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Billet de blog 28 novembre 2024

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Une promenade à la maison des champs

une lecture promenade dans le Ghjunsani

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

U N E   P R O M E N A D E   À   L  A   M A I S O N   D E S   C H A M P S

Lire le paysage.

Comme si cela n’allait pas de soi.

Rien ne va de soi.

Du reste il n’y a que des signes, des traces, des vestiges.

Ça macule dans l’immaculé.

La parole prends le maquis et nous nous en allons, tout le monde, tout un monde qui part.

Tout au monde.

Parcourir le chemin ensemble et en dire un mot de temps en temps.

Ce qui se passe maintenant, que nous en sommes là,

Ce qui se passait avant, ce qu’on en dira… quand on en parlera.

Alors oui, il y a, dès longtemps et avant tout l’histoire de ce chemin séculaire, probablement millénaire.

Une élévation de murs de soutènement qui coule fermement vers le village où se mesure nos pas.

Le lichen sur la roche nous dit que la première terre arable vient de là.

Terre arable au songe.

Nous y sommes, les arbres ont poussé, nulle trace de céréales, l’épaule de la colline n’est plus nue pour y semer le blé, l’orge, l’avoine.

On approche du village, les vieux chênes tiennent le chemin mais les glands ne vont plus au cochons.

Nulle nostalgie, juste l’innocence de nos pas et la colonne qui s’étire, s’attend et se reforme pour entendre ce qui se dit.

C’était là, ça y était, nous y sommes, ça pousse, ça vient, ça tient encore.

Comme ces arbres sont beaux, droits, fidèles et puissants.

Et l’étable avec les orifices dans l’ardoise percée pour attacher les bêtes de trait à l’anneau.

L’aire à battre, les murs, le vent et l’éclat des mots en quête d’auteur.

Nous sommes bien là. Regarder, écouter, voir.

Commencer à faire multitude.

Gratitude pour l’être là.

P a s c a l   V e r r i e r

Olmi-Cappella le 10 août 2024 pour le Palazzu Verde

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