Nicolas Sarkozy vient d’être mis en examen, après une fausse retraite destinée à faire du fric selon ses propres mots.
Sa législature abracadabrantesque a ruiné la fonction publique en France, caporalisé les médias de grande diffusion, augmenté le chiffre de la pauvreté à un sommet, on parle de 9 millions, ruiné l’éducation nationale, décapité l’armée et la police, comme les services de renseignements, pour placer ses nervis, abattu ou disqualifié les syndicats, enrichi les riches et envoyé le déficit du pays dans un abysse jamais connu, on parle de cinq ou six cents milliards en cinq ans.
Pendant ces cinq années, il s’est permis tous les abus de pouvoir, on disait 8 à 900 000 gardes à vue, voire plus, l'année 2009, avec sa politique du chiffre imposée à la police, une garde à vue qu’il renie aujourd’hui qu’elle lui est appliquée. Il a initié la répression aveugle de toute manifestation publique, agrémentée du black out sur les médias, l’atteinte constante aux libertés publiques, en persécutant les journalistes, les lanceurs d’alerte, les syndicalistes engagés et les opposants musclés, créant des mouvements de dénigrement ou jetant l’opprobre sur des dangers publics montés de toute pièce.
Bien évidemment, il n’a honoré aucune de ses promesses électorales sur le travail et les libertés, mais constamment œuvré pour verrouiller les institutions par des hommes à sa botte qui les occupent, pour assurer sa toute puissance. La liste de ses méfaits comme des malversations dont il est soupçonné donne le vertige.
Et on l’a donc heureusement viré.
Mais ce ne fut pas sans mal.
Dès lors, quelques vérités déjà apparues sous son règne ont pu éclater.
L’incroyable incurie de ses politiques et de ses partisans quant au respect des règles élémentaires de la république, la concussion, le trafic d’intérêt, la corruption, la définitive disqualification pour l’immense majorité de la population de la parole publique et politique, que le pouvoir suivant, il est vrai, n’a fait que confirmer.
On se demande comment cet homme peut résister en face de la vérité, le bilan de son quinquennat est si terrible, que personne n’a encore vraiment osé le publier. Comment peut-il continuer de jouer les matamores et cracher publiquement sur l’institution judiciaire et tenter d’échapper, sinon à une juste sanction, au moins à une très sévère attention sur ses actes?
L’incroyable suite des affaires, où son nom apparaît, en dernière analyse, à la fin, toujours comme le bénéficiaire de la malhonnêteté commise par des proches qui lui sont directement inféodés, ne cesse de se développer...
Un homme, seul, ne peut atteindre ce degré de malfaisance. S’il a œuvré si fort, si sa défense est tellement efficace, c’est qu’il est bien entouré et très loin d’être seul.
Sarkozy n’est que l’étendard, il faut savoir qui porte les armes et qui porte les boucliers.
A ce moment, on se rend compte, effaré, que ses adjoints et ses femmes de confiance viennent des sommets de la fortune, des médias, de l’université et des grandes écoles et bien sûr, de la politique. Eux mêmes s’entourent d’une cour des miracles de la tricherie et de la malhonnêteté, qui fait peur.
Sarkozy, c’est le sommet d’une pyramide qui n’a plus rien à voir avec la seule UMP.
Et si tant d'inconditionnels le soutiennent, c’est qu’ils sont trop souvent reliés à des étages où chacun mange le pain détourné de la république française.
Tout le monde ne peut être aussi mal informé, aussi moutonnier. Pour adhérer ainsi, il faut profiter.
Ces gens savent, ces gens poussent et épaulent et ces gens gagnent à défendre Sarkozy, son impunité, comme ils défendent avant tout leur chance d’échapper à l’inculpation pour leur complicité.
Qui sont-ils? Qui sont-elles ?
Des sommités du droit, de l’économie, de l’État et du privé. La crème de la crème de ceux qui pensent tordu et s’abritent derrière le paravent des mots vidés de leur sens, claironnés par leur pantin mégalomane, pour traire de leur position ce qu’ils peuvent de la nation. Et ils espèrent bien s’en tirer.
On les voit rapidement se dessiner en une large fratrie des pourris, parce qu’ils ne peuvent pas ne pas comprendre ce qu’est Sarkozy, ils ne peuvent pas être aveuglés par les grandes envolées ou les belles paroles. Ils savent et ils approuvent.
Ils sont intelligents, ils sont forts, ils sont très bien installés dans la société et donc ils participent à l’entreprise de main basse sur la république au nom des intérêts non d’un seul homme, mais d’un groupe très bien identifié.
Voilà qui nos juges ont à entendre, ils ont du travail et on a voulu les supprimer, comme on veut les disqualifier.
Je ne ferais pas de listes ou de charrette des gens à débarquer ou à emprisonner ici.
Que chacun lise les noms de l’entourage de cette caricature qu’on appelle un ancien président de la république, de son soutien public et privé, et regarde sur internet, puisque l’outil le permet, qui ils sont. Que chacun découvre avec l’effarement que j’ai vécu moi-même, ce qu’ils ont comme casseroles ou à quel point la langue de bois et le comportement d’aveuglement qu’ils affichent, est joué dans une comédie de tartuffes macabres et délétères.
Justice pour tous et condamnation pour ceux qui doivent à la loi.
Ce qui est vrai pour les uns, l’est pour les autres, la ribambelle de coquins qui fleurent la rose n’est pas exonérée.
Ce n'est pas la vérité qui fait mal à la justice et à la république, c'est le mensonge et le silence.