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Billet de blog 14 mars 2014

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L'information télévisée à bout de souffle.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'affaire des écoutes sarkozy illustre parfaitement l'état de la démocratie et de la société dans ce pays.

Les journalistes des grands médias ne s'intéressent pas au fond des affaires, mais à la forme qui peut leur permettre de faire du buzz et placer au passage leurs idées politiques et sociales.

Cette fois, comme jamais de façon aussi évidente, on a compris à quel point l'ensemble de la classe médiatique de l'information télévisuelle grand public pense et fonctionne pareillement, en circuit fermé.

France 2, la 3, Public sénat, Bfm, I-télé, sont calés ensemble dans le même discours, seule varie l'intensité de la charge contre le gouvernement et le président de la république.

Oui, ces médias sont néo-libéraux, oui, ils mènent une guerre ininterrompue à leurs adversaires politiques et oui, ils utilisent tous les moyens professionnels à leur disposition, débats déformés, déséquilibrés, invités triés et favorisés suivant leur appartenance à un camp, commentaires dirigés, insipides ou flagorneurs pour les leurs, agressifs, hors contexcte et hors sujet, ou carrément manipulateurs et accusatoires pour le camp de leurs adversaires idéologiques.

Ils cultivent une véritable vocation à passer  un discours unilatéral habituel, faire taire la voix ou détruire la crédibilité de ce qui ne pense pas dans la  ligne définie le mieux par ce que l'on peut appeler le sarkozisme.

C'est le degré zéro de la philosophie politique et morale, l'avidité comme moteur,  la loi du plus fort, la servilité et la lâcheté, érigées en moralité, les copinages et le secret sur les liens et les intérêts communs, comme éthique.

Il ne reste plus qu'à savoir qui et combien sont-ils à réellement la partager?

Mais les têtes de gondoles sont clairement identifiées. Elles tournent en boucle aux heures de grande écoute.

Et cela ne varie jamais.

Etant donné l'ambiance qui préside à toutes les émissions, sur tous les plateaux, l'exception, c'est à dire un journaliste qui pose une bonne question, confirme la règle, on enfume à tout va et l'on esquive les sujets qui sont édifiants ou dangereux pour la réputation, en raison de leur comportement, des politiques, à droite le plus généralement, parfois du gouvernement, en ce qui concerne les sujets sociaux, qu'il a abandonné aux oubliettes.

Qui s'indigne que Sarkozy soit mouillé dans autant d'affaires?

Qui s'indigne du oût du capital et de ses effets?

A défaut de s'indigner, ce qui exigerait un degré de moralité qui n'existe plus, on pourrait au moins s'interroger dans les rédactions, afin de s'exprimer au moins d'une façon un peu ambitieuse dans son métier. Mais non... On ne croit même plus pouvoir devenir un exemple pour sa profession, à défaut de l'être pour les générations.

La morale du compte en banque et la trouille, le ramper à plat ventre, remplacent le goût d'être de découvrir et de créer.

Chaque statistique, chaque chiffre, comme chaque affaire sont plus graves que les précédents.

Bénéfices faramineux, chômage abyssal, impossibilité de sortir de la spirale de la pauvreté, scandales  et collusions à répétition, trafic d'influence, financement illicite et enrichissement des amis politiques, la corruption et la concussion sont partout dans le système sarkozyste, bien compris et imité par certains de ses étiquetés adversaires, qui en ont compris les rouages et les bienfaits pour leur intérêt personnel.

La règle à respecter qui permet de fréquenter les espaces qui rapportent en notoriété et en finace, consiste à participer à la promotion de l'enrichissement des méga-nantis et à la sujétion ou l'appauvrissement de tous les autres.

Mais on dévie sans cesse du sujet à la télé, dès qu'il aborde les problèmes de fond, ceux qui passionnent la vie des familles et des individus, parce qu'ils sont la substance de ce qu'ils ressentent et souffrent, bien sûr qu'ils voudraient voir sinon se régler, au moins se poser, afin de les diluer un peu ce poison qui tue, au propre comme au figuré. La société est violente et déséquilibrée, la misère morale, financière, intellectuelle et  sociale, engendre  les drames, comme les tragédies, pour l'humanité tout entière.

Seulement, voilà, ici, en France,  on peut malheureusement penser que c'est aussi vrai ailleurs, lorque l'on considère la situation de l'Europe, toujours le même système, la routine bien rôdée des discours calqués sur le modèle auquel on ne peut échapper.

Pas de questions, pas de bilan, pas de récapitulation, une éternelle litanie sur les soi-disants turpitudes du gouvernement, par les mis en examen et les convaincus de tricherie, de trafic d'influence, d'enrichissement personnel à la tête des pouvoirs publices et de favoritisme, d'abus, comme on n'en n'avait jamais vu dans la cinquième république, par une droite moralment finie.

Des larmes et des plaintes déchirantes à longueur de journaux, de ceux qui possèdent tout, en exigeant des autres, en particulier les classes moyennes et les petits revenus,  de se serrer la ceinture et de payer plus d'impôts, quand les privilèges dignes de ceux de l'Ancion Régime d'avant 1789, sont à nouveau inscrits dans la loi.

On relaie avec un écho intinterrompu la demande de la peau de Taubira, pour un conflit d'intérêt, au profit d'une association anticorruption et on lui reproche de faire ce que lui accorde et exige son métier, dans la cinquième république. Le procès en légitimité de la défaite de 2012 ne sera jamais terminé.

Et l'on a atteint un sommet dans la tartufferie avec le cas Buisson.

Quand les médias relaient sans la contextualiser la remarque de Hollande comme quoi il surveille Sarkozy, ils font semblant d'ignorer de façon délibérée, du fait que la remarque est normale, le soupçon est introduit par la nouvelle contextualisation qu'ils lui donnent, une manière de procéder qui relève de l'infantile, C'est çui qui dit qui y est, mais on traite l'info comme si l'on avait affaire à des petits enfants ou des débiles.

Qui croit encore en France Jean-François Copé? Ou Jacob?

Deux anciens candidats à la présidence de la république, combien d'affaires pour Hollande, le président en exercice?

Les médias ne réalisent-ils pas combien les gens sont effarés? Pas des affaires sarkozy, tout le monde a compris ce qu'il est, mais de découvrir combien il a de complices.

Le traitement de l'information a franchi toutes les limites, on l'avait vu en campagne.

Sauf que cette fois, c'est terminé. Plus personne ne peut croire ni les politiques, ni les médias.

Une droite tellement ringarde, malhonnête et corrompue, que l'on se demande comment l'un de ses représentants pourrait parler aux journalistes, si ceux ci faisaient leur boulot.

Mais que savent-ils de l'esprit des gens à cette télévision? Ils pensent que la réflexion s'arrête à un tweet ou ils voudraient le faire croire.

Or, on a des milliers de questions qui ne sont jamais posées, pour d'autres qui noient ou esquivent les sujets.

Alors, c'est d'accord, on a compris leur façon de philosopher, de voir la vie et la société, faciles à identifier.

La vérité n'existe pas, c'est le message qui fait foi, et il doit servir l'intérêt de celui qui le délivre et éliminer l'adversaire, cynisme et machiavélisme, avec le mépris total de ses concitoyens...

La justice n'existe pas, on évacue les questions qui interrogent la situation pour la purger, en les remplaçant par celles qui conviennent à assurer la défense des gens ou la victoire de son camp, sans considération de l'honnêteté ou la droiture de ses amis politiques ou économiques. Son camp, celui des supernantis, a tous les droits.

La classe, le clan, la confrérie ont la priorité, On attend un service contre un autre, et la domestication des manipulés sont au prix de l'immoralité.

L'affaire Buisson est exemplaire, à tellement d'égards, comment un type pareil a-t-il pu cotoyer un président de la république? Et pourquoi?

Ces questions sont dans tous les esprits, qui se ressemble s'assemble, et les pompiers de l'information télévisée qui éteignent, si brutalement et si maladroitement, le feu des questions qui comptent, n'ont fait qu'en poser une gigantesque, à ceux qui les regardent, sans plus les écouter.

Si l'on peut dire autant de n'importe quoi à la télé, sur des faits vérifiables et avérés, si l'on peut cracher ainsi sur la justice, sans crainte de se faire recadrer, que reste-il de vrai à l'international, au national, au régional?

Que reste-t-il des élites et des partis?

Le municipal, on le connaît.

C'est ainsi que l'excès de mensonge est le meilleur engrais de la vérité.

Ce qui arrivera est d'une autre analyse, les forces qui régissent la société sont trop pesantes et trop inertes pour la changer, sans de vrais traumatismes.

L'affaire Buisson n'est pas un tremblement de terre, c'est le point final d'une démonstration.

Et l'on sait combien d'autres points de suspension continuent de planer avant de s'inscrirte dans l'actualité.

Mais la donne qui se fait des postes à pourvoir, celle-là évolue facilemnt, l'Ump va prendre la claque de sa vie, la vérité finira enfin par se dire et se voir clairement.

Les supernantis n'ont pas de soutien dans la population, ils ont des larbins et des clients.

Et l'on peut les mettre à contribution.

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