Le 17 février dernier, un compagnon d'Emmaüs en situation irrégulière a été arrêté suite à une intervention des services de police dans les locaux de la communauté de la Pointe Rouge à Marseille.
Une telle arrestation va à l'encontre du principe d'accueil et de secours inconditionnel des personnes démunies quelle que soit leur situation.
Après avoir pris connaissance des investigations diligentées par la police au sein de la communauté d'Emmaüs de Marseille, nous, soussignés, reconnaissons avoir nous-mêmes priviligié l'accueil et le secours de personnes, fragilisées ou démunies, rencontrées à l'occasion de notre engagement professionnel, associatif ou militant, sans nous préoccuper au préalable de leur situation au regard de la loi.
Pour signer cette pétition cliquez sur ce lien <http://placeauxdroits.net/petition2/?petition=16>
Premiers signataires
Louis Bartolomei, Magistrat honoraire, ancien avocat général près la cour d'appel de Lyon, Chevalier dans l'ordre national du mérite Christian Bruschi, agrégé des facultés de droit, avocat au barreau de Marseille Nicole Lorant, ancienne présidente de chambre de la cour administrative d'appel de Lyon Jacques Bonnadier, journaliste honoraire François Berger, magistrat honoraire, ancien président de chambre au tribunal de grande instance de Lyon Gérard Périer, professeur de lettres honoraire, fondateur de l'université populaire Jean Lorant, professeur des universités Florence Pazzotu, auteur Christine Francou épouse Bartolomei, juge des enfants, vice présidente au tribunal de grande instance de Marseille
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LETTRE OUVERTE A MARTIN HIRSCH, Haut Commissaire aux Solidarités Actives, Ancien Président d’Emmaüs-France
Monsieur,
Deux communautés Emmaüs viennent de subir des agressions de la part de forces de police.
Je ne suis pas capable de dire si c’est sur ordre du ministre de l’immigration ou à la suite du zèle intempestif de fonctionnaires préfectoraux ou de police.
Néanmoins, je suis très étonné que l’ancien président d’Emmaüs que vous êtes n’ait pas jugé utile ( à moins que vous ne l’ayez fait et que cela m’ait échappé ) de clamer haut et fort son indignation devant de tels actes qui bafouent toutes les traditions d’accueil de notre pays.
Je comprendrais parfaitement que la police française fasse la chasse à des bandits et les empêche éventuellement de nuire à la bonne marche d’une communauté.
Mais il ne semble pas que tel soit le cas.
Pourquoi s’acharner sur des personnes qui viennent dans notre pays pour fuir des conditions de vie inhumaines soit pour des raisons économiques, soit pour cause de brimades mettant leurs vies en danger ?
Vous avez, vous-même, été le principal responsable national d’Emmaüs, dont j’admire le travail de reclassement des plus démunis.
Comment pouvez-vous tolérer ce qui se passe sous vos yeux en ce moment ?
Allez-vous, enfin, vous élever et crier votre désapprobation ?
La « solidarité active » a-t-elle toujours un sens pour vous ?
Vous savez, comme moi, toute la richesse qu’a apportée l’immigration à notre pays.
Comme le clame Albert Jacquard, loin de nous léser, celui qui est différent de nous nous enrichit.
J’espère que vous prendrez un peu de votre temps pour lire ce courrier et j’espère que vous interviendrez pour essayer d’ apporter un peu d’humanité dans des pratiques policières qui déshonorent notre pays.
C’est donc avec cet espoir que je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
Ce 28 février 2009
Marcel MAGNON
Enseignant retraité
Ancien Conseiller municipal
MONTELIMAR