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Billet de blog 26 mai 2014

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2014, la prime aux tribuns.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans les analyses, ici et là, on peut souscrire à peu près à toutes les explications avancées pour expliquer le résultat des européennes, personnellement, j'aurais plusieurs remarques à formuler en dehors du champ habituel.

Primo, on semble méconnaître l'impact médiatique.

Avec une information tournée exclusivement vers un discours non pas de conviction ou de démonstration, mais de vente publicitaire, pour défendre le système, en écrasant sous les invectives le pouvoir socialiste, tentant de ramener au centre de l'attention une droite disqualifiée par les affaires et ses résultats, on a laminé sous l'avalanche de désinformation les différences d'idées, puisque pour de mêmes types de gouvernement, mais qui n'ont pas de culture historique politique en commun,on a des résultats presque semblables.

Il est naturel que l'électeur se tourne vers les offres différentes.

Le lisibilité extraordinaire du discours sommaire, mais percutant, de Marine Le Pen, largement étalée par les médias mainstream télévisés, lui a permis une existence qui n'a rien à voir avec sa réalité partisane et électorale.

De la même façon, on noyait autrefois l'offre Ps, le seul parti dangereux pour la suprématie ump, contre Sarkozy, en nous abreuvant de Besancenot ou de Mélenchon, les faisant passer pour des forces totalement déconnectées de leur réalité de terrain.

Donc, pendant des mois, la seule opposition lisible, c'était le Fn ou l'ump contre Hollande, constamment traîné dans la boue médiatique, où il avait sa place, mais jamais on n'a vu se développer nulle part les autres offres à gauche, restées confidentielles.

La puissance de la propagande est un fait politique, on aurait tort de constamment agir comme si cette influence ne comptait pas. Les coups de gueule de Mélenchon et d'autres ténors de la politique, contre le phénomène médiatique, au lieu d'être reliés, pour des raisons bassement tactiques, éraser Mélenchon, ont été niés par ceux qui en souffraient. Ils ont réussi à en faire un olibrius dans la gauche élargie.

On a le résultat. Le vote tribunicien défenseur des petits est allé ailleurs, ou bien est resté à la maison.

Ensuite, personne ne semble comprendre vraiment  pourquoi au Fg, on est resté au niveau le plus bas.

C'est que la France est à droite, et au centre, idéologiquement, malgré des valeurs qui, pour être démocratiques et républicaines, ne sont pas de gauche toute, on le sait.

Un centre droit plutôt humaniste fait la grande majorité du pays, pour des raisons culturelles qui tiennent, bien sûr, d'abord au mode de vie.

Tous le monde voudrait profiter des fruits de la modernité et des incroyables profits générés par le système, on admet donc a priori les fabuleux écarts de revenu, qui devraient normalement, dans une société équilibrée, être dénoncés constamment, comme indécents.

Cettre mentalité rejette définitivement l'égalitarisme économique, en germe dans les théories communisantes et si l'on ajoute le programme du Fg en ce qui concerne l'immigration, perçue du haut en bas de l'échelle comme un danger, entre islamisme terroriste pour les catégories venues du sud et concurrence déloyale, pour la production et l'emploi, pour celles du nord ou de l'est, on comprend qu'il soit disqualifié.

Les grands partis, ump et ps, donnent des discours désormais visiblement contaminés par leurs contradictions que personne ne peut éviter de reconnaître, qui pensera que la droite peut défendre les français en détruisant avec un soin effarant la protection sociale? Qui peut admettre le grand écart entre une ligne qui vous fait président et la réalité des options choisies par Hollande?

On peut dire tout et n'importe quoi, quand on tient le haut du pavé, sans que grand monde ne vous contredise, mais le mieux, c'est de dire la vérité sur soi, si l'on se présente aux électeurs, ou du moins de ne pas la nier.

Sinon, quand on est en situation de gouverner, on n'est plus à promettre mais à tenir. Il semble que cette évidence échappe à nos gouvernants, qui ont bien sûr autre chose à penser que faire nos affaires, les leurs passent devant.

Mais elle reste vraie pour la masse. Et on a le résultat.

La partie est gagnée pour les tribuns de droite extrême, qui disent vouloir changer le monde, mais s'ils sont assez vrais pour peser, on sait la réalité de leurs buts. Ils veulent une place au sommet.

C'est ainsi, la politique est l'art de prendre le pouvoir, tout le monde l'a compris au faîte de la société. Mais aussi de le garder et, à gauche, on ne semble plus s'en rappeler.

On a le résultat.

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