C'est à dire qu'on nous l'avait dit.
Bien sûr, c'était évident, mais personne ne pouvait y croire.
Puis, le chômage a vraiment décollé.
Oh, on ne parle pas de cinq millions de chômeurs... A ce moment là tout allait bien.
On ne saisit pas trop, mais lorsque vous avez cinq millions de chômeurs, vous n'avez pas cinq millions de vacanciers. Alors une fois à huit millions le Fn s'est fait laminer. Ils se sont faits sortir de partout.
T'aurais vu la tête de la Le Pen... C'était son deuxième mandat... Comment elle a dégagé.
Le parti du travail est arrivé. Il voulait du travail. Et ça a commencé.
Forcément à 13 millions de chômeurs, les gens étaient désespérés. Ceux qui ont pu sont partis, les rues appartenaient aux gangs, pas ceux des cités, les gangs de fonctionnaires. Après tout, si on tient l'Etat, on tient le garde-manger. Sauf que le PT s'est engagé avec les gamins, ils ne se faisaient pas exploser, ils explosaient les autres, au propre, pas au figuré.
ça a commencé par la chasse aux nantis, c'est là que sont partis les charters. Ils se cassaient tous où leurs enfants pouvaient encore garder leur dents.
ça a résolu la crise du logement.
Forcément, dans la police, on a vite vu le PT monter. C'est que même les policiers ont des familles, je veux dire les policiers pas riches... Les autres se sont barrés vite fait. Et petit à petit, les comités de quartiers sont devenus ceux des communes, la république du travail qu'y disaient...
Mais on n'avait pas trop compris laquelle, l'important c'est que tout le monde travaille, même les immigrés.
Bon, c'est vrai, y en a pas tant, depuis le Fn, mais quand même, c'est pour dire s'il y a du boulot...
Et oui, le PT est un parti national, mais ouvert sur le monde. Pas sur l'Europe, avec l'Europe, il avait un compte à régler.
Et ça tombait bien, parce que figurez-vous qu'ailleurs, en Italie, en Espagne, au Portugal et à l'est, c'était pareil. Le PT était largement devenu européen.
Alors, bien sûr, ils ont essayé de le bloquer.
ça n'a pas duré.
Ben, oui, le PT, ils cognent, ils confisquent, ils enferment, puis ils flinguent. Pas forcément dans cet ordre.
Les journalistes se sont calmés les derniers, et oui, les interviews pièges-procés se sont vite arrêtés quand on a commencé à les enlever. Après, on a eu des héros, ça meurt, les héros. Depuis longtemps, les derniers qui restaient ne sortaient plus, là, ils ont filé. La télé est passé PT, c'était terminé.
Après, ils ont fait la purge de ce qui pouvait bien rester de pas pro-PT. Et oui, ou vous êtes pro, ou vous êtes contre... Contre, c'est plus que risqué..
Les américains ont bien gueulé et tout ça, mais il faut dire que chez eux, ils avaient des soucis. La vente légale de la cocaïne leur a mis un joli foutoir. ça et les centrales nucléaires qui pètent chaque semaine, ils sont servis.
Enfin, c'est comme ça.
En France aujourd'hui, tout le monde travaille. Même trop.
On n'a aucun droit et pas mal de gens à tuer.
Mais c'est comme ça.
TINA, qu'y disent, au PT...