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Billet de blog 14 novembre 2014

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Les choses pas sérieuses.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je me souviens, dans les années 2000, quand j'ai découvert internet, avec un pc d'occasion, 2 giga de mémoire, une connection poussive, la grande mode alors allait aux forums de discussions, caramail, je ne sais plus quoi, on en a vu des dizaines et compagnie.

Depuis, on a évolué, les pc sont devenus surpuissants, le blog s'est développé.

Avec Médiapart, par exemple, la contestation antisarkoziste aidant, le bouillonnement des idées de celles et ceux qui, trop engagés dans leur quotidien avaient plus ou moins oublié les grandes empoignades idéologiques de leurs jeunes années, a pu se retrouver, avec le bonheur de se découvrir encore penser et surtout mettre à jour le logiciel personnel de valeurs, avec ses concepts fondateurs, tout en contemplant, facilement effaré, l'état général du monde et à quel point on peut effectivement se trouver dépassé.

Il faut dire que le monde médiatique, démissionnaire de la critique et de l'analyse, équilibrées, a fait beaucoup pour nous ramener à la pensée individuelle qui se cherche à nouveau et reprend les chemins que l'on connaît, le pire et le meilleur, si l'on a deux sous d'honnêteté.

Cette année, c'est l'anniversaire de 14-18.

Quand on regarde se promener les gamins, que l'on sait que d'autres qui leurs ressemblaient, ont grandi et se sont trouvés lancés dans un face à face qui s'est terminé en boucherie, comment ne pas se demander, qu'est-ce qui fait que l'on peut accepter de voir la chair de sa chair s'en aller, un fusil à la main, se heurter à une tempête de fer et de feu, pour éclater en morceaux, que l'on n'a d'ailleurs pas pu retrouver, pour un bon nombre d'entre eux.

Qu'est-ce qu'il se passe, dans la tête des généraux, des présidents, des parents et des enseignants, pour laisser ou mieux, promouvoir une lutte aussi meurtrière, aussi sanglante et à la fin, si peu habillée de sens en rapport des simples bonheurs de la vie?

On comprend Gengis Khan, dans un monde où la violence sert d'argument premier à la survie, puis fait un mode de vie.

Mais ensuite, dans une société développée, où l'on sait tellement plus et où, surtout, on peut tellement plus, pourquoi la mentalité, sinon dans les discours, mais dans tous les cas, au moins dans les faits, très clairement, est restée similaire?

Et aujourd'hui, à regarder les coffres des uns se remplir à déborder, d'or, de pierres précieuses et de butin, arrachés aux mains d'autres qui n'ont même pas le nécessaire, sur fond de guerres incessantes, d'exploitations qui se réduisent à la fin à promouvoir la souffrance et la mort de la masse, directement, ou par la lente asphyxie de leur quotidien, qu'est-ce qui a changé?

La violence est un moyen qui change de forme, mais reste utilisé constamment, et par priorité.

D'où vient-il que celles et ceux les plus cultivés, les plus éduqués, les plus capables d'exemplarité et de grandes réalisations, continuent ainsi à massacrer, autrement, il est vrai, mais fondamentalement, à régner d'une main qui écrase, oppresse, détruit et empêche, sans à aucun moment se rendre à l'idée du mal commis, distribué et légué en patrimoine immédiatement reproduit, par leurs successeurs?

Il faut vaincre, c'est d'accord, à n'importe quel prix, c'est entendu.

Alors, on fait de tout une arme, de tout une propagande, de tout un moyen qui n'a comme finalité, une fois débarrassé des oripeaux de la manipulation, que de consacrer une domination.

Est-ce bien sérieux?

Si l'on tient à son intégrité physique, tout à fait.

Dès lors, une fois bien comprise la morale sociale, tout ce qui n'est pas destiné à donner ou rendre des coups, appartient finalement au champ du futile ou de l'accessoire.

Et Gengis Khan devient l'alpha et l'omega du destin auquel devrait aspirer tout un chacun.

Le reste n'est plus sérieux.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.