Voilà, c'est fait.
Avec la dernière disjoncte nationale et même internationale, les grands de ce monde, grands en crapulerie, soyons précis, qui se mêlent à une foule avide de... De quoi, au fait?
D'être ensemble? De voir dans les yeux de l'autre la même horreur, le rejet viscéral, alors que chaque fois, on s'est dit qu'il sera difficile d'aller encore plus loin dans le choc, la répulsion et je ne sais quoi...
Puis les précautions, de langage, l'attention à ne pas dépasser, ensuite celle de bien marquer sa différence, par exemple, on marche, mais tout seul, parce que l'on sait qu'on est bien mal accompagné.
Et Charlie? Entre obscénité, grossiereté et vulgarité, et des dessins décalés, bien sûr, mais peut-on donner aux gosses un exemple pareil, comme phare de la liberté?
Et ces mêmes gosses que l'on balance en pointe de nos démissions? Les minutes de silence qu'on leur impose, viennent directement des minutes de gueulantes réprimées, ou des séances de gifles que l'on n'a pas données, à des adultes, soi-disant.
Franchement, c'est dérangeant, trop d'écarts, trop de jugements qui vont trop bien, dans un sens, quand l'autre est abandonné, voire vilipendé.
Je suis Charlie Martel, il fallait l'oser, celle-là. Mais le drôle en a fait d'autres, il s'est gardé au niveau, moins que zéro.
Je suis Charlie Coulibaly, et bien voilà, encore plus fort. Vous voyez bien, on peut toujours augmenter le régime, monter dans les tours. Celui-là aussi est resté au niveau, plus il avance, plus il s'enfonce, bientôt, il est chinois.
Autrefois, on a entendu nous sommes tous Merah...
On trouve de ces alertes, parfois, tellement maladroites qu'elles en deviennent...
Une chose que je ne dirai pas.
Un type qui tue des gosses, attrape une gamine par les cheveux, pour lui tirer une balle dans la tête, devant le corps de son père et de son frère, à peine plus âgé...
Sourire. Un certain sourire, avec beaucoup de dents pointues.
Mais non, qu'y disent, c'est un accident, dû au mauvaises circonstances.
Ouais, la graine de SS, c'est sûrement un accident. Bonjour la sortie dans le décor.
On voudrait mourir, pour ne pas avoir envie de tuer.
Et ces clients d'une épicerie, qui se font allonger dans la tombe, devant la caisse, on paye son régime cascher au prix de sa vie, désormais.
Et voilà nos affairistes qui sautent sur l'occasion, c'est le meilleur moment pour se refaire une virginité politique, ou pour prendre enfin la main, comme si toutes les entuberies, du pire que pire, pouvaient se laver, simplement d'avoir été pris en photo, filmé, là où il le fallait, avec qui il fallait. Tu parles...
On parle de la machine à faire du fric?
Sauver Charlie, et gagner le pactole avec un numéro de journal bidon, mais qui doit faire date et de la grosse monnaie.
Mais Charlie est mort, douze, treize, quatorze fois et plus, avec les corps qui ont saigné, on ne sait pas, personne n'a compris?
Et pourquoi? Peu de gens s'avisent d'en parler, faut pas sortir des clous, ni dans un sens - les caricatures, c'était se faire une destinée, le massacre, un accident du travail, comme les routiers s'endorment au volant... Ni dans l'autre - le manque d'éthique qui enrichit les uns, fait mourir les autres. Les satiristes doivent vivre en sécurité, comme les épiciers et leur client, si c'est la guerre, il faut le poser et armer la population, puisque désormais tout doit passer dans le privé.
Voilà pourquoi on ne peut plus aborder le fond, on est trop loin, trop "à côté", trop pas là.
Je suis Charlie, mort non pour la patrie, mais pour la connerie humaine, elle n'est jamais en forme comme on le voit ces temps-ci.
Et donc, c'est terminé.
Plus rien à dire, ni aux uns, ni aux autres, que les champions de l'intelligence se débrouille tout seuls pour ne plus penser en dehors de leurs routines bien certaines, on a trop à gamberger autrement, pour encore surfer sur la vague des bons sentiments, plaqués or et abrutissement.
On a la vie que l'on se veut, et si l'on en souffre, c'est que l'on n'est pas taillé.
Que chacun accepte de perdre un peu de bois, s'il veut à nouveau sentir la mine qui va tracer une bonne vie, dessiner une destinée libre.
Sinon, les esclaves de leurs fantaisies, de leurs élévations stupéfaites et de leurs erreurs sans répit, continueront à noircir le tableau, dans lequel on marche tous en rond.