Bon. Il faut reprendre son souffle.
J'ai un truc, zen, pas yoga, avec le coup de respirer par une narine et expirer avec l'autre.... Ce truc, ça m'a toujours tué... A moment donné, j'étais tellement disjoncté que je me nettoyais l'intérieur des cloisons nasales, pour bien respirer, en aspirant l'eau au robinet par le nez pour le recracher par la bouche.
Il fallait voir les séances.
Non, mais quel idiot... Enfin, à l'époque je ne savais même pas que le sérum physiologique existait, faut dire que tout était cher, on pouvait se faire souffrir à bon marché.
Non, le truc zen, et pas yoga, ce n'est pas non plus de respirer par les pieds et expirer par les paumes ou les mains.
Oui, là, c'était pas mal. Il faut dire qu'on était bien, en plus avec vue sur la femme la plus canon du coin, et pour cause... Bon, j'échappe les explications, il faudrait un bouquin. Donc, on s'endormait, c'était le nid de coton.
En fait je dis zen, mais je n'en sais rien. Oui, les chinois ont tout inventé, et les japonais leur ont donc tout piqué. Il faut voir ce qu'ils en ont fait, les abrutis.
Non, mais deux bombes atomiques sur la gueule, pour rouler en Toyota et exporter le sushi, on n'en avait pas besoin.
Donc, c'est pas zen, c'est Chan, pas le thé.
Oh, le thé, j'ai essayé des années, le thé ceci, le thé cela, le thé vert, la bergamotte et tous les parfums. Enfin, tous les parfums... Pas trop, je n'aime pas le thé, moi, j'aime le café, noir comme les gens qui le font pousser. Oui, je suis un puriste, le café, c'est noir, noir, tout ce qui est café au lait, c'est bon pour la musique, mais pas pour la boisson.
Mais le thé, c'est zen, alors, hein? Faut se forcer. Je sais quand je me force.
Oui, c'est comme un toit sans plancher.
On avance, mais on ne sent pas ses pieds. Je n'aime pas le thé, c'est fade.
Mais c'est convivial. Le vin blanc aussi, je préfère le vin blanc.
Donc, vous vous rassemblez, en habitant votre corps, vous êtes exactement à l'intérieur de vous-mê...
Quoi?
C'est le truc zen, enfin... Chinois, sûrement.
Le truc, c'est que si l'on sait où l'on est, on sait où l'on n'est pas.
Alors, oui, l'évidence vous crève un oeil, c'est clair, les zen, ils vivent de ça. Tout est évident. On le sait, mais on l'oublie.
Et eux, ils encaissent.
En plus, tout est dans l'esprit, sauf que de l'esprit tout le monde n'en n'a pas, et le peu qui reste est encombré.
Faut nettoyer, qu'y disent.
J'ai pas envie.
Et paf, quand les japonais sortent par la porte, les chinois entrent par la fenêtre.
C'est un déficit d'énergie, on va vous soigner ça. Et toc, ils vous enfilent une aiguille dans le cou, longue comme le bras. C'est fou comme on est épais quelque part.
Si, si, vous n'avez qu'à discuter avec un gendarme. Le gendarme, déjà tout petit, c'est pas étroit. La viande, je veux dire, au niveau comprenette, c'est nuages bas.
Bon, il faut de tout pour jouer avec les voleurs.
Donc, où j'en étais?
Oui, faut avoir envie.
J'ai envie d'elle.
Le reste ne compte pas.