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Billet de blog 12 février 2012

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Max Gallo à l'Esprit public : du passé faisons table rase

Les auditeurs de l’Esprit public, l’émission de Philippe Meyer sur France-Culture, connaissent bien Max Gallo. Il en est un inamovible participantque ni l’âge ni la neige n’empêchent de défendre avec une constance non démentie la politique du pouvoir actuel et le Président Sarkozy.

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Les auditeurs de l’Esprit public, l’émission de Philippe Meyer sur France-Culture, connaissent bien Max Gallo. Il en est un inamovible participantque ni l’âge ni la neige n’empêchent de défendre avec une constance non démentie la politique du pouvoir actuel et le Président Sarkozy. On peut regretter ce genre de prébende assez peu représentative de la diversité démocratique du pays, mais passons.

Ce qui m’apparaît étrange tout de même, c’est bien une sorte d’amnésie généralisée sur la trajectoire politique de Max Gallo. Il ne s’agit pas d’un perdreau de l’annéeet si avoir vécu n’est assurément pas un crime, il n’est pas interdit de s’interroger sur la cohérence, la signification et les raisons de l’itinéraire d’un homme politique, ce que fut Max Gallo.

Adolescent à Nice dans les années 1970, je me souviens de lui comme le leader de l’opposition « socialo-communiste » à Jacques Médecin le maire très droitier de la ville. Aimant à parler le nissart, ce dernier qualifiait son opposant de « crassous », terme qu’il n’est pas nécessaire de traduire. Son activisme en terre hostile valut à notre historien passé du parti communiste au parti socialiste, un poste ministériel dans le gouvernement Mauroy, celui de porte-parole.

Guy Bedos synthétisa assez bien son rôle de la sorte : «  Quand Mitterrand crache un noyau d’olive, Max Gallo en fait une salade niçoise ». Il a dû faire une indigestion de ces précieux  noyaux quand on entend les diatribes acerbes de notre spécialiste de l’Italie fasciste contre sonchef de l'époque,  disparu depuis 1996. Mitterrand, une calamité nous assène le « Victor Hugo des campings » mais de son rôle personnel, il n’en est jamais question.

Autre curiosité d’un fidèle auditeur, l’accablement par notre sarkolâtre pointilleux des institutions européennes et singulièrement du parlement susnommé. Mais, là encore et sauf erreur de ma part, il n’a pas craché dans la soupe de la rémunération confortable de son mandat de député européen socialiste. Belle morale tout de même, que de belles leçons données...

Enfin après avoir défendu la candidature de Jean-Pierre Chevènement en 2002 qui n’eut d’autre effet que d'envoyer Lionel Jospin à la retraite au profit de Jean-Marie Le Pen, notre écrivain à la rectitude souveraine, s’enticha de l’actuel locataire de l’Elysée. Depuis, il lui est fidèle parmi les fidèles. Il est vrai que notre Niçois a dit son accord avec Christian Estrosi, l’un des « bébés Médecin » et maire de Nice, pour la gestion éclairée de sa ville natale. Académicien, rompu d’honneurs, défenseur du bouclier fiscal et pourfendeur assidu de la gauche, Max Gallo mérite le respect dû aux citoyens méritants faute d'être constants. Il doit, j’imagine, avoir la Légion d’honneur comme Stone et Charden ou Patrice de Maistre

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