Finalement, on n'a jamais le droit de dire non.
Exemple, - mange ta soupe!
On essaye, pour voir... C'est bien de tenter.
- Non.
Sauf qu'on se prend l'argument massue,
- Enfin! La soupe, c'est bon pour la santé!
Et toc, au nom de la santé, de la raison, devrait-on dire, on a dit oui.
Parce que si ce n'est pas non, c'est forcément oui.
C'est clair, enfin clair pour les gens qui distinguent leur gauche de leur droite... Ne riez pas, c'est bien moins répandu que l'on ne croit, surtout chez les riches et les très intelligents.
Pourtant, soyons précis, si entrouvrir la porte, c'est l'ouvrir, la fermer à demi, ce n'est pas la fermer.
Alors, oui, asséner l'argument santé, ça va loin. Il y a toujours un truc impossible à avaler, mais bon pour la santé.
Genre huile de foie de morue.
C'est partout, on est obligé de faire des trucs de ou-f, à peu près sans arrêt, au nom de la nécessité, et de l'impossibilité de dire non, au nom de la santé de la situation, on appelle ça la raison.
Pourquoi la raison aimerait-elle autant le oui? Le oui est raisonnable, l'adhésion est valable, l'acceptation est idoine. Et pas le refus, franc massif, au couperet.
Pourquoi?
Parce que le non, c'est toujours la minorité.
Sauf au TCE, et en France, faut s'en rappeler, le pouvoir de dire non, ce jour-là a dit ce qu'il pensait, mais il n'a pas gagné.
Et oui, le non, même quand il a la majorité, reste la minorité.
C'est sa nature.
On a dit non à Sarkozy, ils ont compris que l'on avait dit oui à Hollande, voyez comment on se fait baiser...
Non, c'est non, mais l'autorité ne l'entendra jamais.
Sauf si c'est accompagné de la baffe, pesante, lourde ou sèche, mais du genre qui claque, elle fait un trait en souligné à l'injonction.
C'est l'axe qui fait se renverser le sens de l'histoire et changer la fin.
Ça s'appelle une révolution, ça ne dure qu'un instant, mais là, le non montre la voie, quand on l'entend vraiment.