L'affaire de Kiev n'est pas le signe d'un désir de plus d'Europe, contrairement au matraquage qu'on peut subir par les médias, mais simplement celui de se débarrasser d'une tyrannie, gangrénée par la corruption insupportable que génère un pouvoir absolu.
Quand on exige l'Europe à Kiev, on exige le masque de la souveraineté et la modération d 'un régime corrompu, exactement de la même façon que la tyrannie ukrainienne, sauf que la dilution de la visibilité de l'exercice réel des pouvoirs non démocratiques et surtout leur formidable capacité à se légitimer, par une mainmise sur la communication et les appareils politiques, est impossible à combattre.
Une fois de plus, l'histoire nous démontre la réalité derrière les apparences. La révolution orange a installé à Kiev, une autre tyrannie.
Chez nous, l'aspiration des peuples à la paix, engagés dans une Europe qu'ils ont pensé un progrès, les a placés entre les mains des oligarchies politiques et financières.
Faut-il imaginer que les forces qui s'affrontent au sein des sociétés humaines ne connaissent que la force et l'avidité, pour tout moteur de leur direction?
Les idées généreuses et les philosophies de la liberté sont-elles systématiquement condamnées à servir d'alibi, à des puissances qui détournent les principes pour en faire les chaînes d'une nouvelle sujétion?
Quand on voit les mentalités qui règnent dans les groupes à la conscience éveillée à ces problèmes, comme au fonctionnement de l'oppression, qui conduit à la servitude morale, mentale autant qu'économique, peut-être est-il temps de se demander si la seule façon de vivre en liberté, pour un individu normalement constitué, n'est pas l'isolement.
La vérité des peuples n'est pas celle des gens, comme la vérité des dirigeants n'est pas celle de leur camp.
La comédie continue et elle n'est pas près de s'arrêter.