Comment se sentir appartenir à une société qui tolère la manipulation de nos identités.
Comment trouver légitime une justice qui accepte qu'un homme, à travers un parti politique, s'arroge un droit clivant, celui de confisquer un terme constitutif de la société française dans son ensemble, constitutif de l'appartenance de la totalité d'une société.
Comment accepter de se voir accaparée une partie de notre identité autrement que par le rejet de cette violente, irrespectueuse et indigne provocation?
Si le mot "les républicains" est donné au nouveau parti de droite dirigé par Nicolas Sarkosy avec l'aval de la justice française et de la majorité des médias de droite comme de gauche, cela signifiera avec une immense évidence, par l'imposition d'une grave dérive sémantique, que la manipulatrice des identités de masse est le corollaire du monde politico-médiatique.
Alors je ne serai plus républicain.
Alors s'éteindra en moi l'envie d'exercer ce geste éminemment républicain qu'est le vote.
Alors, je ne ne voterai plus.
Et lorsque le vote deviendra obligatoire, ce qui ne manquera pas de l'être dans une société toujours plus contraignante, plus restrictive, mon vote sera constitué d'un papier blanc déchiré, métaphore de ce que sera devenu notre société française.
Le devoir oublié des dirigeants politiques n'est pas d'obliger mais de stimuler l'appartenance à une société.