CUT, il faudrait qu’il justifie qu’il compte au moins 3,4 millions d’adhérents. Ces données mathématiques sont utiles pour réfuter les fausses comparaisons que l’on lit entre le CUT et la JUVENTO, ou une prétendue rivalité selon certains auteurs entre ces deux partis politiques ayant contribué « à leurs manières » à l’indépendance du Togo.

En effet, dans un mémorandum du CUT soumis à une délégation des Nations Unis en visite au Togo en août 1952, Sylvanus Olympio a écrit : « tout récemment est né un quatrième parti politique dénommé JUVENTO, formé en grand majorité de jeunes gens qui, naguère, faisaient partie de l’Unité Togolaise (CUT), mais qui ne voyaient pas dans l’action de l’Unité Togolaise le dynamisme voulu pour une solution rapide de nos problèmes », d’après N. Gayibor dans « Histoire des Togolais », Volume II, Tome II, p. 574.

Six ans plus tard, après la victoire éclatante au référendum et aux élections législatives du 27 avril 1958 qui octroya l’indépendance au Togo et permis aux indépendantistes de remporter 33 des 46 sièges de députés, dont 29 sous l’étiquette CUT et 4 sous l’étiquette « indépendant », et qui permis à Sylvanus Olympio de succéder à son beau frère Nicolas Grunitzky comme Premier Ministre du Togo, le « Père de l’indépendance togolais déclara dans une interview au journal français « Le Monde » daté du 2 août 1958 : « émanation du Comité (de l’Unité Togolaise), dont elle représentait la section jeunesse, la JUVENTO est évidemment l’aile marchande de notre parti. Elle n’en constitue pas pour autant un danger. Composé en majorité de jeunes, il est naturel qu’elle soit dynamique. Sur huit ministres togolais, deux sont « juventistes », et la chambre des députés comprend une dizaine de leaders de la JUVENTO. Exerçant les responsabilités gouvernementales, la JUVENTO aura bientôt une appréciation plus modérée de la situation politique ».

Sachant que la JUVENTO su effectivement mettre le dynamisme jusqu’à la fougue de sa jeunesse au service de l’indépendance du Togo à travers des actions audacieuses et éclatantes, comme à l’arrivée à Lomé le 21 septembre 1956 du ministre français d’Outre-mer, Gaston Defferre, ou au stade municipal de Lomé le 31 mai 1957 en présence des délégués de la mission Charles King des Nations Unis qui finalement décida du référendum et des élections du 27 avril 1958, et sachant que tous les députés de la JUVENTO furent élus sous l’étiquette du CUT, cet espoir du « Père de l’indépendance togolaise » vis-à-vis de la JUVENTO fut déçu et même « douché » par une « dérive de déloyauté » de la JUVENTO envers le CUT dès les lendemains des élections du 27 avril 1958 à la fois à l’Assemblée Nationale et dans les média, sous le prétexte de divergences sur la date de proclamation de l’indépendance déjà acquise dans les urnes.

Cette « dérive de déloyauté » visiblement résultait plutôt de l’instrumentalisation des principaux leaders de la JUVENTO par le Président Kwame Nkrumah du Ghana, qui après avoir utilisé des fraudes massives en complicité avec la tutelle britannique sur le Togo occidental pour annexer ce territoire au Ghana en mai 1956, faisait tout pour annexer également au Ghana le Togo actuel. Cette « dérive de déloyauté » s’est accentuée après la démission le 9 mai 1959 du premier gouvernement de Sylvanus Olympio du 16 mai 1958 d’une des figures emblématiques de la JUVENTO, Maître Anani Santos, qui lorgnait sur un poste de ministre d’état, alors qu’une autre grande figure de la JUVENTO, Maître François Amorin, avait déjà refusé un an plus tôt le poste de Secrétaire Général du Gouvernement parce qu’il le jugeait inférieur à celui d’u ministre, selon l’historien Tété Godwin dans « Histoire du Togo, le régime et l’assassinat de Sylvanus Olympio (1960-1963)», page 59.

Cette « dérive de déloyauté » provoqua la rupture politique entre le CUT et la JUVENTO lorsqu’à l’approche des élections législatives du 9 avril 1961, la JUVENTO décida de s’allier avec les partis anti-indépendantistes « Parti Togolais du Progrès (PTP) » de Nicolas Grunitzky et « Union des Chefs et Populations du Nord (UCPN) de Antoine Méatchi.

Cette « dérive déloyale » connu son paroxysme lorsqu’en décembre 1961 plusieurs dirigeants de la JUVENTO, dont Anani Santos, Ben Apaloo, le président de la JUVENTO, Nicolas Djondo, Emmanuel Nubukpo, Firmin Abalo, Ernest Gbényédji, Djato Monsila, furent mis en cause sans contestation dans une tentative d’assassinat de Sylvanus Olympio avec des armes en provenance du Ghana, avant d’être arrêtés et emprisonnés, après la mise en cause, l’arrestation et l’emprisonnement en mai 1961 du président de l’UPCN et d’un dirigeant du PTP, Docteur Simon Kpodar, pour les mêmes raisons.

Cette affaire de tentative d’assassinat contre le Premier Ministre du Togo aboutit à la dissolution le 13 janvier 1962 à la fois de la JUVENTO, de PTP et de l’UCPN, non pas officiellement pour des raisons politiques, mais pour des raisons de droit commun concernant les « associations de malfaiteurs ».

Le témoignage fidèle et sincère de l’ancien militant de la JUVENTO Godwin Tété

Cette analyse de l’origine, de l’histoire et de la fin de la JUVENTO est confirmée et explicitée de manière limpide et incontestable par le témoignage fidèle, sincère, honnête et éloquent suivant de l’ancien militant de la JUVENTO Godwin Tété dans son livre précédemment cité, p. 52-61 :

Comme je l’ai écrit dans mon « Histoire du Togo – La palpitante quête de l’Ablodé (Editions Auteurs du monde, Paris, 2006, page 168) », sous la ferme houlette de Sylvanus K. E. Olympio, le Comité de l’Unité Togolaise, l’association créé le 13 mars 1941 par le gouverneur Lucien Montagné, pour faire pièce au Deutsche-Togo Bund, fut transformé le 27 avril 1946 en un véritable parti politique de lutte pour la réunification et l’indépendance des Togo dits « français » et « britannique ». Mais, il doit nous être clair aujourd’hui que si les protagonistes de ce double objectif avaient annoncé d’entrée de jeu ce but final réel, ils eussent été très rapidement « neutralisés » par les colonisateurs d’une manière ou d’une autre… Alors, ces pères fondateurs adoptèrent la tactique de la réunification des Ewés : une revendication qui vit le jour dès 1920 et qui rencontra une énorme sympathie dans le monde (Cf. Lesli R. Buell, The Native Problem in Africa, deux volumes, 1928).

Les jeunes patriotes radicaux, qui se voulaient une aile marchande du CUT, auront été très actifs et efficients. A partir des années 1948-1950, ils souhaitaient devenir autonomes. Sylvanus K. E. Olympio n’y voyait aucun inconvénient, cependant que la majeure partie des anciens s’y opposa, arguant que ces jeunes-là n’étaient pas encore politiquement mûrs et que les structurer séparément allait poser problème. Sylvanus K. E. Olympio, lui, était d’autant plus d’accord que Ben Apaloo fut son condisciple à l’école allemande et qu’ils travaillaient la main dans la main.

Mais la JUVENTO fut quand même portée sur fonts baptismaux le 3 juillet 1951. Elle était quelque peu influencée par l’idéologie marxisante ambiante très en vogue au lendemain de la Second Guerre mondiale.

Me François Amorin aura joué un important rôle en tant qu’animateur de ce nouveau parti que Me Anani Ignacio Santos commença à représenter aux Nations Unies. En tout état de cause, le CUT et la JUVENTO oeuvraient en symbiose, en bonne entente.

Toutefois, il convient de signaler que Sylvanus K. E. Olympio et Anani Ignacio Santos étaient de tempérament, de formation et d’âge différents. A ces différences caractérielles s’ajoutaient des visions idéologiques plutôt opposées : Sylvanus K. E. Olympio était libéral et pragmatique, Anani Ignacio Santos était fougueux et peu ou prou « gauchisant ». Tout comme François Amorin qui, lui, était carrément marxisant pour ne pas dire marxiste. D’ailleurs, c’est par son intermédiaire que Sylvanus Olympio fera la connaissance de Louis Béhanzin, marxiste notoire, qui deviendra conseiller d’Ahmed Sékou Touré.

Aux Nations Unis, Sylvanus Olympio était enclin au pragmatisme tout à fait « britannique », tandis qu’Anani Ignacio Santos y brillait par ses envolées lyriques tout à fait « latines ».

Ce fut à l’époque où Kwame Francis Nkrumah devint, après sa sortie de prison le 12 février 1951, « Leader of government’s business ». Il commença à rejeter les velléités d’unification et des Ewés et des deux Togo. Et, selon Vénance Ayibor, rédacteur (avec Daniel Nyaho Chapman) de Ewe Newsletter, Kwame Nkkrumah aurait déclaré qu’il était prêt à aider les mouvements de libération du Togo mais qu’il s’opposait à une amputation quelconque de la Gold Coast. Il aurait dit : « It will be cutting your nose to spite your face » (= « couper votre nez pour cravacher votre visage »). Kwame Nkrumah donc, qui visitait régulièrement Lomé dans les années cinquante, pour se concerter avec son aîné Sylvanus Olympio, trouvait en Anani Ignacio Santos et surtout en François Amorin (son ami durant leurs jours estudiantins en Europe), des « alliés » quant à son projet de fusion Ghana-Togo.

Lors des festivités de la proclamation de l’indépendance du Ghana, le 6 mars 1967, Kwame Nkrumah dut céder à la pression de la France, par le biais de la Grande-Bretagne, pour inviter Nicolas Grunitzky et son gouvernement qui furent casés dans la délégation française. Néanmoins, les nationalistes du CUT et de la JUVENTO, Anani Ignacio Santos, Ben Apaloo, François Amorin, ainsi que Sylvanus K. E. Olympiolui-même, se virent offrir une place de choix.

Mais les choses commencèrent à se gâter à partir du moment où, après lesdites festivités, Kwame Nkrumah invita les membres présents de la JUVENTO à séjourner au Ghana et auraient exprimé clairement son souhait de voir le Togo se débarrasser du CUT et de ses « unificationnistes ». En effet, selon les archives de l’ « African Bureau » (l’équivalent de services spéciaux), et des déclarations de A.L. Adu, alors Directeur de cabinet du Président Ghanéen, la JUVENTO aurait laissé entendre à Nkrumah qu’elle oeuvrerait à l’avènement immédiat d’une fédération Ghana-Togo si toutefois elle parvenait à accéder au pouvoir … au Togo.

Les relations entre la JUVENTO et le « Convention People’s Party » (CPP) se renforcèrent considérablement de 1955 à 1958. C’est ainsi qu’à la Conférence afro-asiatique de Bandung (avril 1955), Kwame Nkrumah présenta à son ami Gamal Abdel Nasser, les participants de la JUVENTO : Nicodème Amégah, Benjamin Giffah, Totekpomawu.

Si bien que, pour les élections-référendum du 27 avril 1958, la JUVENTO reçut une aide matérielle et financière de Nkrumah et de Nasser, celui-ci ayant fourni surtout des bicyclettes. En 1959, Sylvanus Olympio organisa, aux Nations Unies, un cocktail de remerciements. Et, en présence d’illustres personnalités telles que Harold Mc Millan, Josip Broz Tito, Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev, etc. , notre Premier Ministre (Sylvanus Olympio) eut la désagréable surprise d’entendre Gamal Abdel Nasser lui dire ; « Je suis heureux que la modeste aide que nous avons offerte pour les élections chez vous a porté les fruits escomptés ». Or, Sylvanus Olympio n’avait pas été informé de cette assistance, ce qui, on peut le comprendre, le choqua… Il sera davantage interloqué quand il apprendra que les bicyclettes en question avaient été en partie volées, en partie stockées dans la maison de Paul Galley à Aflao…

Les archives de l’African Bureau attestent clairement qu’une bonne quantité des armes découvertes à Lomé, lors des tentatives de coup d’Etat en mai et décembre 1961, avait bel et bien été remise à l’opposition togolaise de l’époque.

Mais la rupture politique définitive entre le CUT et la JUVENTO allait se consommer lorsque cette dernière s’alliera à « l’Union Démocratique et Populaire Togolaise » (UDPT = fusion du Parti Togolais du Progrès (PTP) et de l’Union des Chefs et Populations du Nord (UCPN)) pour les élections du 09 avril 1961.

Le complot de mai et décembre 1961 ayant capoté, Anani Santos, Ben Apaloo, Pierre Djato Monsila, Firmin Abalo, Ernest Gbényédji, Nicolas Djondo, Emmanuel Nouboukpo, Robert Adéwi, Idrissou Antoine Méatchi, etc. furent arrêtés et incarcérés. Le nombre des détenus jamais n’atteignit 20 (vingt). François Amorin, lui, se refugia à Cotonou (Bénin). On ne connut pas non plus des décès en prison par « collapsus circulatoire » … en ces temps là.

Mentionnons qu’au dire de l’informateur (dont j’ai promis l’anonymat), Anani Ignacio Santos espérait un ministère d’Etat, ce qu’il n’a pas obtenu…, tandis que François Amorin rejeta le Secrétariat Général du Gouvernement que lui proposa Sylvanus Olympio et qu’il jugeait inférieur … à un poste de ministre. Or, selon l’acception anglo-saxonne du terme, sous un régime essentiellement présidentiel, le poste de Secrétariat Général du Gouvernement équivaut à celui de Premier ministre. Ce que l’intéressé aujourd’hui encore récuse vigoureusement.

Anani Ignacio Santos et ses amis arrêtés, le procès ne peut avoir lieu, parce que la France s’opposa à ce que ses magistrats coopérant au Togo fussent mêlés à un procès d‘ordre politique, cependant que Me Lucien Baby Olympio était le seul magistrat national nouvellement entré en fonction dans le pays.

Les sévices exercés sur les détenus furent le fait de Théophile Mally alors ministre de l’Intérieur, de l’Information et de la Presse. Mais un fois Anani Santos transféré à Mango, Sylvanus Olympio y affecta, comme Chef de Circonscription, Roger Mensah, un ami d’enfance du prisonnier, afin que celui-ci fût traité le plus humainement possible… N’oublions pas l’épouse d’Anani Santos, Phyllis (née Tamekloe), qui était une nièce très proche de Madame Adjoa Dina Olympio … Mais compte tenu d’autres sources d’information, il ne semble pas que Roger Mensah s’occupât suffisamment bien du célèbre avocat Anani Ignacio Santos.

Voilà, grosso modo, l’historique de la désastreuse brouille politique entre le Comité de l’Unité Togolaise et la Juvento, qui, tous deux, font également partie intégrante notre patrimoine spirituelle.

Quoi qu’il en soit, pour ma part, le moment est arrivé de passer l’éponge sur nos errements d’hier, sur TOUS nos errements d’hier, et de tourner résolument nos yeux vers le présent … et l’avenir…

A la lumière de ces révélations de « l’autocritique de la JUVENTO » par son ancien militant qu’est Godwin Tété, après la tentative d’assassinat du « Père l’indépendance togolaise », Président du CUT et Président en exercice du Togo, les principaux dirigeants de la JUVENTO peuvent à juste titre être accusé devant le tribunal de l’histoire, non seulement de « dérive de déloyauté de la JUVENTO envers son géniteur et bienfaiteur qu’est le CUT », mais aussi de « haute trahison de la nation togolaise en intelligence avec l’ennemi public numéro un du Togo qu’était le Président du Ghana, prêt à tout pour anéantir le Togo dans son projet obsessionnel de la fusion Ghana-Togo , après l’annexion frauduleuse par le Ghana du Togo britannique ». Avec le recul du temps, ces chefs d’accusation des dirigeants de la JUVENTO devant le tribunal de l’histoire sont incontestables.

Les présentations de l’histoire de la JUVENTO par des auteurs qui ne sont ni des acteurs ni des témoins de cette histoire, comme N. Gayibor dans « Histoire des Togolais », Volume II, Tome II, p. 568-579, ou comme Claude Ameganvi dans « Togo : 27 avril 1958/1960, 30 biographies des artisans de l’indépendance nationale Ablodé ! », par le Parti des Travailleurs du Togo, p. 179-194, ne peuvent pas jouir de la même crédibilité et autorité que notre présentation ci-dessus, basée sur les déclarations sur le sujet du « Père de l’indépendance togolaise » et le témoignage d’un ancien militant de la JUVENTO analysant avec le recul du temps les expériences vécues ou connues de l’intérieur du parti.

Conclusion

Ainsi prit tristement fin dans la « dérive de déloyauté de la JUVENTO envers son allié historique le CUT », allant jusqu’à la « haute trahison de la nation togolaise en intelligence avec l’ennemi public numéro un du Togo qu’était le Président du Ghana », l’expérience exaltante et finalement décevante des contributions de la JUVENTO à l’indépendance du Togo.

Puisse-t-elle servir de leçon inoubliable de dévouement, de dynamisme, de créativité, d’ingéniosité, de persévérance, de travail, et surtout de LOYAUTE à la jeunesse togolaise actuelle pour ses contributions inestimables et irremplaçables à « la véritable indépendance du Togo », à « l’indépendance totale du Togo », à « Ablode Gbadja », plus de 60 ans après la conquête de son « indépendance théorique », son « indépendance romantique », son « Ablode » historique et romantique !

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