Ils sont partout.
Nous en avons tous rencontré, petit moyen, aujourd'hui grand, c'est l'invasion, des qui ont besoin de se mêler de tout, de donner leur avis, quand on ne le leur demande pas ou jamais, de se coller au milieu de nos vies, n'importe quand et n'importe comment, pourvu qu'ils puissent briller, se mettre en avant et prendre l'ascendant, de par leur simple présence qui vous paraît devenue centrale, importante et disons-le, à la fin, puante.
Et les voilà au centre des soucis, des problèmes, des choses de la vie qui comptent, à infliger leur non pensée, leur non action, à nous parasiter.
Autrefois, c'était clair, on les laissait de côté, le plus souvent, mais aujourd'hui avec la communication explosée, plus moyen de leur échapper.
Et puisque ça marche, puisque la nullité, pourvu qu'elle soit bien habillée, de sourire au point stratégique, de grimace à l'intersection tactique, de l'installation de son siège dans la bonne position, ici près du robinet à fric, là près du manche de la matraque, bref, dans les jambes de la responsabilité et de l'autorité, qui nous disent sans cesse quoi faire, quoi dire, comment travailler, quand leurs résultats les enrichissent honteusement de nous gâcher tous nos instants et pire, l'avenir.
Autrefois, la limite était posée par les gens qui savaient au moins de quoi ils parlaient, désormais, on n'en n'a plus, on surfe sur l'évènement à la poursuite des avis imbéciles, et assis sur du vent.
Alors on commente facebook et twitter, on écoute l'avis des passants, on compte les bonnes et mauvaises opinions, plus rien ne signifie quoi que ce soit de la vérité des faits et d'une lecture qui puisse les changer.
Et voilà le monde que l'on nous fait, les puissants inamovibles et sans barrières, leur cour de pourriture pour les caresser et nous fouetter les sangs, si jamais on s'avisait de penser autrement qu'ils nous a été ordonné.
L'invasion a toujours été par force, son génie, c'est de se légitimer, en profitant des faiblesses que les obligations quotidiennes vous imposent, et dont on ne peut pas se débarrasser, sauf à recharger ses accus tranquillement.
Et eux, ils sont là, aux manettes de l'électricité sociale et économique, et ils vous prennent les trois quarts de votre temps de réflexion, pour vous entraver toute action.
C'est général, les chefs sont devenus des beaux parleurs, qui savent les appuis qui servent, auxquels on renvoie l'ascenseur, laissant le mérite et les capacités entourés des barbelés de la caste qui domine, même pas par qualification, dans quoi que ce soit, mais par héritage, ou copinage, le tout servi par les défauts du pire du caractère, veulerie, calcul et soumisssion au fort, oppression des faibles, et on engrange le pognon, seule valeur à résister dans ce monde de nervi et de bouffeurs jamais repus.
Forcément, leur coeur et leur estomacs ressemblent à leurs actions, vide du bien et rempli de rien ou de funestes appétits.
Fumistes malfaiteurs, nuls flagorneurs et enfonceurs des portes ouvertes, votre longue litanie et vos colonnes serrées, on espère les voir un jour s'enfoncer et disparaître enfin dans le petit matin qui va tout nous changer.
En attendant, il faut vous supporter, oui, tant que vous n'êtes pas à la bonne portée, si on vous avait à notre main, au moment de votre gloire, entre froissement de chemises et cris d'orfraie, vous alliez vous calmer et un peu nous lever la pression.
Vous ne perdrez rien pour attendre. Patience et longueur de temps font plus que force, ni que rage, et les grenouilles qui se font plus grosses que le boeuf, finissent toutes par éclater.
Ça va en faire des étoiles de merde, en bouses disséminées partout aux sommets de l'Etat, des médias, des syndicats, des entreprises, des chaires des académies, de l'université et des sièges de justice. Ah, on attend de voir sécher les galettes que sont ces grandes gueules et petits bras, pour enfin nous libérer de leur fumée nauséabonde et fatale à la bonne volonté.