En ces temps maussades, il nous fallait un humoriste, un doué qui nous dénoue les maxillaires. Je crois que nous l’avons trouvé. Bedos, le jeune ? Guillon, le méchant ? Morano, la subtile ? Non, le comique nouveau est un Dassault, Olivier, appelé à succéder à son père Serge qui lui-même succéda à Marcel... Les places se gagnent au mérite au pays des droits de l'homme.
L’affaire est la suivante : deux députés UMP, Olivier, le dit petit-fils Dassault et Jean-Michel Fourgous, ont souhaité dans une récente proposition de loi que les professeurs d’économie des lycées soient contraints d’effectuer un stage de six mois en entreprise. Car enfin, assène le second : « tant qu'on n'a pas vendu à un client, on n'a rien compris à l'économie ».
Gageons que nos professeurs d'économie (en fait, de sciences économiques et sociales dans les lycées généraux) en stage chez Dassault - pourquoi pas ?- pourraient y faire l’apprentissage de la concurrence telle que pratiquée par l’avionneur. Une intéressante leçon de choses, un subtil art de la vente qui consiste à vendre à un Etat plus ou moins captif – intérêt national oblige – un avion que les autres s’entêtent à ne pas vouloir. Qu’en pense donc le député Fourgous dont la pensée éducative profonde figure plus haut ?
Mais, chez Dassault, il ne suffit pas de vivre confortablement de la commande publique, on a aussi des « idées » : il y a argent public et argent public. Enfin, c’est pourtant simple : celui qui finance les avions hors de prix de notre avionneur est remarquablement dépensé mais, pour le reste, rien n’est moins sûr. Les Dassault père et fils le déplorent publiquement dans une belle unité familiale : les dépenses publiques et les prélèvements obligatoires sont beaucoup trop élevés au pays de Voltaire.
Ainsi, si l’on comprend bien, l’argent public est légitime pour acheter le Rafale mais pour le reste, que l’hôpital, la justice ou l’enseignement fassent donc des efforts que diable !