Et bien, deux jours après la claque aux municipales, on s'avise de comprendre pourquoi et comment Hollande répond par la nomination de Valls à Matignon.
Lorsque l'on voit la composition du gouvernemnt, on reste tout de même admiratif, diable d'homme, diable de gros malin que cet élu de proximité qui sait si bien zigzaguer dans les élites, que dis-je, sinuer...
Hollande est bien héritier de Mitterand, comme ses petits camarades, il suit l'exemple du patriarche, réussite personnelle, d'abord, réussite de ses amis et de ses proches, réussite partisane, au nom d'un corpus de valeurs que l'on sert, si elles vous servent et que l'on oublie très facilement sitôt qu'elles empêchent la conservation ou l'accession au pouvoir.
Ainsi, quand Hollande nomme Valls, il désamorce la guerre à droite, puisque ce premier ministre est le moins à gauche du ps, le mieux supporté par ces nuls de l'électorat Ump.
Ensuite, il donne l'opportunité aux écologistes d'aller combattre, les mains libres de la participation au gouvernement, sauver ce qu'ils pourront dans des alliances avec la gauche de la gauche aux européennes, ils ne seront plus plombés par la participation au gouvernement...
Comme ils sont malins, ces écolos, de pouvoir se laver les mains de la responsabilité de continuer la politique nationale à droite qu'ils ont mené jusqu'à maintenant, avec le temps des européennes, où l'on pourra hurler tout son saoûl avec le FG...
Voici le grand retour de Ségolène et pas n'importe où...Un lieu où elle va pousser au développement sans nuire au reste, ni influer sur l'ensemble.
Or Ségolène, c'est 25 à 30% du ps, bien des centristes et surtout des inconditionnels de la France métisse de l'ordre juste et écologiste (dont votre serviteur). Elle pourra beaucoup, elle bosse avant de barguigner, on peut lui faire confiance pour aller jusqu'où il faudra.
Voilà, sinon, le reste du gouvernement est à l'avenant, on ne voit pas d'erreur, Sapin pour les marchés, Montebourg pour bouger ce qu'il faut, avec malheureusement toujours trop de sur-place, enfin Cazeneuve à l'Intérieur, celle-là, on ne l'attendait pas.
Oui, Hollande réussit à faire son chemin, à petits pas, il ne dévie pas. Evidemment, la claque des municipales est là et bien là, elle sera suivie d'une claque aux européennes qui se tempérera de servir aussi la gauche de la gauche et les écolos.
Perdre pour les européennes ne nuit pas tant au Ps, il faut bien payer le prix de ses actes, ce qui compte c'est de pouvoir tenir les Régionales.
Or, tout est là, Hollande vise les élections, en bon politicien préoccupé avant tout de ménager la chèvre et le chou. La claque, il ne l'attendait pas aussi fort, c'est clair, mais loin de s'affoler, il règle sa conduite au plus serré.
Bien sûr le choix est fait, toujours et encore, le cap social-libéral, décidé depuis Dsk et Aubry. Et il y arrive très bien.
Si la gauche de la gauche n'arrive pas à mieux s'enraciner, il est tranquille, si les écolos grandissent, cela lui fera de l'appoint.
Enfin, la droite encore et toujours, ne saura pas par où l'attraper, avec Valls il est plus fort qu'elle, sur son propre terrain, avec Sapin, il fait sa politique... Avec quelques limites.
Objectivement, Hollande est le plus malin, c'est bien là le problème.
On n'est pas près de s'en débarrasser, mais le faut-il vraiment, si l'alternance doit amener Copé ou Fillon?
Bien sûr, la gauche et la morale perdront encore, Rome ne s'est pas faite en un jour.
Enfin, moi, je n'ai pas tout perdu, puisque j'ai Ségolène...