L'excellent médiapart me fait le privilège de m'exprimer encore, alors que mon abonnement a pris fin.
Qu'il en soit remercié.
Aujourd'hui, notre jeunesse se passionne pour les élans d'humanité, la révolte contre le crime et l'injustice qui fleurissent partout, de Gaza à l'Ukraine, l'actualité parle suffisamment.
Dans notre bonne capitale, où ruisselle la prospérité, des jeunes de moins de vingt-cinq ans, quand ils ont la chance d'avoir un travail, peuvent à peine payer leur loyer.
Ils travaillent pour un smic, voire à temps partiel, ne comptent pas les heures qu'on leur vole et rentrent pour se coucher.
D'autres n'ont pas d'argent, ils n'en n'ont jamais eu, les plus chanceux ont des familles financièrement assez protégées pour leur donner l'illusion de participer encore à cette société.
Nos dirigeants sont obsédés par leur survie de potentats, la consolidation de leurs avantages, l'élargissement de nouveaux.
Pour toute personne normalement douée de raison, nous fonctionnons à l'envers, l'univers semble tourner le cul par dessus-tête, quand on a reçu l'éducation nécessaire et qu'on ne l'a pas rejetée, pour adhérer aux valeurs dominantes qui exaltent le mensonge, la déformation des faits, l'intoxication savamment distillée et ce fameux struggle for life qui fait le bonheur de celles et ceux qui sont à tous les sommets.
Alors, il reste peu d'options, souffrir et marcher au pas, se révolter, chercher à prendre la meilleure place parmi les valets.
Je dirais que depuis longtemps, j'ai vu se battre et mourir des gens, dans des luttes qu'ils ne comprenaient que de leur propre côté, d'autres ont souffert et fait souffrir, à un point qui peut terroriser.
Dans ce cas-là, cultiver son jardin peut tenter.
Mais reste-t-il la possibilité?
Je me prends à douter.
Il se peut que le temps des anciens chants qui blâmaient l'oppresseur et encourageaient les oppressés, soit une nouvelle fois à l'ordre du jour.
L'ennemi n'est pas l'étranger, ni l'adversaire idéologique, on peut chacun commencer de le démasquer.
Bonne chance et bon courage aux femmes et hommes de bonne volonté.