Pascal Roggero (avatar)

Pascal Roggero

Sociologue

Abonné·e de Mediapart

10 Billets

0 Édition

Billet de blog 1 février 2012

Pascal Roggero (avatar)

Pascal Roggero

Sociologue

Abonné·e de Mediapart

Un mélange des genres qui ne semble pas déranger... Mélenchon.

Pascal Roggero (avatar)

Pascal Roggero

Sociologue

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pourquoi Serge Dassault s'agitatit-il ainsi lors des voeux présidentiels à la presse ?

Dominique Seux, chroniqueur économique,  version Jean-Marc Sylvestre light,  à France-Inter indiquait ce matin que Serge Dassault s’agitait lors de la cérémonie des vœux présidentiels à la presse.  Tout occupé à déclarer, avec une impudeur caractéristique– sans doute l’ « authenticité » dont on va nous rebattre les oreilles –  sa flamme contrariée aux médias, le Président en avait oublié de célébrer publiquement la commande d’une grosse centaine d’avions  Rafale, promise par l’Inde à Dassault.  Le Président « authentique » serait donc remonté sur l’estrade pour réparer son erreur et se réjouir du succès promis à l’avionneur. Quelques minutes plus tard, sur la même antenne,  Jean-Luc  Mélenchon s’est lui aussi réjoui de la nouvelle et, interrogé sur ses relations avec  Serge Dassault, a dit en substance que l’avionneur « efficace » devait intéresser la gauche même s’il était lui-même un adversaire politique du patron du Figaro. C’est un peu étonnant que le pourfendeur, souvent pertinent, de  l’idéologie dominante ait ainsi des indignations sélectives. On ne devrait pas être complaisant avec  cette forme évidente de ploutocratie, ce mélange ostentatoire entre argent et politique, entre commandes publiques et presse engagée.
Car, enfin, même si on peut effectivement se réjouir, au plan industriel au moins, de cette commande promise, comment passer sous silence l’utilisation politique qui en est faite. L e ministre de la Défense, Gérard Longuet, n’a-t-il pas  parlé d’une « bonne nouvelle » pour le Président Sarkozy ?  Si succès, même tardif, il y a, au nom de quoi devrait-il être celui des titulaires actuels  du pouvoir ?  Les impôts qui ont payé le Rafale, exclusivement français jusqu’ici,  viennent des citoyens toutes appartenances politiques confondues. Impôts dont nos avionneurs portant la casquette politique UMP,  se disent accablés, tout comme ils discutent le… SMIC.  Il y a là une forme d’indécence dont  on aimerait qu’elle ne soit pas éludée à la faveur d’une promesse de vente.
Plus largement, on ne peut manquer de s’interroger sur la tentative d’instrumentaliser les services de l’Etat au profit du candidat-président  contre son adversaire socialiste ainsi qu’on l’a vu, par exemple, au ministère des Affaires étrangères ( voir http://www.leparisien.fr/election-presidentielle-2012/candidats/un-communique-anti-hollande-disparait-du-site-de-l-outre-mer-31-01-2012-1838593.php).
Rappelons ici le principe de neutralité du service public mais l’époque est-elle encore aux principes ?  Il est bien loin le temps où de Gaulle, arrivant à l’Elysée, faisait placer des compteurs spécifiques dans les appartements privés pour payer lui-même sa consommation personnelle d’eau et d’électricité.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.