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Billet de blog 9 août 2014

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Gaza sur Seine.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On a vu les deux intellos ahuris qui nous font les cochers du pays réagir, pour le moins étrangement, à l'affaire palestinienne.

Grandeurs et vicissitudes des conseillers en communication et des stratèges de la manipulation...

Le précédent ermite, imperator cousu d'or à l'Elysée, avait les siens. Malgré son étonnante suprématie, il s'est quand même fait dégager, tellement fort et tellement loin, qu'aujourd'hui, en orbite, on a fort peu de chances de le voir autrement qu'en queue de comète, toujours dans le coin à l'extrême-droite de l'écran télé, entre deux visites chez les juges d'instruction.

Donc Gaza brûle, Gaza meurt et les bons esprits et coeurs saignants, immédiatement manifestent.

C'est ici, que je pose mon sujet. Gaza, les causes et les raisons, malheureusement, on les connaît trop bien. Gaza sur Seine ou sur le Rhône, à mon avis, nous ouvrent, à l'inverse, des horizons aussi inconnus que passionnants.

Nous voilà donc entre Août et Juillet, le crime se pare des vertus de la sécurité, et bien évidemment, dans les pays où l'on garde le sens des proportions, comme celui de la décence ou bien l'humanité, des forces se réunissent et se mettent en marche, pour la protestation.

Nos deux comiques costarisés procèdent aux habituels reniements, ils vont y ajouter un must, une touche de génie, non pas de la provocation, mais de la violence, ils ont intégré l'usage du bulldozer en matière de relation, le voyou congénital qui nous a écrabouillé la république pendant cinq ans, leur a donné de quoi s'édifier sur la facilité et la récolte qu'on en attend.

Peut-être pas suffisamment, c'est vrai.

Mais chez les brigands, on ne fait pas de plan pour la rapine, on prend tout, tout de suite et plus tard, on verra bien, tant que cela dure, on est content. Les conséquences vont à celles et ceux qui se retrouveront à payer l'addition, eux, ils bouffent la baraque et c'est la fête quotidienne.

Donc, ils interdisent les manifestations. Logique, que sont quelques milliers de rigolos, noyés dans les départs de grandes vacnces et les chaleurs de l'été? On ne voit pas de danger. Tout cela va s'écraser, s'aplatir, s'aplanir.

Sauf que.

Et oui.

La grande machine à broyer l'information et la vérité, bien qu'elle tourne à fond, toujours néolibérale et chantre de l'oppression sous tous ses aspects, a fait couac.

On a du monde à ces manifestations.

Et l'évidence, quand elle s'aligne en rangées de cadavres de femmes, d'enfants, de veillards et non pas de guerriers, a des difficultés à s'escamoter.

Oh, ils ont bien essayé.

Mais trop, c'est trop.

Et puis, l'intox n'est pas difficile, quand on roule dans une exploitation qui marche tranquillement. Quand les crises s'enchaînent, sans arrêt, on arrive à se planter dans ses fiches de conversation, les prompteurs finissent pas chauffer et les parasites de la vérité se trouvent non seulement égosillés, mais aussi nus comme les résidus de vocation qu'ils sont.

Enfin, à tordre sans arrêt les faits, on a créé un monde qui n'a plus de sens, quand les repères deviennent illisibles, les gens sont bien obligés de se les construire eux-même.

Trop d'esclavage tue l'esclavage.

Et c'est ici qu'il nous faut réaliser encore que nous sommes dans le creux de l'action! Le grand repos annuel.

Or, voilà que la rentrée s'approche à grands pas, Gaza sur Seine a manifesté et ça marche, du nord au sud, non seulement on a convaincu et on a mobilisé, mais la débilité morale des élites a ouvert un nouveau champ, une perspective rénovée sur leur état réel et leurs objectifs.

De plus, qui a manifesté?

Les pousse au vice, les consciences écorchées, les extrêmes éveillés.

Qui a ainsi préparé le terrain pour d' autres dont on avait déjà eu besoin, en juin, quand on a nié la validité des grèves de la Sncm ou de la Sncf?

Et combien d'autres?

Enfin, qui, parmi les témoins et les acteurs du phénomène de la résistance, aura compris l'exemple?

La lutte prend son sens d'exister.

Or, chacun de ceux qui sont dérangés et inquiets par leur sécurité professionnelle, se trouve tranquillement dans son fauteuil de spectateur, sinon d'acteur, vu qu'il n'a plus trop de moyens pour faire autre chose que de rester sur place, à bailler aux corneilles du manque d'argent, au lieu de tout oublier pendants quelques temps.

Les rassemblements qui auraient dû faire un entrefilet dans les journaux vont produire leur effets.

A vouloir salir les causes honorables, dévier les consciences, on a allumé des mèches d'autres incendies qui sont désormais en train de couver, alors que les braises pouvaient rester sous la cendre encore des années.

Ce n'est pas le nombre de contestataires, ni la qualité de la protestation qui compte, c'est le désordre dans la pensée dominante.

Elle sombre.

Rendez-vous à la rentrée.

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