Dire non à l'ombre?
Voilà que nous devons prendre nos responsabilités.
Nous sommes sommés de prendre la part qui nous revient de la chienlit qui dévaste la vie politique de ce pays.
Cela appelle quelques remarques, en tout respect pour l'engagement et la haute moralité du rédacteur/fondateur de notre journal préféré.
Pour dire non à l'ombre, il faudrait donc dire oui à la lumière.
Je ne doute pas que Edwy Plenel ait une idée sur sa nature, j'en ai une autre, et on sait combien les avis nombreux et étayés peuvent diverger sur le sujet.
Mais en l'état, ce que l'on peut poser, tout de suite, en préalable, c'est que sur le terrain politique, s'il existe une ombre et une lumière, on est à deux pas de franchir un très long pas. Il nous conduit à considérer un bien et un mal, en politique.
Le mal, nous savons qui c'est, suivez mon regard, le bien aussi. Oui? Non?
En effet... Déterminer le bien, ce n'est pas gagné.
Il nous faut aller d'abord aux fondamentaux, la république et les principes démocratiques, et du mal en politique, aujourd'hui, on le sait, il ne peut pas en exister, les lois sont là pour l'éliminer.
Mais tout va de guingois dans ce pays. Rien ne fonctionne plus normalement, Pourquoi? Que se passe-t-il?
C'est que le problème, selon moi , à l'évidence, n'est plus politique.
Tous les avis doivent pouvoir s'exprimer, même les extrêmes, tant qu'ils sont dans la loi.
On sait que les deux camps droite-gauche sont en passe d'être disqualifiés pour longtemps, ils ne réussissent plus à passer.
Est-ce pour les idées politiques?
Bien sûr que non.
C'est pour ce qu'ils font, ce qu'ils sont, pas ce qu'ils disent penser.
Et que sont-ils?
La droite, c'est le clan des gangsters. On n'a pas besoin d'épiloguer. Ils ne sont pas tous pourris, mais ceux qui le sont, détiennent tellement de puissance que l'avenir de leurs partis est tracé. Se déchirer et s'écrouler.
Le centre? On le connaît, Bayrou... Et Borloo est sorti du jeu juste à temps, il traîne tellement de casseroles et de reniements, qu'il peut mourir en paix.
La gauche? Ah, la gauche. Il paraît qu'il faut qu'elle prenne ses responsabilités.
Et bien, quant à moi, j'imagine que ce que l'on appelle l'extrême gauche ne les a jamais abandonnées. Elle est qui elle est, pourquoi changer?
Les socialistes, c'est la même chose, les idées sont là et les faits aussi, des contributions aux congrès, plus que respectables, une politique de gouvernement à pleurer.
C'est la faute des hommes, nous dit-on, mais Valls n'a jamais dévié depuis la primaire citoyenne. Et Hollande est un menteur? La belle affaire...
Comme si tous nos présidents n'étaient pas des escrocs, mais ils avaient chacun leur manière. Une limite, aussi.
Sauf Sarkozy, avec lui pas de limite.
On verra jusqu'où peut aller celle de Hollande, mais lui il n'a pas fait tuer de citoyens français, comme Chirac en Nouvelle-Calédonie, ni éliminé des complices étrangers, comme Sarkozy en Lybie.
Dans tous les cas, le mal n'est évidemment pas politique, il se trouve dans les hommes, en amont, qui ne font plus ni ce qu'ils disent et, jusque là, on s'en accomodait, mais l'inverse, c'est tout à fait différent. Cela n'a rien de politique, tout de la morale.
Et c'est ici que l'on peut commencer à discuter, il ne s'agit pas de débattre du bien et du mal, de l'ombre et de la lumière en politique, mais de ce qu'il est légitime de faire, en tant qu'homme, dans la société.
La droite veut protéger les escrocs, supprimer les juges d'instruction, les petits soldats de ses partis veulent la guéguerre tous azimuths, derrière leurs chefs qui sont intouchables, pourris jusqu'à la moëlle et on les réélit. Voilà un camp politique.
On ne le combattra pas sur le plan des idées. Il n'en n'a pas, il a des intérêts.
La gauche, on ne comprend que trop bien. Le grand parti de centre-gauche qu'était le Ps se désagrège, ses élites suivent des gens dont on craint de saisir la philosophie, ils sont pourris? Peut-être pas comme la droite, mais leur raisonnement républicain et démocrate a trop été tendu, poussé à bout. C'est cassé.
On ne les combattra pas non plus sur les idées, ils ont les meilleures qui puissent être, d'ailleurs ils le disent sans arrêt, nous sommes à gauche... Quelle gauche? Celle des idées. Comment aller contre ce que l'on a voté à deux mains ou même à une ou une demi-main? C'est quasi impossible, avec les gangsters d'en face à l'affût.
Prendre ses responsabilités, aujourd'hui, ce n'est pas de défendre ses idées, ce serait de dire non à tous ces pourris, mais on dit alors oui à qui?
A soi-même? Oui.
Puis il faut construire le camp du bien, donc prendre sa vie et la jeter à corps perdu pour ce bien, s'oublier, convaincre ceux qui font leurs petites affaires qu'il doivent rejoindre le bon côté. Sauf, que leurs petites affaires, pour eux, c'est déjà leur camp du bien.
Alors nous voilà à jouer les missionnaires ,pour changer la pensée et éduquer des gens qui ne savent que compter leurs sous, petits et gros.
Et bien, non merci. La coupure n'est pas bonne, trop de poids à soulever, on va se faire un tour de rein, et on a besoin de son dos pour soi et sa famille.
Une fois de plus, l'histoire va passer.
Les volontaires, levez le doigt, et partez mourir devant, si vous voulez, comme autrefois.
En face, nous avons le Fn, qui n'est pas le camp du mal, mais une opinion, qui va bien avec le jugement moral du temps, ils sont effectivement tous pourris, auquel il faut ajouter l'argent, le moyen, le gros et le très gros.
Ce n'est pas seulement la finance l'adversaire, c'est la mentalité de boutiquier, du haut en bas de la société.
On l'engraisse toujours avec le travail et le sang des petits, pour qu'elle soit le paradis du 1 %.
Faites un front de gauche aussi sérieusement motivé que le Fn, voilà la solution. Mais nous l'avons déjà, pourquoi n'a-t-il pas pris?
Parce que les héros du stylo sont prêts à beaucoup, mais pas à voir baisser leurs revenus, c'est clair.
Donc les autres, restent gros jean comme devant, leur drapeaux rouges à la main, ils ont des idées trop dures, trop extrêmes, trop révolutionnaires, trop tout, quoi...
Le stylo, c'est mieux d'en vivre et bien vivre, et dire aux autres de partir à la guerre.
Alors, mes responsabilités, je les ai prises toujours, quand les fascistes armés et assassins, étaient protégés par l'Etat français, chez nous, en Corse, nous avons fondé un énième mouvement démocratique qui a tourné comme il a tourné, après pas mal de bon, puis les choses ont changé.
Déterminez-vous pour la résistance quand il est vraiment temps de résister, mais en attendant, ne nous demandez pas de jouer vos petits soldats pour contrebalancer ceux de l'Ump et du Ps.
Quant au Fn, s'il devait gagner, cela se saurait.
Qu'ils fassent leur propre ménage, dans les deux grands partis de pourris et le Fn, c'est fini.
Je pense que la droite vient de le comprendre, on verra bien pour la gauche.
Et que personne n'oublie, après la retraite, un jardin sur le ventre... Qu'est-ce que vous foutez de votre vie?
Carpe diem.
Et vous, en haut, foutez-nous la paix.
Que l'on profite du peu de lumière qui vient jusqu'ici.*
*Note: Toute ressemblance avec certaine anecdote antique n'est pas fortuite, évidemment.